Le ministre des Finances et du Budget Mamadou Moustapha Ba est d’avis, contrairement aux détracteurs du gouvernement, que la croissance «se mange». Il en veut pour preuve les 32% qui représentent des salaires aux résidents sénégalais, 7% de paiement d’impôts sur la production, et 56% pour accroitre sur place les capacités productives de l’entreprise, etc.
Le budget 2023 est bâti sur une projection de croissance de 10,1%, contre 4,8% en 2022. Certains peuvent considérer que ce taux est trop ambitieux, mais, de l’avis du ministre des Finances et du Budget, les plus pessimistes dont le Fmi a révisé de nouveau la projection de croissance. A l’en croire, le Fmi tablait sur 8,1% avant que, sur ses derniers chiffres, il ne parle de 8,7%. «Le Fmi est en train de se rapprocher de nos projections. La Banque mondiale prévoit plus de 9%, donc, ces institutions se rapprochent de nos projections de 10,1% qui sont crédibles. Le Sénégal va dépasser son rythme de croissance d’avant Covid. La moyenne de la croissance avant Covid était de 6,6%. Poursuivant, il n’a pas manqué de démontrer que la croissance se mange au Sénégal». En effet, suivant l’approche revenus, les 32%, dit-il, représentent des salaires aux résidents sénégalais. Les non-résidents 1%, 7% de paiement d’impôts sur la production, 5% de dividendes versées à des non-résidents et 56% pour accroitre sur place les capacités productives de l’entreprise. Ce qui fait qu’on est passé de 408 milliards de masse salariale à 1273 milliards. C’est des taxes qui sont payées et c’est pourquoi nous avons des recettes internes de plus de 3600 milliards. Et, c’est ce qui nous permet d’investir dans des secteurs clés de l’économie nationale. 80% de nos ressources publiques sont investis dans six secteurs infrastructures et services de transport, infrastructures et services énergétiques, agriculture, santé, assainissement, etc. Le projet de loi, en termes de dépenses, c’est 4297 milliards par rapport à des ressources de 5141,9 milliards, cela veut dire que nous sommes en train de financer nos dépenses internes par 84% de nos ressources internes. Ce qui lui fait dire que la souveraineté budgétaire est en marche.
Le gouvernement fait face à six chocs
S’agissant de la dette, le ministre révèle que le Sénégal paye des intérêts et commissions pour 424 milliards et l’amortissement de la dette pour 1266 milliards, soit au total, 1600 milliards, contrairement aux 2500 milliards avancés par certains. Le service de la dette est différent de l’encours de la dette. Poursuivant et contrairement à ceux qui pensent que le gouvernement n’a fait face à un seul choc, Mamadou Moustapha Ba révèle que le gouvernement fait face à six chocs. Il s’agit dit-il, de la crise sanitaire, la crise climatique avec les inondations, la crise énergétique avec une instabilité du prix du baril de pétrole, la crise monétaire avec un retour de l’inflation, la crise alimentaire et la crise sécuritaire. En dépit de toutes ces crises, il révèle que le gouvernement continue sa consolidation budgétaire.
M. CISS