Pour des faits de vol à l'occasion du service, la nounou Maïmouna Diop a été condamnée à 8 mois de prison ferme. Au lieu de travailler, elle n’a rien trouvé de mieux à faire que de voler l’argent de sa patronne.
Maïmouna Diop n'a pas attendu longtemps pour montrer son vrai visage. Après seulement trois jours de travail chez sa patronne, elle est accusée d’avoir volé 780.000 F Cfa. D'après son employeuse, Marième Dièye, elle avait engagé la prévenue de 23 ans comme nounou, qui devait aussi aider en cas de besoin pour les travaux domestiques. C'est à cet effet que Maïmouna Diop a commencé à travailler chez elle au mois de décembre 2024. Mais, dit-elle, dans la soirée du mercredi 11 au jeudi 12 décembre de la même année, elle avait déposé son sac qui contenait ledit montant dans le berceau de son bébé. Mais, le lendemain, la nounou a quitté son travail sans aviser personne. Curieusement, après son départ, son employeuse a constaté que l'argent qu'elle avait gardé dans son sac avait disparu. Elle et son mari ont tenté alors de joindre Maïmouna Diop, sans succès. Car, elle avait éteint son téléphone. C'est par la suite qu'ils ont contacté la dame de l'agence de nounous, Ramatoulaye Diène, pour l’informer que Maïmouna avait disparu dans la nature avec des numéraires. Heureusement, celle-ci l'a jointe avant de l'informer des faits de vol dont on l'accuse. Pour toute réponse, la nounou est allée directement se terrer dans son village.
Ne sachant plus quoi faire, sa patronne a fait un post sur les réseaux sociaux avec à l'appui une photo d'elle pour la vilipender. Maïmouna Diop, sachant que les carottes étaient cuites, a été obligée de rappliquer chez sa patronne. Interpellée, elle sera par la suite inculpée pour des faits de vol à l’occasion du service.
Attraite à la barre du tribunal d'instance de Dakar hier, lundi 10 février 2025, Maïmouna Diop a plaidé non coupable. Sur sa disparition subite de son lieu de travail, elle a déclaré qu'elle avait décidé d'abandonner le boulot parce que les conditions dudit travail et d'hébergement étaient difficiles. Elle a même ajouté que c'est l'autre domestique, Fatou Dia, qui l'a aidée à transporter ses affaires quand elle quittait le travail.
Cependant, la déposition de l'autre femme de ménage, Fatou Dia, a accablé Maïmouna Diop. Selon elle, la mise en cause, juste après son arrivée au domicile de leur patronne, lui avait demandé s'il y avait des caméras de surveillance sur les lieux. L'autre chose la plus éloquente dans cette affaire, c'est que Maïmouna Diop lui avait avoué qu'elle comptait abandonner son boulot tout en volant des tissus à sa patronne en partant de chez elle. "Après qu'elle m'a confié cette idée de vol, j'ai subitement appelé Ramatoulaye qui gérait l'agence de nounous pour l’en informer. Celle-ci m'avait même dit qu'elle allait la renvoyer, mais je lui ai dit que ce n'était pas grave puisque j'allais la surveiller. Je l'ai une fois surprise en train de prendre une serviette hygiénique dans la chambre de notre patronne. Ce n’est pas vrai si elle dit que c'est moi qui l'ai aidée à transporter ses affaires", a-t-elle attesté.
La partie civile réclame 1.500.000 F de dédommagement
L'avocat de la partie civile a révélé que l'injoignabilité de Maïmouna Diop est une preuve de sa culpabilité. Sur ce, le conseil qui précise que sa culpabilité ne souffre d'aucune contestation lui réclame la somme de 1.500.000 F de dédommagement pour le compte de sa cliente, Marième Dièye. La représentante du procureur, à la suite de ses observations, a requis 2 ans de prison dont 6 mois ferme contre elle. "Si tu n'avais pas été vilipendée sur les réseaux sociaux, tu n'allais jamais te présenter ici. Tu étais acculée. Tu savais que cette affaire allait faire du bruit. C'est parce que tes images avaient fait le tour des réseaux sociaux que tu es là", a pesté la parquetière.
Avocat de la défense, Me Mamadou Guèye a indiqué qu'il n'y a rien dans ce dossier qui permet d'entrer en voie de condamnation contre la prévenue. Il a demandé sa relaxe pure après avoir dit qu'il n'y avait aucune certitude que cet argent se trouvait dans le sac de la plaignante. Finalement, Maïmouna Diop après avoir été reconnue coupable, a été condamnée à 2 ans de prison dont 8 mois ferme et à allouer la somme de 800.000 F Cfa de dommages et intérêts à sa patronne.
Fatou D. DIONE