La société israélienne Green 2000, chargée d’exécuter les travaux d’installation du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac), est dans tous ses états, suite à une ardoise de 3,375 milliards que lui doit le projet dirigé par Mamina Daffé, et par extension, Locafrique, bailleur de l’Etat du Sénégal dans le cadre dudit projet. Ainsi, dans une correspondance envoyée au coordonnateur du Prodac, Mamina Daffé, en date du 7 mai 2019, le patron de Green 2000, Daniel Pinhassi menace de rompre le contrat et quitter le Sénégal au 31 juillet 2019, si l’Etat ne règle pas, au moins, la moitié de cette créance, soit un milliard franc Cfa.
Le Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac) initié par le chef de l’Etat pour contribuer à la réduction de la précarité sociale en milieu rural, par la promotion de l’entreprenariat agricole des jeunes et des femmes, à travers l’aménagement de vastes étendues de terres (Domaines agricoles communautaires Dac dans différentes régions du pays) et de les doter d’infrastructures permettant aux jeunes de s’adonner à des activités économiques et devant aboutir à la création de 300.000 emplois en cinq ans (2014-2019), est dans un coma profond. De très sérieux dysfonctionnements entre le Prodac, maitre d’ouvrage du projet, la société israélienne Green 2000 chargée de l’exécution des installations et Locafrique, le bailleur du projet pour l’Etat du Sénégal, sont à l’origine de ce mal-être. En effet, la société chargée d’exécuter les travaux, en l’occurrence Green 2000, menace de mettre un terme au contrat et de quitter le Sénégal, le 31 juillet prochain. C’est par une correspondance du coordonnateur de Green 2000, Daniel Pinhassi, au coordonnateur national du Prodac, Mamina Daffé, le 7 mai 2019 dernier, avec ampliation au ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat, dont «Les Échos» détient copie, que ladite société chargée de l’exécution des travaux s’est offusquée du préjudice qu’elle a subi et de son désir de vider le plancher, si l’Etat du Sénégal ne met pas la main à la poche.
Si un versement immédiat d’un milliard n’est pas réglé…
En effet, Green 2000 se désole de constater que l’état des paiements au début du mois de mai 2019 est toujours de 23.982.089 euros, soit un peu plus de 15,5 milliards francs Cfa, représentant 62,7% de la valeur totale du contrat entre les parties. Mais, sans raison aucune, depuis plus d’un an, Green 2000 ne reçoit plus de paiement. Un blocage qui indispose fortement la société israélienne, qui continue pourtant de financer les activités du Dac de Sefa à Sédhiou, à hauteur de 75.000 euros par mois, (48,7 millions francs Cfa par mois et plus d’un demi-milliard par an). Ce, pour respecter son engagement auprès du gouvernement du Sénégal et le succès de cet important projet. Devant ce préjudice important, la société israélienne ne compte plus consentir de sacrifices. «Si un paiement immédiat de 1,5 million d’euros (soit la moitié des factures en instance - un milliard francs Cfa) n’est pas réglé et si le gouvernement du Sénégal ne présente aucune solution permettant de mener à bien le projet, Green 2000 sera obligée de quitter le Sénégal et de mettre un terme au contrat signé entre les parties, en fin juillet 2019», relève Daniel Pinhassi, dans la correspondance adressée au coordonnateur du Prodac. Des menaces sérieuses de Green 2000, qui invite le gouvernement à considérer cette lettre comme «une notification officielle» de son intention de mettre un terme à sa présence à Sefa, le 31 juillet 2019. Dans de très bonnes dispositions, Daniel Pinhassi, dans sa volonté de décanter la situation, s’est dit disposer à proposer au gouvernement du Sénégal une offre de financement attrayante.
Pour le Dac de Sefa, l’Etat doit à Green 2000 la somme de 2.706.444 euros (1,750 milliard francs Cfa)
Dans cette correspondance adressée au coordonnateur du Prodac, Green 2000 a dressé le tableau récapitulatif de l’état d’avancement des travaux par rapport aux paiements reçus. Ainsi, en ce qui concerne le Dac de Sefa, sur un montant total de 9.559.285 euros, Green 2000 a perçu 8.542.372 et l’Etat du Sénégal, à travers Locafrique, reste devoir une enveloppe de 1.016.913 euros. En plus des frais supplémentaires de 1.689.531 euros, ce qui représente une facture en instance de paiement 2.706.444 euros, soit 1,750 milliard francs Cfa, alors que le matériel et l’implantation sont effectifs à 100% au mois de mai 2019.
