La machine judiciaire s’emballe contre la garde rapprochée du président de Pastef. En effet, suite à la plainte de trois victimes munies de leurs certificats médicaux de 21 et de 45 jours d’Itt, le procureur de Mbour annonce que l’enquête a permis d’identifier formellement ces personnes arrêtées comme étant les auteurs d’actes de violences ayant occasionné des blessures graves à des personnes et de destructions de biens d’autrui.
Suite à l’arrestation hier de cinq éléments de la garde rapprochée du président du parti Pastef Les Patriotes au moment de son face-à-face avec le Doyen des juges et acheminés manu militari à la Brigade de recherches de Mbour, dans le cadre des incidents survenus dans le village de Tchicky, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Mbour a fait face à la presse pour éclairer l’opinion sur ces interpellations. Le procureur, en l’occurrence Mamadou Diop, revenant sur les faits, rappelle que les incidents survenus dans l’après-midi du 30 octobre dernier dans le village de Tchicky, situé à Diass ont opposé certains éléments qui assurent la sécurité de Ousmane Sonko à des personnes au moment du passage du convoi du leader de Pastef. « Malheureusement, ces incidents ont occasionné des blessures à des personnes. Trois des victimes se sont déjà présentées à l’unité d’enquête avec un certificat médical constatant des blessures ayant entraîné une incapacité totale de travail personnel pendant 21 jours pour les deux et un certificat médical constatant des blessures ayant entraîné une incapacité totale de travail personnel de 45 jours pour la troisième. D’autres personnes ont aussi déposé plainte pour destruction de leurs biens », précise le procureur de Mbour. Ainsi, au regard de « l’extrême gravité des faits dénoncés », une enquête, dit-il, a été ouverte. A en croire, le chef du parquet du tribunal de Mbour, les résultats de l’enquête ont conduit à « l’arrestation de personnes formellement identifiées comme étant les auteurs d’actes de violences ayant occasionné des blessures graves à des personnes et de destructions de biens d’autrui ». Ces personnes formellement identifiées ne sont personne d’autre que les éléments de la garde rapprochée du leader de Pastef.
M. CISS
ARRESTATION DES GARDES DE SONKO
Me Abdoulaye Tall parle d’enlèvement
Contrairement à l’avis du procureur près le Tribunal de grande instance de Mbour, l’avocat et porte-parole de Pastef, Me Abdoulaye Tall estime que les membres de la garde rapprochée de Sonko ont été tout simplement enlevés. En effet, livrant sa version des faits, en tant que témoin oculaire des incidents, Me Tall rapporte : « Au moment où il y a eu des jets de pierres qui venaient du camp adverse commandités par une certaine Mme Dione chargée de mission à la présidence de la République, les gardes n’étaient intéressés que par la sécurité du président Sonko. C’est ainsi qu’ils ont réussi à le faire exfiltrer et le mettre dans son véhicule avant de prendre le chemin de Bandia. Donc, si j’apprends que ces gardes ont été arrêtés, je dis que c’est un enlèvement », explique l’avocat venu s’enquérir de la situation des préposés à la sécurité de leur leader avec deux de ses confrères. A l’image des victimes qui ont enclenché la procédure, Me Tall révèle être en possession de certificats médicaux de gardes qui attestent des blessures par jets de pierres. Cependant, il dit attendre le moment opportun pour porter plainte. Devant cette situation, inédite qui laisse le leader de Pastef sans garde du corps, l’avocat Me Tall de charger : « Le président Sonko est sans garde rapprochée ; c’est une situation de vulnérabilité et de précarité par rapport à sa sécurité », s’insurge la robe noire qui annonce une réunion du bureau politique de Pastef pour dégager une stratégie car il est hors de question, dit-il, que le président Sonko se déplace sans garde rapprochée. Pour rappel, l’interpellation des éléments de la garde rapprochée de Sonko est intervenue au tribunal. Venus accompagner le président de Pastef dans le cadre de son audition, ces gardes ont été isolés dans un premier temps, avant d’être arrêtés et acheminés à Mbour.
M.C