La violence déroule désormais ses spires sur tout le Sunugaal. De la capitale Ndakaaru aux chutes de Dindifélo, en passant par les cités religieuses, agressions mortelles, rixes sanglantes ou tirs létaux de civils armés font le lit de pertes en vies humaines devenues banales. Jadis connue pour la bonhommie de ses populations et leur hospitalité légendaire, cette terre commence à boire goulument le sang de ses enfants. Et quand la vindicte populaire alimente la folie des foules, la justice sommaire devient l’exutoire des frustrations contenues, des ressentiments débridés. Ce vigile, lynché aveuglément par des individus qui l’ont pris pour un pandore, est-il victime expiatoire d’une violence exercée par des forces de l’ordre ? Les images des sévices exercés sur des personnes arrêtées, ou celles d’individus (nervis ?) armant et tirant en direction de manifestants armés de pierres, ne sont pas pour arranger les choses et réduire les tensions. Si on ne désarme pas la rue, en la libérant de ce trop-plein d’engins de répression, d’hommes de tenue harnachés de pied en cape, la moindre étincelle peut provoquer l’embrasement. L’exemple patent, c’est l’Ucad, où la présence permanente d’une escouade face aux étudiants frise la provocation.
Waa Ji