![LAT DIOP, DG DE LA LONASE ET RESPONSABLE APR A GUÉDIAWAYE :«Je ne suis pas avec le président de la République ; je suis avec Macky Sall et prêt à tout pour le défendre et défendre ce qu’il fait dans ce pays» LAT DIOP, DG DE LA LONASE ET RESPONSABLE APR A GUÉDIAWAYE :«Je ne suis pas avec le président de la République ; je suis avec Macky Sall et prêt à tout pour le défendre et défendre ce qu’il fait dans ce pays»](https://www.jotaay.net/photo/art/default/68866677-48344137.jpg?v=1668769466)
A quelques heures de l’entrée en jeu de l’équipe nationale du Sénégal contre les Pays Bas, le Directeur général de la Lonase et responsable politique Apr dans le département de Guédiawaye nous a accordé un entretien. Dans cette interview, Lat Diop revient sur le contrat qui le lie à la Fédération sénégalaise de football, l’accompagnement des autres clubs, ses ambitions pour 2023 ; mais aussi ses relations avec le Président Macky Sall pour qui, dit-il, il est prêt à tout. Même au sacrifice suprême pour défendre ce qu’il fait pour les Sénégalais.
Les Echos : Le Sénégal va s’engager dans la Coupe du monde. Pour le sponsor leader que vous êtes, où en êtes-vous pour ce qui concerne l’accompagnement des Lions?
Lat Diop : Je pense que l’accompagnement de l’équipe nationale se fait dans un cadre global. Une convention lie la Lonase à la Fédération sénégalaise de football et chacune des parties s’attèle à respecter les obligations qui sont les siennes. Mais la Lonase va aussi au-delà de l’équipe nationale du Sénégal. La Lonase est sponsor du football sénégalais, pas seulement de l’équipe nationale. C’est un peu la différence avec les autres. La Lonase appuie le football amateur, le football professionnel et d’une manière générale tous les sports. Ce qui fait que la Lonase est un peu différent des autres sponsors dans la mesure où elle est sponsor du football local. C’est extrêmement important parce que nous sommes conscients du fait que le développement du football sénégalais se fait à la base et puis vous avez-vous-mêmes constaté que l’essentiel des joueurs y compris Sadio Mané, sont des produits de ce football local. Quelqu’un qui veut aider le football à éclore, il est essentiel de soutenir le football local. Aussi bien professionnel qu’amateur.
C’est dire donc que tout ce que vous deviez faire pour l’accompagnement de l’équipe nationale l’a été ?
Oui, oui, la Lonase, comme je l’ai dit plus haut, est liée à la Fédération sénégalaise de football par un contrat. Nous nous acquittons jusqu’ici de nos obligations. Ce qui nous différencie un peu des autres comme je l’ai dit tantôt, c’est que nous ne sponsorisons pas seulement l’équipe nationale. Nous ne sponsorisons pas la fédération seulement. Nous sponsorisons la Ligue sénégalaise de football professionnel ; appuyons la ligue amateur. Et cette année, nous avons prévu de faire plus d’efforts pour la ligue amateur.
En quoi faisant ?
Nous nous sommes rendu compte que le football amateurest un peu laissé en rade. Je pense qu’il va falloir un peu remettre les choses à l’endroit et réparer cette petite injustice. Le football amateur, c’est beaucoup plus de clubs que le football professionnel au Sénégal. On a tendance à les oublier, alors que ce sont eux qui produisent les joueurs qui vont venir en équipe nationale après.
Comment avez-vous vécu le forfait de SadioMané?
Ce sont les aléas de la compétition. Il peut arriver qu’un joueur, aussi essentiel et important pour le groupe soit-il, soit blessé. Il faut faire avec. Mais je pense que l’absence de Sadio Mané devrait aussi galvaniser davantage les Lions. A mon avis, ça doit pouvoir les motiver plus, les galvaniser encore davantage.
Vous êtes également président du Guédiawaye Football Club (GFC). Comment se porte justement le club de votre quartier ?
