
Samuel Sarr est en quête d’une liberté provisoire. Après son audition sur le fond du 12 février dernier, l’ancien Directeur général de la société West African Energy (WAE) revient à la charge et dépose une nouvelle requête sur la table du juge d’instruction du deuxième cabinet. Il s’est fondé principalement sur ses contestations sérieuses ainsi que sur le rapport de l’expert Alioune Touré qui le blanchit, mais également sur les garanties de représentation en justice ainsi que sur les risques de voir la réalisation de la centrale tomber à l’eau, pour déposer sa requête.
Recouvrer la liberté, c’est actuellement le combat premier, pour ainsi dire, de Samuel Sarr. Une nouvelle fois, l’ancien Directeur général de la société West African Energy (WAE) a déposé sur la table du juge d’instruction du deuxième cabinet une requête aux fins de mise en liberté provisoire assortie du contrôle judiciaire, espérant que cette fois sera la bonne. La demande a été déposée hier. Pour la motiver, ses avocats ont répertorié une kyrielle d’arguments outre le fait qu’il soit «régulièrement domicilié» et qu’il présente, à leurs yeux, des «garanties de représentation en justice». En fait, dans la motivation de la requête, les conseils de Samuel se sont surtout fondés sur les contestations sérieuses de leur client. Mais aussi la vacuité, à leurs yeux, du dossier, ainsi que le rapport de l’expert Alioune Toué qui le blanchit. Depuis le début de l’enquête, arguent les robes noires, Samuel Sarr nie les faits en présentant une documentation constituée de 39 pièces, mais malgré tout il a été placé sous mandat de dépôt, le 28 novembre 2024. Le magistrat instructeur, qui n’a pas voulu seulement se fonder sur le rapport du cabinet Mazars, sur lequel, Moustapha Ndiaye s’est fondé pour déposer une plainte contre l’ancien DG de WAE, a ordonné une autre expertise en confiant le travail à Alioune Touré un expert connu avec 8 missions à sa charge. Selon les conseils de Samuel Sarr, l’homme de l’art très connu a battu en brèche le rapport Mazars, dans ses conclusions en soulignant «qu’aucune anomalie n’a été constatée», soulignent-ils dans la requête, précisément sur les points 5 et 6. Sur les points 7 et 8, l’homme de l’art dit n’avoir trouvé aucun abus, selon les robes noires. Ce, entre autres points relevés, par les avocats. «L’audition au fond du requérant a fini de démontrer que les accusations du sieur Moustapha Ndiaye sont dénuées de tout fondement», soulignent-ils encore, dans leur requête. Selon eux, Moustapha Ndiaye ne comprend rien des montages financiers.
«Depuis son arrestation, les travaux de la centrale sont arrêtés»
Mais, ce n’est pas tout, pour la défense de Samuel Sarr, aucune malversation n’a été relevée par le cabinet Ernest et Young, commissaire aux comptes de la société WAE. Concernant les préteurs, qui ont contribué à hauteur de plus de 270 milliards de francs dans le projet par l’entremise de Samuel Sarr, les avocats soutiennent, à l’attention du juge, qu’ils dépêchent régulièrement des missions d’audit et de contrôle pour vérifier et contrôler l’utilisation des financements qu’ils ont accordé, mais ils n’ont rien trouvé à reprocher à leur client. «Le sieur Samuel Sarr a régulièrement tenu le conseil d’administration informé de sa gestion et tous les actes qu’il a posés ont été autorisés par ledit conseil ; (…) il n’a commis aucun abus de biens de la société WAE», renchérissent-ils. Et loin d’en finir, ils attirent encore l’attention du magistrat instructeur sur le fait que, précisent-ils : «depuis qu’il est en détention, les travaux de la centrale sont arrêtés pour un démarrage de l’usine qui était prévu en décembre 2024. (…) Les préteurs qui ont accordé le financement sont aujourd’hui inquiets du fait de la détention du sieur Sarr à qui ils ont renouvelé leur confiance. (…) pour un projet stratégique ayant un impact réel sur la production d’électricité sur le plan national, il est inopportun voire incompréhensible de maintenir en prison son «inventeur-développeur» sur des bases aussi erronées après la lecture du rapport Alioune Touré».
Alassane DRAME