C’est un exercice inédit qui a été organisé, hier mercredi, dans les locaux à Banjul, de la Commission vérité, réconciliation et réparations (TRRC). Un groupe de bourreaux a fait face à ses victimes pour demander solennellement et publiquement pardon.
BANJUL - C’est un spectacle surréaliste. Bourreaux et victimes échangeant devant caméras et public dans les locaux de la commission. Après avoir demandé solennellement pardon, chaque bourreau a remis à sa victime une calebasse remplie de noix de colas, conformément à la tradition locale. Loin d’être une mise en scène, la commission de réconciliation a voulu faire de la séance un exercice franc pour marquer les esprits.
Des excuses bien reçues par les victimes qui se sont félicitées de l’initiative sans précédent. Comme l’indique son acronyme, la réconciliation occupation une part prépondérante dans la mission de cette Commission.
Premiers à se réconcilier, l’ancien ministre Omar Jallow dit OJ et son tortionnaire, le major Boubacar Bah qui a présenté publiquement ses excuses en ces termes : « Prenant le monde entier à témoin, je voudrai présenter mes sincères excuses à M. Jallow pour tous les torts que je lui ai infligés en 1996, dit-il, penaud. Je lui demande pardon lui, ainsi que ses proches qui m’en ont voulu à mort », s’est-il amendé.
Plutôt détendu Omar Jallow répond avoir pardonné en tant que musulman et appelle ses concitoyens à faire pareil pour une réconciliation des cœurs.
« Appartenant à une société de musulmans et de chrétiens, confessions qui préfèrent le pardon au règlement de comptes, j’ai pardonné. J’invite mes compatriotes à se réconcilier pour tourner la page. Il ne sert à rien de vivre dans la rancune », a plaidé l’ancien ministre.
Castration
Autre rabibochage, Soriba Condé, d’origine guinéenne qui purge encore une peine de 14 ans de prison et Essa Badji, ancien Inspecteur général de la police gambienne. Présentant ses plates excuses pour avoir accuser à tort l’ex-inspecteur de trafic de drogue. Celui-ci, au bord des larmes, indique avoir pardonné du fond du cœur.
« J’ai pardonné à tous ceux qui ont participé aux tortures qu’on m’a infligées menant à ma castration. Désormais c’est entre Dieu et moi. Ce fut très dur d’être accusé à tort pour des choses dont ignore de fond en comble »
A la fin de la séance, Dr Lamin Ceesay, le président de la Commission a invité les autres bourreaux à venir témoigner et présenter leurs excuses afin de tourner définitivement la page.
Les formes de réparations que la Commission apporte aux victimes
En marge de cette cérémonie, la vice-présidente de la Commission a apporté des précisions sur les formes de réparations ou indemnisations que sa structure apporte aux victimes. Les cas les plus urgents ont déjà été pris en compte, renseigne-t-on, comme les soins et certaines formes de soutien aux plus vulnérables.
Selon sa vice-présidente, Adelette Socé, la Commission vérité, réconciliation et réparations tient beaucoup aux réparations. « C’est l’une de nos missions fondamentales, détaille-t-elle. Conformément aux religions et à la tradition qui privilégient la compensation pour réparer un tort. Nous avons deux types de réparations. La première pour les urgences comme pour les malades nécessitant des soins, ceux qui ont vu leurs études interrompues ou ceux qui sont dans le dénuement absolu. Pour ces cas, nous les avons pris en charge. Peut-être on ne le dit pas souvent. »
Adelette Socé explique également que « pour les malades, le gouvernement en partenariat avec la Commission, a essayé de déterminer qui peut être soigné dans le pays et ceux dont les soins nécessitent une évacuation à l’étranger. Un groupe de victimes a été envoyé en Turquie où ils subissent des soins intensifs. »
Enfin, signale-t-elle, pour ceux qui peuvent être soignés sur place, l’idée est de leur venir en aide avec des médecins qui viennent les consulter dans les locaux de la structure. « Pour les autres formes de réparations, il fallait déterminer les critères pour partir sur des bases solides. Malheureusement, avant d’organiser le séminaire pour trier au volet les victimes, la pandémie est apparue. Ces critères devront déterminer le montant de l’indemnisation pour la famille de ceux qui ont été tués, ou ceux qui étaient torturés ou détenus de façon arbitraire etc. »
BANJUL - C’est un spectacle surréaliste. Bourreaux et victimes échangeant devant caméras et public dans les locaux de la commission. Après avoir demandé solennellement pardon, chaque bourreau a remis à sa victime une calebasse remplie de noix de colas, conformément à la tradition locale. Loin d’être une mise en scène, la commission de réconciliation a voulu faire de la séance un exercice franc pour marquer les esprits.
