Le mouvement d’humeur annoncé par les centrales syndicales a fait bouger les lignes. Dans une lettre d’accusé de réception de la plateforme de grève des centrales, le ministre du Travail annonce que les syndicalistes seront reçus par le Premier ministre les jours à venir.
La plateforme revendicative des centrales syndicales a été bien reçue par le ministre du Travail, de l’Emploi et de Relations avec les Institutions. Le ministre Abass Fall renseigne avoir reçu la plateforme. Dans la lettre, Abass Fall annonce sans donner de date une rencontre avec Ousmane Sonko dans les jours à venir. «Des concertations tripartites prévues par mon département et, d'autre part, de la grande rencontre avec les partenaires sociaux prévue dans les prochains jours par Monsieur le Premier Ministre», renseigne le ministre. Face à cette détermination des centrales syndicales à lutter, le ministre affiche sa volonté de dialoguer. Il renseigne qu’il a engagé ses services, après la rencontre de fin janvier avec les syndicalistes, à entamer les travaux pour tenir compte des revendications des centrales. «Conformément aux engagements pris lors de notre rencontre du 30 janvier 2025, j'ai fait procéder par mes services à un examen des différentes revendications exprimées dans votre plateforme», fait-il savoir.
Toutefois, le ministre Abass Fall a salué le sens du dialogue de la coalition des centrales. «J'accuse réception de la plateforme minimale relative aux revendications de la Coalition des centrales syndicales du Sénégal et vous remercie pour votre sens du dialogue qui témoigne de votre engagement en faveur de l'amélioration des conditions de travail et de la protection des droits des travailleurs», souligne d’emblée le ministre qui se veut rassurant.
Baye Modou SARR
La Cour d'appel de Dakar s'est penchée hier, lundi 17 février 2025, sur le dossier qui oppose le juge Souleymane Teliko au journaliste Madiambal Diagne. Il est reproché à ce dernier des faits de diffamation. En attendant qu'il soit fixé sur son sort le 3 mars 2025, le Procureur général et les avocats du magistrat ont demandé à la Cour de confirmer le premier jugement qui a été rendu contre lui.
Madiambal Diagne a fait face hier, lundi 17 avril 2025, au juge du tribunal correctionnel de la Cour d'appel de Dakar dans l'affaire l'opposant au juge Souleymane Teliko. Ce dernier reproche des faits de diffamation au patron du groupe Avenir Communication. À la barre du tribunal, Madiambal, à l'entame de son propos, a fustigé le déroulement de cette histoire. "C'est une affaire qui n'aurait pas dû arriver en jugement. Quand ça s'est passé, les parties se sont retrouvées et avaient convenu à un accord. C'est après que la partie civile s'est retractée", s'est-il offusqué. Concernant l'appel qu'il a interjeté, le mis en cause a fait savoir que ses droits ont été bafoués lors de sa première comparution. "J'ai fait appel parce que je pense que j'ai été mal jugé. Je n'avais pas été cité régulièrement. Je n'ai pas eu les moyens pour me défendre en première instance. Mes droits ont été bafoués et la presse l’a constaté. On m'a refusé la parole et la partie civile m'a insulté en pleine audience en m'accusant de choses que je n'ai pas faites. J'avais demandé que ces accusations soient consignées dans le plumitif d'audience, mais, cela n'a pas été fait. Ensuite, j'ai intenté une procédure judiciaire contre Souleymane Teliko devant la Cour suprême pour ces accusations, mais j'ai été débouté parce que tout simplement ces propos n'ont pas été consignés dans le plumitif. M. Le président, c'est un dossier qui me pèse. J'ai relevé appel pour que mes droits soient reconnus en appel", a plaidé le journaliste.
Sur les faits en question, le prévenu affirme : "dans cette affaire, quelque part, je me considère comme une victime, parce que je pensais défendre la justice. C'est ce qui avait motivé ma sortie. J'ai défendu l'institution judiciaire. Quand des magistrats ont été hués et menacés, j'ai fait des sorties pour les défendre. Je l'ai fait parce que j'ai pensé que c'est mon droit en tant que citoyen. Rien que pour ça, j'étais menacé. Si cette posture doit me valoir une condamnation, je l'accepte". Il poursuit : "dans cette affaire, j'avais les preuves. C'est une affaire connue des médias. J'avais la preuve de ce que j'affirmais dans cette émission. Dans le rapport des Chambres africaines extraordinaires que j'ai évoqué, on disait que les indemnités ont été indûment payées. À cet effet, il demandait un remboursement après interpellation du ministre de la Justice. Les bénéficiaires ont remboursé. Son nom (Teliko) figure sur le rapport, les sommes qu'il a remboursées et celles qu'il reste devoir aussi".
Son avocat, Me Abdou Dialy Kane, a souligné que cette procédure initiée contre son client Madiambal Diagne est "viciée", du fait que la partie civile, dans sa citation, a écarté le directeur de la radio à travers laquelle le prévenu a tenu ces propos. "Madiambal Diagne ne pouvait pas, du point de vue de la loi, être poursuivi comme auteur principal. Il ne peut être poursuivi qu'en qualité de complice. La partie civile, je ne sais pour quelle raison, a écarté le directeur de la radio. Cette procédure est viciée. Elle est nulle", a fait observer Me Kane qui demande au tribunal d'infirmer le jugement qui avait condamné Madiambal en première instance.
Pour la confirmation
La représentante du Procureur général a indiqué que le jugement rendu dans cette affaire par les premiers juges contre Madiambal Diagne est régulier et très motivé. Elle a ainsi demandé sa confirmation. Tout comme l'Avocat général, les avocats de la partie civile ont sollicité la confirmation dudit jugement. "Souleymane Teliko est un digne magistrat qui a des qualités qui lui ont valu sa nomination. Et Madiambal Diagne a voulu le jeter en pâture. Mais les faits diffamatoires sont là et leur auteur les a reconnus", a confié Me Mbaye Sène. Avant que le juge ne fixe le délibéré pour le 3 mars 2025, Madiambal Diagne, pour son dernier mot, a dit au tribunal qu'il acceptera son sort dans cette affaire qui l'a beaucoup peiné.
Pour rappel, il avait été condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Dakar à 3 mois de prison assortis du sursis. En plus de cela, il a été condamné à payer une amende de 500.000 F Cfa. Il devait aussi payer au magistrat Teliko la somme de 5 millions F Cfa en guise de réparation.
Fatou D. DIONE