Zéro franc décaissé pour le Dac de Sangalkam, seulement 2 millions d’euros sur 9,5 millions d’euros sur le Dac de Itato
Au niveau des Dac de Keur Momar Sarr Kms) et de Keur Samba Kane (Ksk), l’Etat reste devoir respectivement à Green 2000 la somme de 2.197.511 euros (1,4 milliard francs Cfa) et 3.043.199 euros (1,9 milliard francs Cfa). Sur l’état d’avancement des travaux, l’implantation s’est faite au Dac de Keur Momar Sarr à hauteur de 70% et 3% seulement pour le Dac de Keur Samba Kane. Quant aux Dac de Itato et de Sangalkam, Green 2000 est en phase étude et planning. Si pour le Dac de Sangalkam, l’Etat n’a pas encore décaissé un kopeck pour un projet estimé à 6.097.560 euros, soit 3,9 milliards francs Cfa, pour celui de Itato, sur le coût du projet chiffré à 9.559.285 euros, soit 6,2 milliards francs Cfa, l’Etat, par l’intermédiaire de son bailleur, n’a versé que 1.911.857 euros, soit 1,2 milliard francs Cfa.
Pour des Dac qui devaient être livrés en 8 mois, la lenteur de Locafrique dans le décaissement perturbe tout
Par ailleurs, entre la société Green 2000 chargée de l’exécution des travaux d’installation et le bailleur Locafrique, des incidents ont commencé depuis le début du projet et ont rythmé la cohabitation entre ces deux acteurs. En effet, Green 2000 avait décrié les retards de paiements de Locafrique, alors qu’elle avait déjà mobilisé au début du projet quatre équipes d’experts, assuré leur prise en charge, en plus d’acheminer les équipements jusqu’au port de Dakar. Ce qui a été à l’origine des lenteurs notées dans la livraison des quatre premiers Dac dans un délai de huit mois. C’est finalement 11 mois après le démarrage du projet, en juin 2018, que Green 2000 a reçu un virement de 1,5 milliard francs Cfa, alors qu’elle courait derrière une facture de 3,6 milliards francs Cfa. Pour autant, elle s’était engagée à poursuivre les travaux. De son côté, Locafrique dirigée par Khadim Ba, qui s’était engagée à financer le projet à hauteur de 29,6 milliards francs Cfa, remboursables sur cinq ans par l’Etat du Sénégal, avait argué pour sa défense que les paiements à Green 2000 se font sur demande formelle du Prodac qui représente les intérêts de l’Etat.
Moussa CISS
Le Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac) initié par le chef de l’Etat pour contribuer à la réduction de la précarité sociale en milieu rural, par la promotion de l’entreprenariat agricole des jeunes et des femmes, à travers l’aménagement de vastes étendues de terres (Domaines agricoles communautaires Dac dans différentes régions du pays) et de les doter d’infrastructures permettant aux jeunes de s’adonner à des activités économiques et devant aboutir à la création de 300.000 emplois en cinq ans (2014-2019), est dans un coma profond. De très sérieux dysfonctionnements entre le Prodac, maitre d’ouvrage du projet, la société israélienne Green 2000 chargée de l’exécution des installations et Locafrique, le bailleur du projet pour l’Etat du Sénégal, sont à l’origine de ce mal-être. En effet, la société chargée d’exécuter les travaux, en l’occurrence Green 2000, menace de mettre un terme au contrat et de quitter le Sénégal, le 31 juillet prochain. C’est par une correspondance du coordonnateur de Green 2000, Daniel Pinhassi, au coordonnateur national du Prodac, Mamina Daffé, le 7 mai 2019 dernier, avec ampliation au ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat, dont «Les Échos» détient copie, que ladite société chargée de l’exécution des travaux s’est offusquée du préjudice qu’elle a subi et de son désir de vider le plancher, si l’Etat du Sénégal ne met pas la main à la poche.
