Le président de la République a présidé, hier mercredi 19 février 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, au palais de la République. Lors de cette réunion, évoquant l'audit des finances publiques réalisé par la Cour des comptes, le chef de l'Etat a demandé au Premier ministre d'engager des concertations avec toutes les forces vives de la Nation, les centrales syndicales, le secteur privé national et le patronat afin de partager avec précision les conséquences de la situation décrite et de trouver les consensus. Le président de la République a appelé à l'application de mesures conjoncturelles et structurelles urgentes pour renforcer la résilience et la crédibilité de notre système économique, budgétaire, financier et comptable. Bassirou Diomaye Faye a demandé une nouvelle réglementation sur les conditions et modalités d'émission des emprunts de l'Etat ainsi qu'un nouveau cadre organisationnel de pilotage et de gestion de la dette publique. Le chef de l’Etat a également rappelé au gouvernement que l'urgence du moment est au redressement des finances publiques.
A l'entame de sa communication, le président de la République, évoquant les enseignements et les analyses issus de l'audit des finances publiques réalisé par la Cour des comptes, le chef de l'Etat a appelé à l'application de mesures conjoncturelles et structurelles urgentes pour renforcer la résilience et la crédibilité de notre système économique, budgétaire, financier et comptable. «Il a demandé au Premier ministre de lui proposer un chronogramme de mise en œuvre de toutes les recommandations du rapport d'audit de la Cour des comptes et de lui faire parvenir, dans les meilleurs délais, un programme spécial de maîtrise des dépenses publiques, en tenant compte des impératifs économiques et sociaux, à court et moyen termes, dictés par le déploiement de la vision Sénégal 2050», rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
Poursuivant, le document d’ajouter que le président de la République a souligné l'importance d'une bonne maitrise des programmes budgétaires, des plans de financement et de trésorerie de l'Etat pour les trois prochaines années, des dépenses fiscales et de la dette publique.
Une Lfr bientôt
Sur ce dernier point, précise la note, Diomaye a demandé une nouvelle réglementation sur les conditions et modalités d'émission des emprunts de l'Etat ainsi qu'un nouveau cadre organisationnel de pilotage et de gestion de la dette publique. Le Premier ministre veillera également à la préparation rapide d'un projet de loi rectificative des finances, en perspective du débat d'orientation budgétaire.
Par ailleurs, le chef de l'Etat a indiqué l'urgence «d'asseoir l'intégrité de l'information financière en termes de fiabilité, d'exhaustivité, d'exactitude et de sincérité» ; «d'accélérer la digitalisation et l'interopérabilité des systèmes d'informations économiques, financières et comptables de l'Etat» ; «de renforcer la supervision du processus de cadrage macroéconomique» et enfin «d'améliorer la planification triennale consensuelle des investissements publics financés sur ressources externes et internes et des partenariats public-privé.»
Concertations avec toutes les forces vives de la Nation
Bassirou Diomaye Faye a indiqué que la situation de vérité assumée est l'occasion d'engager une transformation objective et en profondeur des administrations économiques, financières et comptables de l'Etat et de leurs interrelations avec les partenaires et le système financier. Il en appelle à un véritable changement de paradigme dans la gouvernance administrative, économique, financière et comptable de l'Etat. «En outre, le chef de l'Etat a demandé au Premier ministre d'engager des concertations avec toutes les forces vives de la Nation, les centrales syndicales, le secteur privé national et le patronat notamment, afin de partager avec précision les conséquences de la situation décrite et de trouver les consensus adaptés à la mise en œuvre soutenable du nouvel agenda de transformation de la gestion des finances publiques, dans la solidarité et la protection sociale des couches vulnérables», ajoute le communiqué.
Par ailleurs, il a demandé au ministre de l’Hydraulique et de l'Assainissement de réviser le cadre de gestion des délégations de service public en eau potable en milieu rural et de renforcer l'entretien et le renouvellement des forages et infrastructures hydrauliques. Le ministre en charge de l'Hydraulique veillera également à la transparence concernant la tarification des services et la gestion des concessions.
Aussi, il a instruit le ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement d'engager les actions urgentes pour assurer le fonctionnement efficace des services et réseaux relevant de l'Office national de l'assainissement du Sénégal (Onas).
Diomaye a demandé au ministre de l’Hydraulique et de l'Assainissement d'engager, au plus tôt, les opérations pré-hivernage et de définir les mesures urgentes en matière de prévention et de gestion des inondations, notamment au niveau des zones et sites identifiés sensibles. Le chef de l'Etat a rappelé également au ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement l'impératif de finaliser le projet de loi portant Code de l'eau. Cette loi en perspective va renforcer la préservation de nos ressources naturelles en eau et la transparence dans leur gouvernance inclusive. Une Autorité de régulation du secteur de l'eau sera également mise en place.
Sidy Djimby NDAO