Guédiawaye Football Club se porte très bien. Nous sommes 4e du championnat à la cinquième journée. On est en train de poursuivre le travail avec tous les supporters, le staff technique et on espère que cette année sera la bonne.
Et qu’en est-il du problème de l’utilisation du stade de Guédiawaye qui vous a été interdit au maire?
C’est la première fois que je me prononce sur cette question de façon publique. Il faut savoir que le stade a été mis à la disposition de Guédiawaye Fc par la mairie, à l’époque dirigée par Aliou Sall. C’était pour combler le fait que la mairie ne donnait pas de subvention à Guédiawaye Football Club. Si vous allez à Pikine aujourd’hui, la mairie de Pikine met presque 50 millions dans As Pikine et pour Guédiawaye, c’était zéro franc. Pour combler ce vide-là donc, le maire Aliou Sall avait décidé de mettre le stade à la disposition de GFC pour que d’abord Guédiawaye s’y entraîne, toutes les catégories confondues, et que l’exploitation de ce stade aille dans les caisses de GFC, pour un peu aider l’équipe dans son fonctionnement. C’était cela l’idée. Pour ce faire, on avait paraphé un contrat, une convention qui devait durer quatre ans. Vous conviendrez avec moi donc qu’on ne peut pas se lever du jour au lendemain comme ça, sans griefs aucun à GFC et vouloir casser ce contrat de façon unilatérale alors que GFC s’acquitte de ses obligations jusqu’ici.Au-delà de cela, je pense que Guédiawaye Fc, ce n’est pas ma propriété, ni la propriété de quelqu’un d’autre. C’est un bien commun à tous les habitants de Guédiawaye et je pense qu’un maire normal, je dis bien un maire normal, devrait prendre toutes les dispositions pour renforcer l’équipe dans son rayonnement et non essayer de lui mettre des bâtons dans les roues. Ce n’est pas normal.
En tout état de cause, ce dont je suis sûr, c’est que ce n’est pas demain la veille que nous allons sortir de ce stade. Si le maire est autant convaincu et s’il le veut bien, il n’a qu’à utiliser les voies juridiques qui s’offrent à lui pour récupérer le stade. Mais nous, nous sommes liés à la mairie de Guédiawaye par une convention qui doit durer quatre ans. On y est, on y reste.
Certains croient savoir que c’est aussi votre adversité politique qui est en train de déteindre sur l’équipe…
Non, non, non…Personnellement, je ne suis pas dans une rivalité avec ce monsieur-là. Franchement, je ne suis pas dans une rivalité. Comme on dit, on est dans la même cour, mais pas dans la même classe. Franchement, on n’est pas dans la même classe. Maintenant, s’il veut rivaliser avec Lat Diop, comme d’autres, c’est son problème.
L’actualité, c’est aussi le relèvement des salaires des agents de la Lonase. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?
Je pense que c’est tout à fait normal ; compte tenu du renchérissement du coût de la vie, mais aussi du signal donné par le président de la République, pour améliorer le pouvoir d’achat des Sénégalais, à travers la réduction de certaines denrées de consommation courante. C’est aussi tout à fait normal en tant que dirigeant d’entreprise, si l’entreprise fait des résultats, que cela puisse se faire sentir au niveau de la base. C’est-à-dire au niveau des travailleurs. Pour moi, c’est une chose naturelle qui entre en droite ligne avec les recommandations de son Excellence, M. le Président de la République qui a initié une série de réformes pour vraiment améliorer le quotidien des Sénégalais.
Donc la situation de la boite est au vert ?
Le chiffre d’affaire de l’entreprise a doublé, je pense. Mais il va falloir aussi qu’on travaille davantage pour les charges de l’entreprise qui sont colossales. Cela permettrait de mieux parfaire et optimiser les résultats. En 2023 inchallah, ce sera le chantier, le point sur lequel nous travaillerons particulièrement pour réduire les charges et améliorer le résultat en 2023.
