
La proposition de loi portant abrogation partielle de la loi d’amnistie n’est pas du goût de tout le monde. Les pastéfiens risquent d’être seuls dans ce combat. Ils n’auront pas le soutien d’une frange de pour ne pas dire toute la société civile et le mouvement Alliance Sauver le Sénégal n’est pas en reste. Babacar Mbaye Ngaraf et ses camarades estiment que le groupe parlementaire Pastef doit se contenter d’une abrogation totale et abandonner l’idée d’une proposition interprétative de la loi. « Si on peut pardonner à des gens soupçonnés d’avoir incendié, on doit pouvoir le faire pour d’autres», soutient-il.
«Cette loi d’amnistie, soit on l’abroge totalement soit on la laisse tranquille. Si on peut pardonner à des gens soupçonnés d’avoir saccagé des biens publics et privés, incendié des bâtiments universitaires, brûlé vifs des enfants, on doit pouvoir le faire pour d’autres qui ne faisaient que leur travail de maintien de l’ordre public et de sécurisation des personnes et de leurs biens», a martelé Babacar Mbaye Ngaraf, qui nous a joint au téléphone. Le coordonnateur de l’Alliance Sauver le Sénégal (Ass) se dit inquiet sur l’issue de l’examen, aujourd’hui, de la loi N°05/2025, visant à interpréter la loi d’amnistie N°2024-09 du 13 mars 2024 et dénonce «l’entêtement sur cette loi diabolique et perfide», selon lui. «Cette loi est contraire aux urgences du peuple qui, aujourd’hui plus que jamais, a besoin de l’unité et de la mobilisation de tous ses fils pour faire face aux nombreux défis surtout économiques», souligne Mbaye Ngaraf qui poursuit : «les Sénégalais ont donné plus que la majorité dont le Pastef avait besoin pour lui permettre de bien exécuter son projet de développement. Il faut s’interdire tout détournement d’objectif, dans le but d’exécuter des missions précises, de la part de la majorité parlementaire. Cette loi perfide a une allure de règlement de compte personnel».
Conscient de l’enjeu énorme qui est en train de se jouer aujourd’hui à l’hémicycle, Babacar Mbaye Ngaraf interpelle les parlementaires : «nous lançons un appel solennel aux députés de cette législature sur qui nous fondons un immense espoir pour un rejet catégorique de cette loi, conformément aux engagements de rupture qu’ils avaient pris devant Dieu et devant le peuple. Notre pays a connu d’honorables députés. Il a connu de regrettables députés. Le choix est libre», relève le coordonnateur de Ass, dans son plaidoyer.
Alassane DRAME