
Les avocats d’Ousmane Sonko et le Bâtonnier sont-ils en train de se regarder en chiens de faïence ? Tout porte à le croire, même si les parties peuvent afficher parfois un sourire courtois. Les conseils du leader de l’ex Pastef Les patriotes reprochent à Me Mamadou Seck d’être parfois injoignable, difficilement accessible et, pire, de refuser de répondre à leurs demandes d’autorisation, lorsqu’ils ont souhaité s’exprimer pour réagir sur des propos tenus à l’encontre de leur client. Du côté du bâtonnat, on dégage en touche. Selon le secrétaire général de l’Ordre, c’est de fausses accusations.
Dans un post, l’avocat franco-espagnol, Me Juan Branco, informait du recours déposé par Me Bamba Cissé devant le Tribunal administratif, un «référé liberté, contre la décision de la Direction générale des Elections (Dge)» relativement aux formulaires de parrainage refusés à Ousmane Sonko. Le tonitruant avocat français a aussi mentionné les frustrations de ses confrères contre le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Sénégal. Selon un conseil du leader de l’ex-Pastef les Patriotes, ils ont déposé une demande d’autorisation afin de tenir une conférence de presse pour réagir aux propos du garde des Sceaux, ministre de la Justice et ceux de Me Antoine Mbengue et Cie. Seulement, le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats n’a même pas réagi. «On lui a envoyé une demande depuis longtemps, mais il n’a même pas répondu. Le Bâtonnier est difficilement joignable ; il n’est pas accessible. Vous l’appelez, il ne décroche pas, vous lui envoyez un message, il ne répond pas. Avec lui, il faut écrire et si vous écrivez, il ne réagit pas. Personne ne comprend. Cela n’a pas été le cas du temps de Me Laïty Ndiaye ou Me Mbaye Guèye», a pesté un des conseils du maire de Ziguinchor. La robe noire d’ajouter que Me Mamadou Seck est prompt à infliger une sanction à l’avocat devant le Conseil de l’Ordre.
Le secrétaire général de l’Ordre dément
Selon le secrétaire général de l’Ordre, il s’agit de fausses accusations. «C’est vous qui me l’apprenez, je suis convaincu qu’aucun d’entre eux n’osera dire cela publiquement. Comment on peut dire que le Bâtonnier est inaccessible et difficilement joignable, pour quelqu’un qui est à son bureau au plus tard à 10 heures jusqu’à 20 heures, voire 21 heures ? S’ils disent cela publiquement, ils auront une réponse officielle. Par contre, les propos de l’avocat français ne nous intéressent pas. Nous fonctionnons comme une institution, en respectant les règles qui gouvernent cette institution. Le Bâtonnier est là pour les avocats, les membres du Conseil également. Maintenant, s’ils ne sont pas satisfaits, ils n’ont qu’à le dire en usant des voies légales , a ainsi réagi Me Ibrahima Ndiéguène. Par rapport à la demande d’autorisation, le secrétaire général de l’Ordre précise qu’il n’est pas au courant d’une telle demande. «Combien de conférences de presse avons-nous autorisées ? Quand ils ont voulu contredire le ministre de la Justice, ils n’ont pas obtenu d’autorisation ? Pourquoi refuserait-on une demande qui serait dans les limites de nos règles ? Maintenant, on ne peut pas autoriser un avocat pour qu’il dise n’importe quoi. Les propos doivent être courtois et il doit respecter l’autre aussi», souligne le secrétaire général de l’Ordre.
Alassane DRAME