
Décidément, l'organisation des Caf Awards au Sénégal n'aura pas été toute de joie pour les Sénégalais, qui n’ont reçu aucune distinction majeure. Si certains échecs sont justifiables et justes, d'autres restent incompréhensibles. La question qui se pose : est-ce que la Caf a bien donné des distinctions pour 2018 ou une autre année ?
Inqualifiable ! Ce mot suffit à lui seul pour résumer le manque de récompenses aux représentants sénégalais lors des Caf Awards. Si le sacre de Mohamed Salah ne souffre d’aucune contestation, un doute plane sur les critères de choix du meilleur sélectionneur (Hervé Renard) et du meilleur président de Fédération (Fouzi Lekjaa). Pour celui de Lekjaa, désigné meilleur dirigeant africain de l’année, il a pourtant été au cœur de la tentative de déstabilisation de Génération Foot lors de son match contre Rs Berkane. A l’arrivée à l'aéroport de la délégation de Génération Foot, aucun dirigeant de RS Berkane, ni un délégué de la Fédération marocaine de football (Frmf) n’était à l’accueil. Ils ont mis à la disposition de la délégation de Génération Foot un vieux bus en mauvais état, avec une porte qui ne se fermait pas et des chauffeurs arabisants qui ne s'exprimaient pas en français ; sans oublier que les grenats ont dû s’entrainer sur la plage par défaut d’octroi de stade à la veille du match en Coupe Caf. Ce match qui a vu un désordre incompréhensible à son terme, avec les supporters marocains qui sont descendus sur le terrain pour semer le trouble. Si c’est cela être un bon dirigeant, le président de la Fédération sénégalaise de football et son équipe seraient des saints. Eux qui ne ménagent aucun effort pour mettre leurs hôtes dans les plus luxueux hôtels de Dakar et dans les meilleures conditions de transport. Augustin Senghor serait donc mieux placé pour cette distinction de meilleur président de Fédération.
Si on parle de 2018, la Fédération sénégalaise de football passe largement devant
A ce niveau, il serait vraiment intéressant de disposer des critères, parce que s’il s’agit des résultats de Fédération en 2018, le Sénégal dépasse largement le Maroc, au niveau continental et mondial. Bien vrai que le Maroc a organisé au courant de l’année dernière le Chan, mais qu’est-ce qu’il a gagné ? En termes de résultats sportifs, c’est le Sénégal qui est devant. Quatre (4) équipes nationales sénégalaises (équipe A, U17, U20 et Beach Soccer) se sont qualifiées en 2018 en Coupe d’Afrique avec un trophée continental et une qualification au Mondial. Ce même Maroc a été sorti en demi-finale de Coupe d’Afrique de Beach Soccer par le Sénégal champion pour la cinquième fois. Ajoutez aussi les deux trophées Ufoa U17 et U20, en plus du tournoi de Marrakech remporté par l’équipe nationale U17 du Sénégal.
Ces trois raisons prouvent qu’Aliou Cissé méritait le prix du meilleur entraineur africain de l’année, mieux qu’Hervé Renard
Même chose pour le choix concernant le meilleur entraineur de l’année. Il faut souligner qu’à la Coupe du monde, le Maroc a été terne avec une élimination honteuse au premier tour avec 1 seul point. Pendant ce temps, le Sénégal (4 points) a été éliminé par «Fair-Play», avec le même nombre de points que le 2e (Japon), mais avec plus de cartons jaunes. Pour les éliminatoires de la Can 2019 qui se sont disputées jusqu’en 2018, le Maroc s’est qualifié en étant à la première place de la poule B avec 10 points. Le Sénégal a aussi décroché sa qualification en étant premier de la poule A avec 13 points. Le Maroc a fini l’année 2018 à la 5e place africaine, soit le 40erang mondial tandis que le Sénégal a fini l’année à la 23e place mondiale, soit la première place en Afrique, toujours avec Aliou Cissé.
Saluons au moins la présence de Kalidou Koulibaly et de Sadio Mané dans l’équipe type africaine. La Caf à au moins décerné un prix au Sénégal. Le trophée de consolation, prix platinum adressé a des personnalités, remis au Président Macky Sall et dont le Sénégal n'a pas besoin. Et après vérification, ce prix n’a jamais été décerné ; on peut en déduire que c’est un réconfort. La moralité dans toute cette histoire, c’est que nous Sénégalais devons savoir que rien ne nous sera donné en Afrique.
Marième NDIAYE