La principale du Collège d’enseignement moyen (Cem) de Mpack, le dernier village sénégalais avant la Guinée-Bissau, a fait des révélations, hier, lors du concours de poèmes organisé par les partenaires de l’établissement. Selon elle, son établissement est composé à plus de 90% d’élèves issus des familles sénégalaises refugiées en Guinée-Bissau.
Pour Tacko Koïta, principale du Cem de Mpack, le cas de ces élèves des familles sénégalaises refugiées en Guinée-Bissau mérite une attention particulière de la part des autorités académiques. En parlant de ces enfants de son collège, la principale, en sa qualité de mère de famille, n’a pas pu se maitriser, fondant en larmes. «Ce sont des enfants sénégalais nés en Guinée-Bissau, parce que leurs parents s’y sont réfugiés depuis une dizaine d’années à cause du conflit armé qu’a connu le département», déclare-t-elle.
Elle ajoute : «plus de 90% de notre effectif vient des villages guinéens qui se situent à la lisière de la frontière. En plus, d’autres font plus sept kilomètres à pied ou à vélo pour rejoindre leur établissement», dit-elle. Poursuivant, la principale du collège de Mpack d’attirer l’attention des autorités sur le cas de ces enfants réfugiés. «Il faut que l’État accorde une attention particulière au cas de ces enfants. Étant donné que leurs parents vivent de l’autre côté de la frontière, il faut les accompagner pour qu’ils acceptent de rentrer au bercail», plaide la principale du collège d’enseignement moyen pour les enfants des familles déplacées.
«Ce sont des enfants qui sont un peu confrontés à la barrière linguistique. Car, ils habitent dans un pays lusophone, ce qui est très normal. Mais, quand même, ils sont très intéressés et motivés. Pour preuve, l’année dernière, notre établissement figurait parmi les meilleurs collèges au Bfem», affirme-t-elle. «L’année dernière, on a fait plus de 60% au Bfem. C’est tout le mérite du corps enseignant qui s’est battu pour faire ce résultat», renseigne Mme Guèye. Qui demande l’érection du collège en lycée. Pour, dit-elle, «permettre aux élèves qui quittent la Guinée-Bissau d’être plus proches de leur lieu d’apprentissage». A l’en croire, «beaucoup d’élèves de Mpack finissent par abandonner leurs études après le Bfem, faute de tuteur à Ziguinchor». C’est tout le sens que Tacko Koïta, principale du collège de Mpack, donne à son appel pour la création d’un lycée dans le village frontalier de Mpack.
AHMET COLY