Après que leurs deux requêtes ont été rejetées pour irrecevabilité par la Chambre d’accusation du Pool judiciaire financier, les avocats de Lat Diop avaient promis de saisir la Cour suprême d’un pourvoi. C’est chose faite. La défense de l’ancien ministre des Sports a déposé son recours devant la haute juridiction en espérant l’infirmation de la décision de la juridiction d’instruction du second degré. Cela équivaudrait à une annulation de la procédure, mais également à la mainlevée ordonnée sur les comptes.
La défense de Lat Diop n’abandonne pas. Elle reste convaincue que son client a été arbitrairement maintenu en prison et que, selon la loi, il devrait aujourd’hui bénéficier d’une liberté d’office ; l’argument de la Chambre d’accusation pour rejeter les deux requêtes n’est pas fondé. Les avocats avaient promis de faire un pourvoi en cassation devant la Cour suprême et c’est désormais chose faite. Il nous revient, en effet, que les conseils de l’ancien ministre des Sports ont déposé leur recours devant la haute juridiction pour obtenir la cassation de la décision de la Chambre d’accusation financière. Si la Cour suprême leur donne raison, cela signifierait que Lat Diop pourrait bénéficier d’une liberté d’office et qu’il pourrait donc humer l’air de la liberté ; ses comptes bancaires gelés jusque-là vont être libérés et qu’il pourrait en jouir normalement. La balle est donc dans le camp des juges suprêmes qui devront examiner le recours.
Pour rappel, les conseils de Lat Diop avaient saisi la Chambre d’accusation financière de deux recours dont l’un portait sur le dépassement des délais de la garde-à-vue et l’autre sur la mainlevée des comptes bancaires de leur client, ordonnée par le président du collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier. Dans leur argumentaire, les robes noires ont soutenu que les heures de garde-à-vue ont été largement dépassées, environ de 17 heures. Cela constitue un motif suffisant d’annulation de la procédure. Ainsi, la procédure étant nulle, l’inculpation et le placement sous mandat de dépôt également. Du coup, Lat Diop devrait sortir de prison en bénéficiant d’une liberté d’office. S’agissant des comptes bancaires, les avocats estiment qu’ils doivent être libérés au vu de la nullité de la procédure mais également des dénégations de leur client. A défaut d’être totalement libérés, qu’il y ait au moins un cantonnement. Statuant sur ces recours, la Chambre d’accusation n’a même pas examiné le fond, car elle considère que les avocats ont déposé leurs requêtes en dehors des délais prévus. Faux ! ont rétorqué ces derniers qui ont donc saisi la Cour suprême pour trancher ce différend.
Alassane DRAME