Depuis quelque temps, la justice sénégalaise est secouée par des supputations ou accusations, au point de façonner la perception de l’opinion. L’autorité judiciaire est ainsi ébranlée. Ce, surtout parce qu’un corps étranger, dirait-on, s’est immiscé dans le fonctionnement. Pour leur deuxième congrès tenu à Ouagadougou, les avocats de l’Uemoaont choisi le thème : justice et corruption. Dans son discours d’ouverture, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, campe le débat :«la justice a de tout temps, à tort ou à raison, été critiquée, au regard des nombreuses aspirations de nos populations». Selon le président de la conférence des bâtonniers, il ne faut pas se voiler la face, «ce fléau n’épargne aucun de nos pays», a-t-il souligné dans son speech.
Pendant trois jours, depuis le 21 dernier jusqu’à hier, à Ouagadougou, le Bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Papa Laïty Ndiaye, son dauphin Me Mamadou Seck, le secrétaire général de l’Ordre, Me Ibrahima Ndiéguène ainsi que Me Baye Guèye, ancien bâtonnier et ancien président de la Conférence des barreaux de l’Uemoa,ont participé au deuxième congrès de la Conférence des barreaux organisé sur le thème «Justice et corruption». Un sujet plus que d’actualité, puisqu’au Sénégal déjà, l’image de la justice est ternie, ou tout au moins la perception de la justice par l’opinion n’est pas honorable, bien au contraire. Apparemment, ce n’est pas le propre du Sénégal. Invité d’honneur du congrès, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a campé le débat à sa façon, dans son discours d’ouverture : «la justice a de tout temps, à tort ou à raison, été critiquée, au regard des nombreuses aspirations de nos populations». Ainsi, le Président Kaboré a invité les congressistes à «mener des débats francs et constructifs, d’où sortiront des propositions et recommandations de lutte efficace contre ce phénomène». En fait, en plus d’être une réalité sénégalaise, ce phénomène de corruption dans la justice est aussi une réalité togolaise et même africaine ou plutôt de la communauté de l’Uemoa. Et ce n’est pas le président de la Conférence des barreaux de l’Uemoa qui dira le contraire. «On ne cessera de le dire, on est avocat par déontologie. En cela le thème du congrès, ‘’justice et corruption’’, vient à point nommé et nous amène à prendre la mesure de ce fléau qui n’épargne aucun de nos pays et à nous pousser à penser à des mécanismes communs de son endiguement», soutient clairement le président qui est en même temps bâtonnier de l’Ordre des avocats du Togo. Il poursuit : «des mécanismes hardis et durables nous permettront de mettre fin à un des goulots d’étranglement que connaissent nos pays».
Plusieurs sujets ont été développés, notamment «la corruption des agents publics devant le juge administratif», «la corruption des agents publics devant le juge pénal», «la corruption devant le juge du contrôle des comptes publics», «la corruption devant le juge électoral», «la corruption et le témoignage», «le blanchiment des capitaux découlant de la corruption» etc.
Alassane DRAME