Des excuses bien reçues par les victimes qui se sont félicitées de l’initiative sans précédent. Comme l’indique son acronyme, la réconciliation occupation une part prépondérante dans la mission de cette Commission.
Premiers à se réconcilier, l’ancien ministre Omar Jallow dit OJ et son tortionnaire, le major Boubacar Bah qui a présenté publiquement ses excuses en ces termes : « Prenant le monde entier à témoin, je voudrai présenter mes sincères excuses à M. Jallow pour tous les torts que je lui ai infligés en 1996, dit-il, penaud. Je lui demande pardon lui, ainsi que ses proches qui m’en ont voulu à mort », s’est-il amendé.
Plutôt détendu Omar Jallow répond avoir pardonné en tant que musulman et appelle ses concitoyens à faire pareil pour une réconciliation des cœurs.
« Appartenant à une société de musulmans et de chrétiens, confessions qui préfèrent le pardon au règlement de comptes, j’ai pardonné. J’invite mes compatriotes à se réconcilier pour tourner la page. Il ne sert à rien de vivre dans la rancune », a plaidé l’ancien ministre.
Castration
Autre rabibochage, Soriba Condé, d’origine guinéenne qui purge encore une peine de 14 ans de prison et Essa Badji, ancien Inspecteur général de la police gambienne. Présentant ses plates excuses pour avoir accuser à tort l’ex-inspecteur de trafic de drogue. Celui-ci, au bord des larmes, indique avoir pardonné du fond du cœur.
« J’ai pardonné à tous ceux qui ont participé aux tortures qu’on m’a infligées menant à ma castration. Désormais c’est entre Dieu et moi. Ce fut très dur d’être accusé à tort pour des choses dont ignore de fond en comble »
A la fin de la séance, Dr Lamin Ceesay, le président de la Commission a invité les autres bourreaux à venir témoigner et présenter leurs excuses afin de tourner définitivement la page.
Les formes de réparations que la Commission apporte aux victimes
En marge de cette cérémonie, la vice-présidente de la Commission a apporté des précisions sur les formes de réparations ou indemnisations que sa structure apporte aux victimes. Les cas les plus urgents ont déjà été pris en compte, renseigne-t-on, comme les soins et certaines formes de soutien aux plus vulnérables.
Selon sa vice-présidente, Adelette Socé, la Commission vérité, réconciliation et réparations tient beaucoup aux réparations. « C’est l’une de nos missions fondamentales, détaille-t-elle. Conformément aux religions et à la tradition qui privilégient la compensation pour réparer un tort. Nous avons deux types de réparations. La première pour les urgences comme pour les malades nécessitant des soins, ceux qui ont vu leurs études interrompues ou ceux qui sont dans le dénuement absolu. Pour ces cas, nous les avons pris en charge. Peut-être on ne le dit pas souvent. »
Adelette Socé explique également que « pour les malades, le gouvernement en partenariat avec la Commission, a essayé de déterminer qui peut être soigné dans le pays et ceux dont les soins nécessitent une évacuation à l’étranger. Un groupe de victimes a été envoyé en Turquie où ils subissent des soins intensifs. »
Enfin, signale-t-elle, pour ceux qui peuvent être soignés sur place, l’idée est de leur venir en aide avec des médecins qui viennent les consulter dans les locaux de la structure. « Pour les autres formes de réparations, il fallait déterminer les critères pour partir sur des bases solides. Malheureusement, avant d’organiser le séminaire pour trier au volet les victimes, la pandémie est apparue. Ces critères devront déterminer le montant de l’indemnisation pour la famille de ceux qui ont été tués, ou ceux qui étaient torturés ou détenus de façon arbitraire etc. »