Selon certains, il n’aurait pas droit à une troisième candidature…
Ceux qui disent que Macky Sall n’a pas droit de briguer un second mandat de cinq ans sont de mauvaise foi. Il ne suffit point d’être un juriste pour comprendre que cela est totalement faux. D’un point de vue juridique, le président de la République a bel et bien le droit. Je ne vais pas entrer dans ce juridisme là, mais il a bel et bien droit de se représenter en 2024. Je ne varie pas dans ma conception de la chose. Pour moi, c’est une question de responsabilité. Si le président de la République considère que la loi, le droit lui permet de se représenter, il prend ses responsabilités de le faire ou de ne pas le faire. S’il se présente, c’est au Conseil constitutionnel de valider ou de ne pas valider et il appartiendra après aux Sénégalais, si c’est validé ou ce n’est pas validé, de voter ou de ne pas voter pour lui. C’est aussi simple que cela pour moi. Je considère personnellement que le Sénégal de l’arachide, ce n’est pas le Sénégal du pétrole ou du gaz. Je ne vois dans cette opposition aucune figure capable de vraiment relever les défis qui interpellent les Sénégalais à partir de 2024. Pour moi, il y va de l’intérêt du Sénégal, de la stabilité du Sénégal. Certaines personnes, si le hasard fait qu’elles soient élues ou viennent à être président de la République, ce sera la catastrophe pour ce pays. La cohésion sociale sera menacée et le Sénégal avec à tout de point de vue. C’est cela aussi la vérité.
Qu’il se présente ou pas, ce qui m’intéresse, c’est ce que veut le président de la République. Mes relations avec lui vont au-delà de la politique. C’est une question de loyauté, une question de sang. Que je sois ministre, Dg, Directeur ou même chauffeur de Macky Sall, cela m’est égal.
Vous étiez prompt à défendre le président contre Ousmane Sonko et Cie. Mais c’est comme si vous aviez levé le pied ?
Je n’ai pas levé le pied. J’ai pris la défense du président de la République envers certaines personnes à plusieurs reprises et je considère aujourd’hui que ces personnes-là, comme on dit, sont des ambulances. On ne tire pas sur une ambulance. Je considère qu’on ne tire pas sur un cadavre politique. Ils peuvent crier, gesticuler, ça ne changera rien par rapport aux perspectives de 2024. Si le président veut se représenter, je pense qu’il aura la bénédiction des Sénégalais. Ce n’est pas parce qu’on ne m’entend pas que mon engagement a fléchi. Je reste plus que jamais engagé. Je suis avec le président et prêt à tout pour l’accompagner. Je dis bien tout ; même le sacrifice suprême pour l’accompagner. Je suis avec Macky Sall ; pas avec le président de la République comme disent certains. Je suis avec Macky Sall et c’est extrêmement important que je le précise. Il y a qui sont avec le président de la République, moi, je ne suis pas avec le président de la République ; je suis avec Macky Sall et prêt à tout pour le défendre et défendre ce qu’il fait dans ce pays.
L’affaire Adji Sarr a connu un rebondissement. Que vous inspire la convocation puis l’audition de Ousmane Sonko ?
Je dis que force doit rester à la République. Je ne parle pas de la loi parce que la loi est au service de la République. Si dans un pays, un Sénégalais lambda est accusé de quoi que ce soit, qu’il pense ou qu’il fasse tout pour ne pas être entendu ou jugé, nous ne serons plus dans une démocratie, dans un Etat, dans une République.
Je pense donc que compte tenu du déroulement des derniers développements de cette affaire, le jugement est inévitable. Le non-lieu aussi n’est plus possible. Quand un juge fait une ordonnance de non-lieu, il doit la motiver. Quand la personne pour qui ce non-lieu est sollicité refuse de parler, je ne vois pas comment un juge peut motiver un non-lieu. Pour dire que nous nous acheminons dans cette affaire-là vers un procès et que le droit soit dit. Les droits de chaque partie, respectés. C’est tout. L’Etat reste debout et le président de la République et son administration prendront toutes les dispositions pour que cet Etat là que Senghor, Diouf, Wade nous ont légué soit intact du point de vue de ses prérogatives et de sa puissance publique.