
Ce 19 juin, les membres du Secrétariat exécutif national de l’Alliance pour la République (Apr) se sont réunis pour aborder les questions majeures de l’actualité nationale et internationale. Les partisans du président Macky Sall se plaignent de l’amateurisme et l’incompétence avec lesquels le pouvoir Pastef opère, ce qui met en danger les finances publiques. Ces derniers dénoncent le retard dans la publication des rapports trimestriels d’exécution budgétaire, mais aussi les nombreux scandales que traîne le nouveau régime.
L’Alliance pour la République (Apr) ne cautionne pas du tout le mode de gouvernance du nouveau régime. Son Secrétariat exécutif national l’a encore fait savoir lors de sa réunion de jeudi dernier, 19 juin. Se prononçant sur la vie nationale, le Sen a fustigé le retard dans la publication des rapports trimestriels d’exécution budgétaire, en violation flagrante, selon lui, de l’article 70 de la Loi organique n°2020-07 relative aux lois de finances publiques. « Acculé par le parti, le gouvernement a finalement annoncé leur publication le 23 juin prochain », font noter les partisans de l’ancien président de la République.
Poursuivant, le Sen soutient qu’au « regard de son attachement aux principes de transparence et de bonne gouvernance », il a exigé la publication sans délai du Bulletin statistique de la dette publique, dont le dernier numéro remonte au mois de juin 2024.
« Tous ces manquements à la loi, de même que les scandales de l’Aser, de l’Onas, de la Der, de l’Assemblée nationale et celui prochain d’Air Sénégal, révèlent que le pouvoir, réfractaire à la transparence et à la culture de la probité, s'enfonce dans une gouvernance légère et nébuleuse », fulmine le Sen de l’Apr qui dénonce « l’amateurisme et l’incompétence avec lesquels le pouvoir Pastef opère ». A l’en croire, « en plus de mettre en danger les finances publiques et de nuire à l’efficacité de l’action publique, ces manquements expliquent le désespoir et la désillusion des Sénégalais, qui traversent une situation économique et sociale catastrophique ». L’Apr en veut pour preuve le fait que « le pays vit désormais grâce à la perfusion des agents économiques ivoiriens à travers un recours excessif et incontrôlé au marché des titres de l’Uemoa ».
Concernant la vie de leur parti, les partisans du Président Sall s’insurgent une nouvelle fois contre « l’acharnement sur les responsables de l’ancienne majorité, exige la libération des camarades Farba Ngom, Lat Diop, Mansour Faye, Aissatou Sophie Gladima, Moustapha Diop et Abdoulaye Ndiaye, ainsi que la fin du placement sous bracelet électronique d’Ismaïla Madior Fall ». Pour eux, « ces privations de liberté, sans le moindre début de preuve, montrent la volonté d’humilier des personnalités dont le seul tort est d'avoir servi le Sénégal avec engagement et loyauté ».
Le Secrétariat exécutif de l’Apr parle de « volonté de déstabilisation de l’Apr par un vil procédé de règlement de comptes et grâce à la complicité de certains magistrats ». Par conséquent, il demande aux responsables et les militants à participer massivement à la marche pacifique du 21 juin à Saint-Louis, pour exiger la libération du camarade Mansour Faye, maire de la ville, ainsi que tous les détenus politiques, dont Moustapha Diakhaté, Abdou Nguer, Assane Diouf et Jérôme Bandiaky, ce dernier retenu depuis bientôt une année pour des motifs fallacieux.
Sur les questions internationales, le Sen a exprimé sa préoccupation vis-à-vis du conflit entre Israël et l’Iran en condamnant « toute agression d’un pays souverain, et en appelant à un cessez-le-feu et à l’ouverture de négociations urgentes dans le cadre du Conseil de sécurité des Nations-Unies, en vue de trouver les moyens d'arriver à une paix durable dans la région, conformément au droit international ».
Dans la même veine, souligne-t-on, le Sen « a soutenu toutes les démarches en vue d'une sortie de crise dans les conflits qui secouent le continent, notamment au Sahel, à l’Est de la RDC et au Soudan ».
Les membres du Sen ont clôturé leur travaux en réitérant unanimement « leur loyauté au parti et leur volonté de faire face aux vaines manœuvres du Pastef qui tente désespérément d’imposer au Sénégal, vieille terre de liberté et de démocratie, la terreur et l’autoritarisme ».
Baye Modou SARR