On ne les entend presque pas, mais quand ils décident de l’ouvrir, il y a vraiment de quoi avoir peur. Plus de 700 chirurgiens-dentistes inscrits à l’Ordre national des chirurgiens-dentistes du Sénégal se désolent de voir que les textes qui les régissent font l’objet d’un charcutage extraordinaire qui e dit pas son nom. Alors que le texte de départ, en ses articles fondamentaux, à savoir 16 et 20, constitue l’essence même de la loi et de la condition d’exercice de la santé buccodentaire au Sénégal.
Chirurgiens-dentistes (bis)
D’après Mariam Thérèse Arlette Dia Ntap, présidente de l’ordre, dans l’exemplaire du projet obtenu en dehors du circuit administratif et qui devrait être soumis à l'Assemblée nationale, il a été constaté que des rajouts et des modifications autres que ceux proposés à l’atelier tripartite ont été apportés au texte amendé sans aucune notification préalable à l’Oncds. Pire, « une correspondance a été adressée au ministre en charge de la Santé, à la date du 24 octobre 2022, pour obtenir un exemplaire du projet de loi issu du Conseil des ministres, aux fins d’une relecture pointue et avisée du Conseil de l’ordre et reste sans réponse », dénonce-t-elle. Le 22 avril 2021, le Secrétariat général du gouvernement (Sgg) a convoqué l’Oncds et le Msas pour passer en revue le texte de loi proposé. De cet atelier tripartite (Sgg-Msas-Oncds), des amendements essentiellement de forme ont été relevés. Cependant, le projet de loi amendé n’a pas été partagé avec l’institution ordinale pour relecture et validation. C’est par voie de presse, selon les dénonciateurs, que l’Oncds a appris que le projet de loi relatif à l’exercice dentaire est passé en Conseil des ministres le 12 octobre 2022.