Coéquipiers un jour, coéquipiers à vie. C'est ce que El Hadji Diouf représente pour Aliou Cissé. Après la défaite du Sénégal en huitièmes de finale face à l'Angleterre, Dioufy défend Aliou Cissé à qui on fait porter le chapeau de la désillusion sénégalaise. Croisé hier soir à l'entrée de la tanière, au Duhail Handball Sports Hall, alors qu'il revenait d'un long footing (9 km, selon lui), le double Ballon d'or africain confie que cette défaite contre l'Angleterre doit servir de leçon pour «l'avenir» et non servir à certains de «bouc-émissaire».
«Les Lions ont perdu le match par manque de bol»
«D'abord, je tenais à féliciter les joueurs, l'encadrement technique et toutes ces personnes qui ont travaillé pour qu'on puisse arriver jusque-là. Je mets le gouvernement en premier qui met tous les moyens. Après je dirais la Fédération sénégalaise de football qui organise. Quand j'étais joueur, je croyais que tout était facile, mais aujourd’hui que je suis de l'autre côté, j'ai vu que sans cette organisation, on ne peut pas gagner. C'est impossible, c'est une organisation qui gagne. C'est pour ça que le Sénégal est resté pendant très longtemps première en Afrique.Il faut surtout féliciter les joueurs pour qui ce n'était pas facile. Quand ils ont perdu leur premier match, tout le monde les avait enterrés. Ils sont parvenus à se qualifier à ces huitièmes de finale. Ils ont relevé le défi en Afrique, parce qu'en 2018, il n'y a pas eu d'équipe africaine qui ait réussi à sortir des premiers tours. Cette année, on peut dire que les équipes africaines ont tenu la barre. Elles ont tenu leurs promesses. Le Maroc et le Sénégal sont passés en huitièmes de finale. Nous espérons que le Maroc va passer ce cap. On leur souhaite d'aller le plus loin possible parce qu'ils le méritent.
Pour en revenir au Sénégal, je disais que personne ne croyait en cette équipe-là quand on avait perdu contre la Hollande. Mais les joueurs se sont remobilisés, se sont donnés à fond pour gagner les deux derniers matchs, parce qu'avant de jouer l'Equateur, on était troisième du groupe. Donc ce n'était pas facile. Ils l'ont fait et se sont qualifiés. Les Lions ont perdu le match contre l’Angleterre par manque de bol aussi, parce qu'on est tombé sur la cinquième institution du football qui est l'Angleterre».
«Ce qui s'est passé, ce n'est pas la faute du coach»
«Que les gens disent que Aliou est le principal responsable de ce qui s’est passé ? De toute façon, même le coach le dit. A chaque fois qu'on perd un match, tout le monde indexe le coach, mais il n'a rien à voir avec ça. Chacun doit prendre ses responsabilités. Je sais que Aliou est quelqu'un qui prend ses responsabilités, les joueurs, pareil, ainsi que tout le staff. Ce qui s'est passé, ce n'est pas la faute du coach. On est juste tombé sur une très bonne équipe anglaise à qui tout avait réussi. J'ai joué au football, je comprends le football ; ça arrive de venir un jour et que tout te réussit. C'est ce qui est arrivé à cette équipe anglaise. Bravo à eux. On leur souhaite un bon parcours pour lereste de la Coupe du monde. Il faut être un bon perdant aussi. C'est vrai qu'on est resté longtemps sans connaître ce genre de résultat, mais aujourd’hui, quand ça arrive, il faut être un bon perdant et essayer de se relever pour les prochaines échéances».
«L'équipe d'Angleterre nous a montré qu'il y a encore du boulot»
«On n'est pas des perdants. On s'est donné à fond. On pouvait reculer, ne pas jouer, mais ce n'était pas le cas. Les petits ont pris leurs responsabilités. C'est la hiérarchie qui a été respectée. L'équipe d'Angleterre nous a montré qu'il ya encore du boulot et les jeunes le savent. On en a parlé après le match. Face à l'Angleterre, il faut se dire qu’on a joué contre une équipe solide. C'est avec des défaites comme ça qu'on prépare les succès. Il faut beaucoup apprendre de cette défaite et préparer les prochaines échéances, parce qu'il ya les qualifications à la prochaine Coupe d'Afrique qui arrivent, mais aussi on a un titre de champion d’Afrique à garder».
«Il ne faut pas commencer à chercher le bouc-émissaire»
«Il ne faut même pas parler d'avenir en ce moment. Cette équipe a plus que de l'avenir. L'équipe nationale du Sénégal, c'est une institution maintenant ; ce n'est plus une simple équipe. Quelqu'un qui arrive doit aussi savoir se fondre dans cette institution-là qui est respectée un peu partout dans le monde. La preuve, si vous voyez les Anglais comment ils craignaient les Sénégalais avant le match. J'en ai parlé à certains avec qui j'ai joué quand j'étais à Leeds,comme Henderson. Ce sont des joueurs qui respectent le Sénégal. Le football sénégalais peut aller très loin. Il ne faut pas qu'on dise ou qu'on écoute du n'importe quoi. Il ya beaucoup de personnes qui parlent par-ci, par-là. Ici, les gens savent ce qu’ils font, que ce soit la Fédération sénégalaise de football, le coach Aliou Cissé et son staff, de même que tous les membres de la fédération. Je pense c'est ça qui est le plus important. Il ne faut pas commencer à chercher le bouc-émissaire, non. On a perdu et il faut savoir perdre».
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