Le fils de l’ancien président Wade exilé a sacrifié au traditionnel messages de vœux aux Sénégalais. Depuis Doha où il vit, Karim Wade dit être peiné par les situations extrêmement difficiles que vivent les Sénégalais. Pour lui, Il n’ya qu’une façon d’y mettre un terme, c’est à travers les urnes, par une mobilisation de tous en 2024.
Alors que le Sénégal tourne au rythme du débat sur la 3ème candidature du Président Macky Sall, Karim Wade a délibérément zappé la question lors de son message de vœux pour la nouvelle année.Le fils de l’ancien président Wade est revenu sur les difficiles conditions de vie des Sénégalais pour le déplorer. «Vous avez durement subi dans votre vie quotidienne tous les effets de la crise qui frappe de plein fouet notre pays : faibles niveaux des revenus, baisse du pouvoir d’achat, augmentation vertigineuse du prix des produits de première nécessité, explosion du chômage qui frappe durement notre jeunesse, niveau alarmant d’endettement, multiplication des scandales financiers dont les derniers ont été révélés par la Cour des comptes, tout cela dans une atmosphère politique marquée par la violence, par des invectives et des insultes qui minent la cohésion nationale», liste-t-il.
Bien qu’il ne vive pas parmi nous, Karim souligne que c’est lors de ses échanges réguliers avec beaucoup de Sénégalaisqu’il sent «de la lassitude, du découragement, voire de la résignation. Pourtant, en dépit des difficultés de tous ordres, le Sénégal peut et doit renouer avec le progrès». Sa conviction profonde,écrit-il, est que «chaque peuple possède en lui la force nécessaire d’où peuvent jaillir, le jour où il est dos au mur, des capacités insoupçonnées pour redresser la situation et relever les défis». Pour Karim Wade, «cette situation extrêmement difficile que nous connaissons constitue une opportunité qui nous est offerte par l’Histoire, pour rebâtir un Sénégal moderne, de progrès, réconcilié avec lui-même et fortement attaché aux valeurs de Jom, Ngor, Teggin, Njub, Sutura, Mandu, Fit etMuñ».
Karim Wade de faire savoir aux Sénégalais que sa confiance inébranlable dans le peuple sénégalais, dans le travail et l’intelligence de ses filles et de ses fils, ne pourra porter ses fruits que si tout le monde accepte de consentir à des sacrifices.
Ainsi, il invite tous les Sénégalais à prendre ensemble l’engagement de fournir les efforts qu’exige le redressement de notre pays. «Avec l’élection présidentielle de 2024, nous devrons mobiliser toutes les compétences nationales, y compris celles de la diaspora, pour changer par les urnes la gouvernance actuelle et pour rebâtir notre beau pays, afin qu’il retrouve dans l’Histoire la place dont on l’a privé.Si nous ne le faisions pas, nous porterions une lourde responsabilité envers le Sénégal, mais aussi l’Afrique, pour avoir été incapables d’assurer aux nouvelles générations l’avenir auquel elles ont droit», rassure M. Wade qui promet d’accompagner, «comme toujours, dans les changements qui correspondent aux aspirations profondes des Sénégalais, dans la concertation, la clairvoyance et la lucidité que requiert la situation. Mais n’oublions pas que cette crise est aussi politique : les libertés, la démocratie, l’État de droit sont aujourd’hui délaissés dans notre pays. Nous devrons les restaurer avec acharnement», rappelle Karim Wade.
Baye Modou SARR