L’heure des changements a sonné! Avec le forfait de Cheikhou Kouyaté, la méforme de certains joueurs, le visage des Lions du Sénégal devrait changer ce jour face au Qatar pour espérer la victoire afin de garder toute chance de se qualifier au second tour. Problème : Aliou Cissé n’est pas un adepte du changement ; et pourtant, il le faut pour passer.
Sous le feu des critiques depuis l’entrée en lice ratée des Lions du Sénégal, le sélectionneur national Aliou Cissé devra rectifier le tir ce vendredi face à la modeste équipe du Qatar. Une rencontre a priori à la portée du Sénégal, mais il faudra surtout aux partenaires de Kalidou Koulibaly faire le jeu et marquer des buts. Car même avec une bonne première période lundi dernier contre la Hollande, des joueurs comme Krépin Diatta, Édouard Mendy, Pape Abdou Cissé sont apparus très dépassés par la tournure des événements. Si la présence du gardien de Chelsea ne souffre d’aucun doute, les deux autres pourraient donc faire les frais de cette prestation moyenne. Car il faudra marquer pour gagner, et le Sénégal a de la ressource sur le banc, notamment avec Iliman Ndiaye (auteur de 9 buts en club), Pape Matar Sarr, Famara Diédhiou ou encore Nicholas Jackson, le joueur de Villarreal, même s’il a disputé quelques minutes face aux Pays-Bas.
Aliou Cissé devra donc trouver la bonne formule pour espérer se relancer. Lui qui a priori n’aime pas beaucoup chambouler son fameux onze de départ, sait que le changement s’impose. «Effectuer des changements est du ressort de l’entraîneur. Cela m’appartient ; donc laissez-le moi», avait répondu Aliou Cissé aux questions des journalistes. En outre, Cissé doit savoir aussi que jouer pour ne pas perdre et jouer pour s’imposer (dicter sa loi) sont deux choses différentes.
L’ancien capitaine des Lions a toujours eu un penchant pour un système défensif, avec un milieu de terrain à vocation défensive. Tant qu’il avait son talisman Sadio Mané, capable à lui seul de changer le cours d’un match, ça marchait bien, mais Il doit savoir que le propre du haut niveau, c’est de révéler les carences des uns et des autres. Il ne faudrait pas aussi oublier le fossé qui existe entre une Can et une Coupe du monde. Bref, on n’expérimente pas en Coupe du monde. Aligner trois milieux de terrain défensifs de rang au registre similaire ne garantit aucune verticalité et profondeur dans le jeu.
Cette après-midi, il serait plus judicieux de faire jouer Ilimane en soutien des attaquants. Car, non seulement, il est capable de délivrer des passes décisives, mais il marque des buts. Il pourrait être épaulé par Pathé Ciss en rôle de sentinelle aux côtés de Nampalys et Gana. Le frangin de Saliou Ciss a déjà démontré qu’il a les épaules solides pour postuler à une place de titulaire, surtout avec le forfait de Kouyaté. Même si Pape Guèye part avec un léger avantage aux yeux d’Aliou Cissé, Pathé Ciss, à la différence du Marseillais, est capable de casser les lignes avec sa vision de jeu et surtout son aisance technique. En attendant de voir quel schéma et composition le sélectionneur va concocter aujourd’hui, je rappelle qu’en quatre matchs de phase finale d’une Coupe du monde sous Aliou Cissé, le Sénégal a un bilan d’une victoire,un match nul et deux défaites. Faits notoires durant ces quatre matchs face à la Pologne, le Japon, la Colombie et les Pays-Bas, la possession et le contrôle du cuir ont toujours été favorables à l’adversaire.
Mansour SAMB (Atlanta Georgia)