A Ziguinchor, depuis février, les résidents du quartier de Boutoumole, sis au village de Tobor, dans la commune de Bignona, sont en bras de fer avec les autorités municipales. Ces dernières ont installé un dépotoir d’ordures ménagères, non loin des habitations, selon les protestataires, sans en aviser les populations. Des manifestations s’en sont suivi, et la police a procédé à des arrestations. Présentement, un jeune du nom de Malang Faty est placé en garde-à-vue. Loin d’abandonner, les populations, constituées en collectif, comptent intenter des procédures judiciaires contre les autorités municipales, devant le juge civil et devant la Cour suprême. Un constat d’huissier est déjà effectué.
L’affaire de Tobor continue de prendre de l’ampleur. Si au niveau étatique les autorités ne tentent rien pour calmer la tension en trouvant un terrain d’entente, une situation irrémédiable pourrait survenir. Car, la détermination semble être aussi bien dans le camp des autorités municipales que dans le camp adverse, notamment les populations de Tobor, précisément le quartier de Boutoumole. En effet, depuis février dernier, cette situation perdure ; les populations sont en conflit avec la mairie, qui a installé un dépotoir d’ordures ménagères dans le village, sans concertation avec les habitants, disent ces derniers. Ils considèrent que le dépotoir est à proximité des habitations et de surcroît, d’une école primaire et qu’il y a des risques que cela produise un problème d’hygiène, de santé et que cela impacte négativement sur leur environnement.
Pour manifester leur désaccord, des manifestations ont eu lieu et il y a eu des arrestations notamment trois jeunes qui ont finalement été dispensés de peine. Une rencontre avec le gouverneur a eu lieu le 7 mars dernier, mais cela n’a rien donné. Du coup, une autre manifestation s’est tenue au cours de laquelle un jeune du nom de Malang Faty a été arrêté ; il est présentement placé sous le régime de la garde-à-vue.
Le tribunal de Ziguinvhor et la Cour suprême saisis
Face à la détermination manifeste des autorités municipales, les populations, constituées en collectif comptent ester en justice. Une procédure est ainsi prévue. Déjà, des sommations ont été faites aux maires de Ziguinchor et de la commune de Niamone. Et ce n’est pas tout, le collectif, par le biais d’un avocat, va saisir le Tribunal de Grande instance de Ziguinchor, pour obtenir l’arrêt des déversements, mais également la Cour suprême pour l’annulation de la décision qui a autorisé lesdits déversements. Un huissier a déjà établi un procès-verbal de constat. En fait, lorsqu’il a été interpellé, selon eux, le maire de la commune de Niamone a soutenu qu’il y a eu un accord avec la commune de Ziguinchor et l’Ucg pour l’installation de ce dépotoir. Les populations soutiennent n’avoir jamais été concertées. Le bras de fer continuant de prendre de l’ampleur, l’autorité étatique, notamment le Premier ministre, devrait intervenir pour éviter qu’une situation regrettable ne se produise.
- Alassane DRAME