L’interprétation de la loi d’amnistie proposée par Amadou Bâ de Pastef est approuvée par le collectif des familles des victimes des tueries de mars 2021 à mars 2024. En conférence de presse, ces familles disent s’ériger en bouclier d’Amadou Bâ et fusillent l’opposition qui prône l’abrogation de la loi. Face à la presse, les membres du collectif dénoncent les initiatives de certaines personnes qui se réclament d’eux pour soutirer de l’argent pour leur propre compte.
La proposition de loi interprétative de la loi d’amnistie introduite par le député de Pastef Amadou Bâ continue de faire l’objet d’interprétations et de critiques. Au moment où une grande partie de l’opposition déchire ladite proposition et aussi la société civile qui invite à une concertation nationale, les familles des victimes adoubent le député de Pastef sur cette interprétation. « Nous partageons la loi interprétative d’Amadou Bâ. Nous allons l’accompagner à 100%. Nous le félicitons et lui assurons que toutes les familles sont derrière lui. Nous nous érigerons en bouclier contre toute attaque sur sa personne et sa proposition. Nous encourageons les nouvelles autorités à persévérer dans cette dynamique de respect de la parole donnée. Dans le cimetière où mon jeune-frère Cheikh Wade est enterré, l’actuel Pm, en son temps opposant, m’avait fait une confidence qu’il est en train de respecter. Nous saluons cette bonne foi », précise Abdoulaye Wade, aîné du citoyen arborant un drapeau national et abattu aux Parcelles Assainies ; il qui interpelle le Procureur : « nous demandons au procureur d’accélérer le dossier parce que nous sommes fatigués. Depuis trois ans on souffre ».
En conférence hier, le combat de ces familles est clair, c’est de fustiger aussi ces sorties de citoyens qu’ils accusent de vouloir accaparer leurs maux pour leur propre compte. « Ces gens-là reçoivent des sous sur notre dos. Ce que nous déplorons », regrette Mamadou Diop, père du jeune Baye Cheikh Diop aussi abattu à Yeumbeul. Une dénonciation confortée par le frère du tailleur abattu aux Parcelles Assainies. « Depuis l’installation du nouveau régime, il y a des usurpateurs d’identité qui se réclament du collectif. Ce qui est archifaux. Ils ne sont mus que par un gain politique et aussi pour leur propre intérêt. C’est ainsi que nous avons décidé de nous lever pour gérer notre propre dossier. Ou étaient-ils lorsqu’on tuait les Sénégalais comme des animaux ? C’est ce que nous dénonçons. Et pis, ils ont fait une sortie pour dénoncer la proposition de loi interprétative du député de Pastef Amadou Bâ. Où étaient-ils lorsque Macky Sall introduisait la loi d’amnistie ? Qu’ils se taisent et arrêtent ces manipulations », dénonce Abdoulaye Wade dans tous ses états contre ces sorties.
A l’en croire, le collectif des familles de victimes de mars 2021 composé de 13 familles se veut clair. « Le collectif ne combat pas l’Etat, mais salue ses bonnes initiatives et sollicite que justice soit faite. C’est ce que nous attendons de l’Etat. Nous prônons la fin de l’impunité à travers ces procès ». C’est ainsi qu’il invite l’opposition à arrêter la manipulation. Le collectif souligne que leur souhait d’abrogation ne relève que de leur propre intérêt. « Les opposants qui s’agitent pour demander l’abrogation de la loi ne sont pas de bonne foi. Leur seul but, c’est de défendre leur intérêt et non sanctionner les auteurs des crimes » ; et la société civile aussi en a pris pour son garde. « Nous demandons à la société civile qui s’attaque à la loi Amadou Bâ de Pastef, où était-elle lorsque Macky Sall imposait l’amnistie ? où était-elle lorsque Macky Sall avait pris la décision de repousser les élections au point qu’il y ait des morts ? Nous dénonçons ces pratiques qui frisent les intérêts personnels. Nous leur demandons d’être du côté de la population et surtout du collectif des familles de victimes qui existe depuis mars 2021 », prévient Abdoulaye Wade.
Baye Modou SARR