L’impression des bulletins de candidats à la présidentielle a démarré depuis jeudi. La révélation est du ministre de l’intérieur Aly Ngouille Ndiaye, qui a donné le budget prévu pour le scrutin, ainsi que les statistiques en termes d’électeurs, de centres et bureaux de vote, ainsi que de taux de retrait des cartes. Le ministre de l’Intérieur, qui a taillé bavette hier avec des responsables de rédactions, a assuré que tout est mis en œuvre pour que la présidentielle se passe sans problème.
Comparée aux législatives de juillet 2017, qui ont coûté pas moins de 25 milliards de F Cfa, l’élection présidentielle va coûter presque deux fois moins cher. En effet, le budget pour le scrutin du 24 février prochain est de 13 milliards. La révélation a été faite, hier, par le ministre de l’Intérieur, lors d’une rencontre avec des responsables de rédactions. Et Aly Ngouille Ndiaye d’ajouter que 5 milliards sont consacrés à la confection et à la réédition de cartes d’électeurs. Le reste devant couvrir les différentes dépenses liées à l’organisation matérielle du scrutin. Une organisation qui est dans sa dernière phase, avec l’impression des bulletins des cinq candidats qui a démarré depuis jeudi, et qui a été confiée exclusivement à des entreprises nationales.
Un taux de distribution des cartes «jamais» atteint
Même s’il reste encore un stock non négligeable, le ministre de l’Intérieur est satisfait du taux de retrait des cartes d’électeurs. En effet, sur les 6.050.075 cartes issues de la refonte du fichier électoral, 5.902.733 cartes ont été retirées et il reste à distribuer 147.342 cartes, soit un taux de retrait de 97,56%. Et pour les cartes issues de la révision exceptionnelle des listes électorales, elles sont au nombre de 416.889 dont 257.392 cartes retirées contre 159.497 cartes non retirées, soit un taux de retrait de 61,74%. Ce qui, selon le Directeur général des Élections, permet d’espérer, au final, un taux de retrait globale de 97% ou plus. «On n’a jamais atteint un niveau de distribution aussi élevé à la veille d’une élection», s’est réjoui Aly Ngouille Ndiaye.
Sur le cas des primo-inscrits qui revient très souvent dans les reproches, le ministre de l’Intérieur tout comme le Dge trouvent qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Et pour cause, sur le fichier global de 6.683.043, le Dge note qu’il n’y a que 600.000 primo-inscrits. Or seules 147.342 cartes, primo-inscrits et anciens compris, restent à retirer. Ce qui veut dire que plus des deux tiers des primo-inscrits ont retiré à ce jour leurs cartes.
S’agissant de la carte électorale qui a été remise aux mandataires des candidats depuis jeudi, il y a 6919 centres de vote, pour 15.397 bureaux de vote. Les 14.651 bureaux de vote de 6549 centres de vote se trouvent à l’intérieur du pays, alors que dans la diaspora, on a 370 centres de vote, pour 745 bureaux de vote et 309.592 électeurs.
Mbaye THIANDOUM
MENACE DE PERTURBATION DU VOTE
«Il n’y aura aucun problème», selon Aly Ngouille Ndiaye
Le ministre de l’Intérieur n’a cure des menaces de perturbation du scrutin brandies. «Il n’y aura aucun problème», a martelé le policier en chef. Aly Ngouille Ndiaye ne veut pas s’épancher sur les détails du dispositif de sécurité et encore moins sur le nombre d’hommes qui seront déployés, mais il affirme avec force que le scrutin se déroulera sans entrave aucune.
Un taux d’interdiction des marches et rassemblement de 2,2%
Aly Ngouile Ndiaye, interpellé sur les interdictions récurrentes des manifestations de l’opposition, récuse l’adjectif récurrent. En effet, brandissant des statistiques de 2018, il balaie les accusations portées contre lui et ses services. Évoquant le cas de Dakar, le ministre souligne qu’il y a eu, l’an passé, 2155 demandes d’autorisation de marche, pour lesquelles 36 seulement ont été rejetées ; soit un taux d’interdiction de 1,6%, note-t-il. Et d’ajouter que pour les rassemblements publics, il y a eu 501 demandes, dont 478 autorisées. Pour le cumul des marches et rassemblements publics, il y a eu donc 2656 demandes dont 2597 acceptées et 59 rejetées, soit un taux d’interdiction global de 2,2%. Kaolack a le plus fort taux d’interdiction, avec seulement de 5,93%. Diourbel suit, avec 4,88%.
Mbaye THIANDOUM