Le mouvement F24 est sorti de son long silence pour s’exprimer sur l’actualité. Face à la presse hier, ila annoncé sa nouvelle charte et invite les tenants du pouvoir à accélérer la reddition des comptes et surtout l’abrogation de la loi d’amnistie.
Le mouvement des forces vives de la nation communément appelé F24 a fait sa première sortie médiatique depuis l’installation du nouveau régime. En conférence de presse hier ils ont annoncé une nouvelle charte pour continuer la mission première du mouvement. «Cette charte nous assigne un devoir de critique, une mission de servir de sentinelle dans la défense des acquis démocratiques et la préservation d’un Etat de droit», liste Mohamed Benjelloun, qui ajoute que la mission régalienne, «c’est promouvoir une éducation à la citoyenneté responsable et active. Lorsque le peuple a décidé, il a décidé. Le peuple ne veut plus revivre ce qu’il a vécu auparavant. Le peuple en a assez d’une justice à deux vitesses», rappelle-t-il.
Ainsi, il fait savoir que «le peuple est impatient de voir abroger l’immonde loi d’amnistie et l’indemnisation des familles de victimes des violences policières de 2021-2024. Il espère la reddition des comptes dans le respect des droits des individus. Cette loi est inique, scélérate et vise à protéger des crimes qui ne peuvent rester impunis».
Prenant la parole à son tour, le coordonnateur Mamadou Mbodji s’est prononcé sur l’affaire Barthélemy Dias qui défraie la chronique depuis plusieurs jours. Il a dénoncé la brutalité policière. «Nous ne voulons pas la poursuite des brutalités policières. C’est pourquoi on n’est pas d’accord avec ce qui s’est passé à Bakel, il y a quelques mois (avec l’arrestation de Bougane Guèye Dany). Les citoyens ne doivent pas être stoppés dans leurs activités pendant plusieurs heures, parce qu’un président de la République doit passer. Il faut que le chef de l'État soit protégé, mais pas trop au détriment de la population. Il faut que les Fds comprennent qu’ils sont, autant que le président de la République, des serviteurs du peuple sénégalais. Nous devons éviter cette brutalité qui a porté à casser une porte au niveau de la mairie de Dakar. On en a assez» dit-il.
Sur l’affaire proprement dite, le F24 refuse de se déterminer. «En l’absence de consensus sur ce sujet, on ne peut pas se prononcer. L’affaire Barth est en cours, un recours a été introduit. Quand tout cela sera clarifié, on pourra prendre des positions plus justes et consensuelles», a indiqué M. Mbodji.
Par ailleurs, le F24 appelle le gouvernement à accélérer la renégociation des accords mal ficelés. «Il est de notre devoir, en tant que citoyen, d’encourager le gouvernement à défendre l’intérêt général et les intérêts supérieurs du peuple sénégalais. Nous leur disons de ne pas reculer devant les pressions internationales et des lobbys. Le peuple est derrière vous», a-t-il assuré.
Baye Modou SARR