Enfin, Antoine Félix Diome a obtenu le feu vert du parlement pour l’effectivité de son budget pour l’année 2023. Après les nombreuses suspensions notées le dimanche, les députés ont voté hier à la majorité le budget alloué au ministère de l’Intérieur. Tout comme la séance de la veille, la plénière d’hier a été émaillée de quelques petits incidents,mais aucune suspension n’a été décrétée par le président Amadou Mame Diop.
Alors qu’ils étaient programmésà 9 heures, les travaux de la plénière pour l'examen du budget du ministère de l’Intérieur qui avait été suspendu avant-hier, n’ont repris que deux heures plus tard, à cause des concertations entre les présidents des différents groupes parlementaires. Et comme imposé par Yewwi, Amy Ndiaye Gniby,à défaut de présenter ses excuses, n'a pas assisté à la séance. Malgré l’entente entre les présidents des groupes parlementaires, certains députés de l’opposition ont quand mêmeévoqué l’incident d’avant-hier pour le déplorer. C’est le cas de Abdoulaye Diouf Sarr qui dit être désolé que les débats aient pris cette tournure. «J’ai été extrêmement gêné quand je suis rentré hier et que mon fils m'a dit : ‘’papa on vous a vus à la télé’’. Effectivement,ils nous ont vu et nous devons penser aux générations futures. Le pays ne nous appartient pas», a fait noter l’ancien ministre de la Santé.
Gnima Goudiaby de Yewwi, elle, pense que ce sont les députés de Benno qui doivent revoir leur comportement. «Ce qui s’est passé ici hier relève d’un manque de respect notoire. Mais ce qui est plus désolant, c’est de voir les députés de son groupe parlementaire l’applaudir après son discours», regrette-t-elle.
Cheikh Alioune Bèye abonde dans le même sens, pour dénoncer vigoureusement l’attitude de Amy Ndiaye. Pour le maire de Diamaguène Sicap Mbao, la gouvernance du Président Macky Sall est devenue un danger pour le peuple sénégalais.Les intervenants de ce lundi ont eux aussi évoqué leurs craintes concernant la sécurité publique, la gouvernance électoraleetc.
Pour Bara Gaye, Antoine Diome ne peut pas organiser l’élection présidentielle de 2024, pour la bonne et simple raison que les acteurs politiques ne lui font pas confiance parce qu’il est partisan. Il invite donc le Président Macky Sall à faire appel, tout comme ses prédécesseurs, à un ministre de l’Intérieur neutre.
Mamadou Lamine Diallo pense pour sa part que nos fonctionnaires sont assez compétents pour que l’on crée une administration autonome chargée des élections. «Au Burkina tout comme au Mali, l’Etat ne contrôle que 15% des élections. Ici au Sénégal, personne n’a confiance en vous, alors vous devez vous en laver les mains», dit-il.
Birame Soulèye Diop : « aujourd’hui, on a la force du flic et du fric qui est en train de…»
Le président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi a tapé bien fort hier sur le ministre de l’Intérieur qu’il accuse d’être le bras armé du Président Macky Sall pour briser ses opposants. «Il nous avait dit que la magie du clic fera face à la force du flic et du fric ; aujourd’hui, on a la force du flic et du fric qui est entrain de faire face et veut faire Hat-trickà la magie du clic», souligne le maire de Thiès Nord. A en croire Birame Soulèye, le ministre de l’Intérieur a identifié d’honnêtes gens pour les taxer de terroristes, de djihadistes,mais ces accusations ne les feront pas reculer dans leur combat. «J’accepte d’être un terroriste, si c’est pour être au côté de Ousmane Sonko», martèle le député.
Oumar Youm : «c’est l'ère d'une nouvelle classe politique (…) discourtoise, inculte par endroits»
Pour répondre à Birame Soulèye Diop et Cie, le président du groupe parlementaire Benno déclare :«nous devons revoir notre copie. Car l'heure est grave. Tous, nous devons nous ressaisir. Tout ce que nous disons est suivi de partout dans le monde. Si onpeint le Sénégal comme un Etat renégat, dangereux, instable, où les paroles publiques proférées par des hommes responsables, qui menacent ;hé bien nous nous sommes les premiers à faire la promotion d’un Sénégal médiocre», dit Me Oumar Youm avant de se tourner vers le ministre de l’Intérieur. «Vous découvrez l'ère d'une nouvelle classe politique, malapprise, discourtoise, inculte par endroits, il faut de la fermeté».
NdèyeKhady DIOUF
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