Considéré comme un pays de transit essentiel pour de nombreux Ouest-Africains qui se rendent en Europe, le Sénégal est également une terre de départ. Selon une nouvelle étude de l'Organisation internationale pour les migrations (Oim), des milliers de Sénégalais émigrent chaque année, à la recherche de meilleures opportunités économiques en Europe. Selon les résultats de l’étude, le phénomène est à prédominance masculine et 57% des candidats sont mariés, alors que plus de 70% ont un revenu mensuel compris entre 50.000 et 150.000 F Cfa.
Selon le document, en 2018, la Route de la Méditerranée occidentale (Wmr), celle qui va de l'Afrique de l'Ouest vers l'Espagne, est devenue l'itinéraire le plus fréquemment utilisé vers l'Europe, avec plus de 58.000 arrivées (contre 5300 en 2015 et 22.100 en 2017). Le Sénégal figurait parmi les premières nationalités d'Afrique de l'Ouest en 2018, derrière la Guinée, le Mali, la Côte d'Ivoire et la Gambie. En effet, bien que 46% des flux migratoires en provenance du Sénégal se produisent en Afrique de l’Ouest - principalement en Mauritanie, en Gambie, en Côte d’Ivoire, au Mali et au Niger - le Sénégal connaît une augmentation des départs de ses côtes vers l’Espagne depuis 2016. Il s’agit clairement d’un phénomène complexe et donc difficile à cerner. Ainsi, pour mieux comprendre le phénomène, l'Organisation internationale pour les migrations (Oim), avec le soutien du Département britannique du développement international (Dfid) et en collaboration avec le gouvernement du Sénégal et le Comité national pour les réfugiés, rapatriés et personnes déplacées (Cnrrpd), a présenté le 26 septembre sa dernière étude sur New Migration Dynamics au Sénégal. Selon les résultats de l’étude, la migration irrégulière le long de la Route de la Méditerranée occidentale reste un phénomène à prédominance masculine chez les jeunes (moyenne d'âge de 31 ans). L’étude révèle que 57% sont mariés et que 36% ont fréquenté l’école primaire et 31% l’école coranique. Plus de 70% ont un revenu mensuel compris entre 50.000 et 150.000 F Cfa (entre 83 et 250 Usd), provenant principalement de la pêche et de l'agriculture. L'étude révèle également que 45% des personnes ayant emprunté cette voie ont déjà tenté de migrer. L'étude montre que les récents départs en mer pour l'Espagne ne suivent pas le même rythme que celui observé en 2006, lorsque plus de 41.000 personnes étaient arrivées en Espagne (dont 31.000 vers les îles Canaries). Cependant, les récents événements confirment que les conditions dangereuses dans lesquelles les migrants se rendent habituellement et le renforcement des contrôles aux frontières dans les pays de départ, de transit et de destination ont conduit à un changement des routes migratoires expliquant la reprise de la route occidentale, indique le rapport. «Les migrations sont un phénomène en constante évolution», a déclaré Bakary Doumbia, chef de mission de l'Oim au Sénégal. «L’atelier d’aujourd’hui montre qu’il est important de mieux comprendre les changements migratoires actuels. Grâce à ce type de recherche, l'Oim et le gouvernement du Sénégal pourront contribuer à l'élaboration de recommandations visant à assurer la protection des migrants au Sénégal et à réagir au phénomène dans les zones de départ et de retour», a-t-il ajouté. Parmi les principales recommandations présentées lors de l'atelier, l'Oim a souligné la nécessité de renforcer la collecte et l'analyse de données le long des principaux centres de migration ; sensibiliser les populations locales aux risques de la migration irrégulière par le biais d'événements organisés par les dirigeants de la communauté ; et d'accroître les connaissances des populations sur les voies de migration légales déjà existantes. Des représentants du gouvernement sénégalais, dont certains membres du Cnrrpd, de la Direction générale du Renseignement extérieur (Dgre), de la Direction générale du Renseignement interne (Dgri) et de la Direction de la Police de l'air et des frontières (Dpaf) ont participé à l'atelier), l’Agence nationale pour la statistique et la démographie (Ansd), l’Unité nationale de lutte contre la traite (Cnltp) et l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (Anpej) ainsi que des représentants de l’ambassade d’Espagne, de la Banque mondiale, d’Ong et de chercheurs.