Si un versement immédiat d’un milliard n’est pas réglé…
En effet, Green 2000 se désole de constater que l’état des paiements au début du mois de mai 2019 est toujours de 23.982.089 euros, soit un peu plus de 15,5 milliards francs Cfa, représentant 62,7% de la valeur totale du contrat entre les parties. Mais, sans raison aucune, depuis plus d’un an, Green 2000 ne reçoit plus de paiement. Un blocage qui indispose fortement la société israélienne, qui continue pourtant de financer les activités du Dac de Sefa à Sédhiou, à hauteur de 75.000 euros par mois, (48,7 millions francs Cfa par mois et plus d’un demi-milliard par an). Ce, pour respecter son engagement auprès du gouvernement du Sénégal et le succès de cet important projet. Devant ce préjudice important, la société israélienne ne compte plus consentir de sacrifices. «Si un paiement immédiat de 1,5 million d’euros (soit la moitié des factures en instance - un milliard francs Cfa) n’est pas réglé et si le gouvernement du Sénégal ne présente aucune solution permettant de mener à bien le projet, Green 2000 sera obligée de quitter le Sénégal et de mettre un terme au contrat signé entre les parties, en fin juillet 2019», relève Daniel Pinhassi, dans la correspondance adressée au coordonnateur du Prodac. Des menaces sérieuses de Green 2000, qui invite le gouvernement à considérer cette lettre comme «une notification officielle» de son intention de mettre un terme à sa présence à Sefa, le 31 juillet 2019. Dans de très bonnes dispositions, Daniel Pinhassi, dans sa volonté de décanter la situation, s’est dit disposer à proposer au gouvernement du Sénégal une offre de financement attrayante.
Pour le Dac de Sefa, l’Etat doit à Green 2000 la somme de 2.706.444 euros (1,750 milliard francs Cfa)
Dans cette correspondance adressée au coordonnateur du Prodac, Green 2000 a dressé le tableau récapitulatif de l’état d’avancement des travaux par rapport aux paiements reçus. Ainsi, en ce qui concerne le Dac de Sefa, sur un montant total de 9.559.285 euros, Green 2000 a perçu 8.542.372 et l’Etat du Sénégal, à travers Locafrique, reste devoir une enveloppe de 1.016.913 euros. En plus des frais supplémentaires de 1.689.531 euros, ce qui représente une facture en instance de paiement 2.706.444 euros, soit 1,750 milliard francs Cfa, alors que le matériel et l’implantation sont effectifs à 100% au mois de mai 2019.
Zéro franc décaissé pour le Dac de Sangalkam, seulement 2 millions d’euros sur 9,5 millions d’euros sur le Dac de Itato
Au niveau des Dac de Keur Momar Sarr Kms) et de Keur Samba Kane (Ksk), l’Etat reste devoir respectivement à Green 2000 la somme de 2.197.511 euros (1,4 milliard francs Cfa) et 3.043.199 euros (1,9 milliard francs Cfa). Sur l’état d’avancement des travaux, l’implantation s’est faite au Dac de Keur Momar Sarr à hauteur de 70% et 3% seulement pour le Dac de Keur Samba Kane. Quant aux Dac de Itato et de Sangalkam, Green 2000 est en phase étude et planning. Si pour le Dac de Sangalkam, l’Etat n’a pas encore décaissé un kopeck pour un projet estimé à 6.097.560 euros, soit 3,9 milliards francs Cfa, pour celui de Itato, sur le coût du projet chiffré à 9.559.285 euros, soit 6,2 milliards francs Cfa, l’Etat, par l’intermédiaire de son bailleur, n’a versé que 1.911.857 euros, soit 1,2 milliard francs Cfa.
Pour des Dac qui devaient être livrés en 8 mois, la lenteur de Locafrique dans le décaissement perturbe tout
Par ailleurs, entre la société Green 2000 chargée de l’exécution des travaux d’installation et le bailleur Locafrique, des incidents ont commencé depuis le début du projet et ont rythmé la cohabitation entre ces deux acteurs. En effet, Green 2000 avait décrié les retards de paiements de Locafrique, alors qu’elle avait déjà mobilisé au début du projet quatre équipes d’experts, assuré leur prise en charge, en plus d’acheminer les équipements jusqu’au port de Dakar. Ce qui a été à l’origine des lenteurs notées dans la livraison des quatre premiers Dac dans un délai de huit mois. C’est finalement 11 mois après le démarrage du projet, en juin 2018, que Green 2000 a reçu un virement de 1,5 milliard francs Cfa, alors qu’elle courait derrière une facture de 3,6 milliards francs Cfa. Pour autant, elle s’était engagée à poursuivre les travaux. De son côté, Locafrique dirigée par Khadim Ba, qui s’était engagée à financer le projet à hauteur de 29,6 milliards francs Cfa, remboursables sur cinq ans par l’Etat du Sénégal, avait argué pour sa défense que les paiements à Green 2000 se font sur demande formelle du Prodac qui représente les intérêts de l’Etat.
Moussa CISS