Le doute sur la préparation des Lions persiste. A cinq mois du Mondial, l’équipe nationale du Sénégal n’a toujours pas trouvé de sparring-partners. A part un match contre la modeste équipe de Luxembourg, en mai, dont on peut s'interroger sur l'intérêt pour l’équipe du Sénégal de disputer une rencontre de préparation face à une sélection dont le niveau de jeu n'apparaît pas vraiment révélateur, le Sénégal reste dans le flou. Contrairement à ses adversaires de la Poule H. Pologne (Nigeria et la Corée du Sud), Colombie (France) et Japon (Mali et Ukraine) ont trouvé un adversaire pour les principales dates Fifa. Pendant ce temps, le Sénégal est à la traine. Pourtant, la Russie, la Serbie, la Corée du Sud, le Costa Rica ou encore Panama avaient fait des offres de matches, mais en vain. Aucune officialisation des matchs de mars, pour le moment.
Plus le temps passe, plus le flou règne. S’agit-il d’un problème d’argent ou d’adversaire ? Mystère et boule de gomme, mais il urge de tracer une feuille de route exigeante, durant laquelle l'équipe du Sénégal devra marquer son territoire lors des matchs amicaux. Pour trouver des automatismes, gagner en confiance et se forger un destin commun. «Ce n’est pas évident de trouver les matchs amicaux, contrairement à ce que les gens pensent. Beaucoup de gens pensent qu’avec la qualification, tout le monde veut jouer contre le Sénégal, mais ce n’est pas le cas. Mais nous sommes en train de travailler pour pouvoir jouer ces deux matches là, au mois de mars. Mais nous allons les exploiter. Ce sera peut-être, contre l’Irlande, chez eux ou la Biélorussie ou la Bulgarie», avait déclaré Aliou Cissé, dans nos colonnes, le 20 janvier dernier. C’est toujours le désert.
En manque de repères, incohérents, les joueurs de Cissé ont souvent souffert et montré un visage peu plaisant. Ce fut particulièrement le cas lors du match aller contre le Burkina (0-0) à Dakar et le Match aller à Polokwane (0-2). Le sélectionneur des Lions a donné l’impression de naviguer à vue. Pragmatique, il a changé de schéma tactique à maintes reprises et s’est adapté à l’adversaire. Ces tâtonnements ont créé un sentiment de malaise et relancé les interrogations autour de l’introuvable identité de jeu du Sénégal, un concept qui a tendance à faire sourire Cissé.
A cinq mois du Mondial russe, le chantier du patron des Lions paraît colossal. Sa priorité sera de donner de l’épaisseur et un cap à ses troupes, en quête de stabilité, mais cela passe par des matchs amicaux de qualité. L'important serait aussi de savoir s'il existe une corrélation entre les résultats des matchs de préparation et ceux du Mondial. En effet, les prestations moyennes des joueurs de Bruno Metsu, lors de la préparation au Mondial 2002, n'avaient pas empêché les Lions d’atteindre les quarts de finale.