Sidy Djimby NDAO
Selon le document, en 2018, la Route de la Méditerranée occidentale (Wmr), celle qui va de l'Afrique de l'Ouest vers l'Espagne, est devenue l'itinéraire le plus fréquemment utilisé vers l'Europe, avec plus de 58.000 arrivées (contre 5300 en 2015 et 22.100 en 2017). Le Sénégal figurait parmi les premières nationalités d'Afrique de l'Ouest en 2018, derrière la Guinée, le Mali, la Côte d'Ivoire et la Gambie. En effet, bien que 46% des flux migratoires en provenance du Sénégal se produisent en Afrique de l’Ouest - principalement en Mauritanie, en Gambie, en Côte d’Ivoire, au Mali et au Niger - le Sénégal connaît une augmentation des départs de ses côtes vers l’Espagne depuis 2016. Il s’agit clairement d’un phénomène complexe et donc difficile à cerner. Ainsi, pour mieux comprendre le phénomène, l'Organisation internationale pour les migrations (Oim), avec le soutien du Département britannique du développement international (Dfid) et en collaboration avec le gouvernement du Sénégal et le Comité national pour les réfugiés, rapatriés et personnes déplacées (Cnrrpd), a présenté le 26 septembre sa dernière étude sur New Migration Dynamics au Sénégal. Selon les résultats de l’étude, la migration irrégulière le long de la Route de la Méditerranée occidentale reste un phénomène à prédominance masculine chez les jeunes (moyenne d'âge de 31 ans). L’étude révèle que 57% sont mariés et que 36% ont fréquenté l’école primaire et 31% l’école coranique. Plus de 70% ont un revenu mensuel compris entre 50.000 et 150.000 F Cfa (entre 83 et 250 Usd), provenant principalement de la pêche et de l'agriculture. L'étude révèle également que 45% des personnes ayant emprunté cette voie ont déjà tenté de migrer. L'étude montre que les récents départs en mer pour l'Espagne ne suivent pas le même rythme que celui observé en 2006, lorsque plus de 41.000 personnes étaient arrivées en Espagne (dont 31.000 vers les îles Canaries). Cependant, les récents événements confirment que les conditions dangereuses dans lesquelles les migrants se rendent habituellement et le renforcement des contrôles aux frontières dans les pays de départ, de transit et de destination ont conduit à un changement des routes migratoires expliquant la reprise de la route occidentale, indique le rapport. «Les migrations sont un phénomène en constante évolution», a déclaré Bakary Doumbia, chef de mission de l'Oim au Sénégal. «L’atelier d’aujourd’hui montre qu’il est important de mieux comprendre les changements migratoires actuels. Grâce à ce type de recherche, l'Oim et le gouvernement du Sénégal pourront contribuer à l'élaboration de recommandations visant à assurer la protection des migrants au Sénégal et à réagir au phénomène dans les zones de départ et de retour», a-t-il ajouté. Parmi les principales recommandations présentées lors de l'atelier, l'Oim a souligné la nécessité de renforcer la collecte et l'analyse de données le long des principaux centres de migration ; sensibiliser les populations locales aux risques de la migration irrégulière par le biais d'événements organisés par les dirigeants de la communauté ; et d'accroître les connaissances des populations sur les voies de migration légales déjà existantes. Des représentants du gouvernement sénégalais, dont certains membres du Cnrrpd, de la Direction générale du Renseignement extérieur (Dgre), de la Direction générale du Renseignement interne (Dgri) et de la Direction de la Police de l'air et des frontières (Dpaf) ont participé à l'atelier), l’Agence nationale pour la statistique et la démographie (Ansd), l’Unité nationale de lutte contre la traite (Cnltp) et l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (Anpej) ainsi que des représentants de l’ambassade d’Espagne, de la Banque mondiale, d’Ong et de chercheurs.
Sidy Djimby NDAO