L’avenir ne se présente pas sous de bons auspices pour Pape Alé Niang. Le journaliste, qui a été déféré hier, est retourné au commissariat du fait d’un retour de parquet. Le procureur de la République va ouvrir une information judiciaire et confier le dossier à un juge d’instruction. Mais,le parquet se devra d’abord d’avoir l’avis du président du Tribunal de Grande Instance pour ce qui concerne le cabinet d’instruction, ce qui fait qu’un deuxième retour de parquet n’est pas exclu.
Alors que la presse et certains organismes de défense des droits humains crient au scandale et exigent la libération de Pape Alé Niang, la procédure continue de suivre son cours. Le procureur ne lâche pas prise. Le chef du Parquet a décidé d’ouvrir une information judiciaire et donc de confier le dossier à un juge d’instruction. Une mauvaise nouvelle donc pour le journaliste qui aurait plus de chance, si dans le règlement de l’affaire le ministère public avait décidé de renvoyer le dossier en audience des flagrants délits. Mais, le Procureur, maître des poursuites, a choisi de saisir un magistrat instructeur pour approfondir l’enquête. C’est dire que le dossier se complique davantage pour le Directeur de publication de dakarmatin. Pour l’heure, aucun juge d’instruction n’a été désigné. Selon nos informations, le procureur doit, dans le choix du cabinet d’instruction, avoir l’avis du président du Tribunal de Grande Instance de Dakar. Et jusqu’à hier, cela n’a pas été fait. Du coup, il est très probable qu’il y ait un deuxième retour de Parquet.
Faut-il le souligner, dans cette affaire, le procureur ne s’est pas spontanément autosaisi. La gendarmerie s’est d’abord plainte avant que le chef du Parquet n’enclenche la procédure. Auparavant, il y a eu une sommation qui a été envoyée au journaliste via le conseil de la gendarmerie, si l’on en croit notre informateur.
C’est dimanche dernier, rappelons-le, que Pape Alé Niang a été interpellé, suite à une instruction du procureur de la République. Il lui est reproché la violation du secret militaire. Dans les charges visées, dans l’enquête préliminaire menée par la Sureté urbaine, il est mentionné la diffusion de documents administratifs estampillés«secret» et la propagation de fausses nouvelles. Il s’agit, principalement, d’un rapport ultra confidentiel de la gendarmerie portant sur l’enquête de l’affaire Sweet Beauty. Cependant, pour ses avocats, l’arrestation du journaliste n’est rien d’autre qu’une tentative de musellement. Selon Me Ciré Clédor Ly, le retour de parquet présage une information judiciaire et donc un mandat de dépôt. Et tout cela participe de cette tentative de musellement, pour la robe noire.
Alassane DRAME