La journée d’hier a été marathon pour les acteurs de la confrontation qui a opposé Adji Sarr à Ousmane Sonko. Pendant quasiment 8 tours d’horloge, avec quelques incidents, les protagonistes ont échangé dans le bureau du juge sur cette affaire «Sweet Beauté», sans se faire de cadeau. Mais, chaque partie s’est cantonné dans sa stratégie. Ousmane Sonko refusant de répondre aux questions de fond, réitérant sa théorie du complot en déposant le rapport confidentiel de la gendarmerie, Adji Sarr refusant de répondre aux questions des avocats de la défense. Face aux juges, elle a réitéré ses accusations, mais elle a refusé de réagir sur la centaine de questions posées par les conseils du leader de Pastef.
Sonko refuse de répondre aux questions de fond, attaque les avocats de la partie civile…
L’affaire dite Sweet Beauté continuera encore de faire couler beaucoup d’encre et de salive. A moins que le juge n’ait trouvé ce qu’il cherchait en procédant à la confrontation, il n’y a rien, apparemment, qui a aidé à faire jaillir la vérité puisque les parties n’ont pas échangé sur des questions de fond. C’est dans une ambiance électrique que cela s’est passé, chacun restant sur ses gardes. Ousmane Sonko, fidèle à sa logique, n’a pas réagi aux questions de fond, s’arcboutant sur la thèse du complot. Le leader de Pastef, comme pour la dernière fois, a refusé de parler véritablement des faits, même s’il les récuse. Il a, à nouveau, développé sur le complot dont il dit faire l’objet. Jamais il n’a voulu répondre aux questions du procureur encore moins aux questions des avocats de la partie civile.Tout au contraire, il s’est permis de les attaquer. D’abord à l’endroit de Me Abdou Dialy Kane, qui avait déclaré détenir des preuves de la culpabilité de l’opposant politique, ce dernier lui dira :«je ne répondrai à vos questions que lorsque vous apporterez la preuve du viol. Je m’attendais à ce que vous le fassiez parce que c’est vous qui m’accusez, c’est vous qui avez la charge de la preuve. Vous n’avez rien prouvé. Vous aviez fait des déclarations et je vous prends au mot.Je vous demande de prouver le viol après j’apporterais les réponses à vos questions».
Ousmane Sonko n’en a pas fini avec les conseils de la partie civile, se retournant vers Me El Hadji Diouf, il déclare : «quant à vous, si la loi était rigoureusement appliquée au Sénégal, vous ne seriez pas là à me poser des questions. Vous m’insultez tous les jours, vous me traitez de violeur alors que non seulement j’ai contesté les faits, je suis présumé innocent, mais vous, vous avez été définitivement reconnu coupable par une décision de la Cour d’appel de Paris qui vous a reconnu coupable d’agression sexuelle. Donc je ne répondrais pas à vos questions». Loin de s’en arrêter là, il a versé la décision de condamnation de Me Diouf dans le dossier. Cette réponse n’a pas manqué de provoquer des réactions de la part des avocats de la partie civile qui ont riposté à leur manière, créant un incident.
Sonko verse le fameux dossier confidentiel de la gendarmerie dans le dossier
Par ailleurs, le leader du Pastef qui est revenu sur le ‘’complot’’ s’est aussi adressé au Doyen des juges pour lui dire que l’instruction serait partiale et ne serait pas objective s’il n’interroge pas les témoins qu’il a cités, en l’occurrence Mes Dior Diagne, Pape So, Mamour Diallo, le capitaine Touré etc., qui, selon lui, sont impliquées d’une manière ou d’une autre dans le dossier. Le leader de Pastef a aussi versé le rapport confidentiel de la gendarmerie, dans le dossier, non sans ajouter que le capitaine Oumar Touré a fait l‘objet de pressions.
Adji Sarr accuse toujours et refuse de répondre à la centaine de questions des avocats de la défense
Entre Adji Sarr et Ousmane Sonko, il n’y a pas eu de propos échangés directement. La masseuse, après avoir réitéré ses accusations et répondu aux questions du juge, de ses avocats et du Parquet, est restée de marbre par rapport aux questions des avocats d’Ousmane Sonko. Une centaine de questions lui ont été posées. «Vous dites qu’il vous a violé mais personne n’a entendu de cri. Vous dites que les rapports ont eu lieu contre ton consentement alors que vous avez dit que lorsqu’il était dans le jacuzzi, vousêtes partie fermer la porte avant de le rejoindre dans le jacuzzi, comment pouvez-vous réagir ainsi, alors que vous saviez qu’il allait vous violer ? Pourquoi n’êtes-vous pas partie tout simplement ?...» C’est, entre autres, les questions qui ont été posées par la défense. A ces questions, la masseuse n’a pas voulu répondre.
Quelques incidents ont été notés et parfois liés à la machine, semble-t-il. Car le fichier n’avait pas été retrouvé. Il a fallu faire recours au service technique pour retrouver le fichier. Cette phase terminée, il appartient au Doyen des juges de donner une suite à cette affaire.
Alassane DRAME