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SCREEN WEST AFRICA 2025 : Vers un renforcement décisif de la sécurité au Sénégal face aux menaces terroristes




 
 
 
L’opération Screen West Africa 2025, coordonnée par Interpol entre juillet et octobre, a mis en lumière l’importance d’une coopération régionale renforcée pour faire face aux menaces transnationales. Lancée dans 12 pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Sénégal, l’opération a conduit à 62 arrestations, à la saisie de 17 caches d’armes et munitions, d’explosifs, de 136 véhicules volés, de 731 kg de cannabis ainsi que de médicaments contrefaits, de fausse monnaie et de documents falsifiés. Neuf personnes soupçonnées de liens avec le terrorisme ont été interpellées et près de 250 correspondances ont été établies dans les bases de données d’Interpol, incluant sept notices rouges et neuf notices bleues.
 
 
 
L’opération Screen West Africa 2025, coordonnée par Interpol entre juillet et octobre, a permis 62 arrestations et la saisie d’importantes quantités d’armes, d’explosifs, de drogues et d’autres biens illicites dans 12 pays d’Afrique de l’Ouest. Si plusieurs interpellations ont été détaillées pour le Burkina Faso et la Mauritanie, l’action collective renforce directement la posture sécuritaire du Sénégal, pays participant à l’opération, face aux risques transnationaux.
 
 
 
Des résultats qui ont une portée directe pour Dakar
 
 
 
Si certains faits saillants de l’opération ont concerné le Burkina Faso ou la Mauritanie, la participation du Sénégal est loin d’être symbolique. Avec sa façade maritime étendue et le port de Dakar, plaque tournante pour les échanges régionaux et internationaux, le Sénégal est exposé à des pratiques maritimes trompeuses, falsification d’identité des navires, désactivation des systèmes d’identification (AIS), changements fréquents de pavillon, identifiées par Interpol comme autant de mécanismes facilitant le trafic de drogues, la contrebande et le mouvement de combattants ou de matériels illicites.
« Ces affaires illustrent comment le soutien opérationnel que nous offrons aux pays membres et nos outils spécialisés permettent d’établir des liens qui identifient les terroristes présumés », a insisté Cyril Gout, directeur exécutif par intérim des services de police d’Interpol. Pour les forces sénégalaises, l’accès en temps réel, via les appareils mobiles d’Interpol, à des millions de fichiers permet d’identifier plus vite des personnes recherchées et d’initier des demandes de coopération internationale.
 
 
 
Tensions transfrontalières et risques régionaux
 
 
 
Le contexte ouest-africain demeure marqué par la porosité des frontières terrestres et maritimes. Le Sahel, avec la présence de groupes comme le Jnim (affilié à Al-Qaïda), a vu des flux de combattants et d’armes se déplacer vers des zones plus littorales ces dernières années. L’opération a d’ailleurs permis l’arrestation, au Burkina Faso, de deux individus faisant l’objet de notices bleues émises par la Côte d’Ivoire, impliqués dans des attaques imputées au Jnim. Un troisième suspect arrêté faisait l’objet d’une notice bleue émise par le Togo lors d’une précédente opération d’Interpol. Ces mouvements soulignent la nécessité pour le Sénégal de maintenir une vigilance soutenue, notamment dans les régions frontalières du sud (Casamance) et à ses points d’entrée maritimes.
 
 
 
Répercussions sur la sécurité intérieure et l’économie
 
 
 
Outre le risque terroriste, les saisies — drogues, médicaments contrefaits, fausse monnaie — posent des enjeux de santé publique et d’intégrité économique. Les médicaments falsifiés, en particulier, menacent la confiance dans le système de santé et peuvent entraîner des conséquences mortelles. Le financement potentiel d’activités criminelles à partir de la vente de ces biens représente aussi une menace pour la stabilité régionale.
Pour le Sénégal, la sécurisation des corridors commerciaux et la protection du port de Dakar sont essentielles. Les trafics impactent la pêche (avec la pêche illicite), le commerce régional et le tourisme, secteurs-clefs de l’économie nationale. De surcroît, l’arrestation de 21 victimes de trafic d’êtres humains, libérées au Ghana mais détenues au Nigeria, rappelle le rôle central que doivent jouer Dakar et ses partenaires pour lutter contre les réseaux d’exploitation.
Capacités nationales et coopération à renforcer Sur le plan opérationnel, Screen West Africa 2025 a démontré la valeur ajoutée des outils numériques et du partage d’information. Pour capitaliser sur ces acquis, les autorités sénégalaises doivent poursuivre plusieurs axes : « renforcement de la surveillance maritime : modernisation des moyens de détection, meilleures capacités d’analyse des signaux AIS et coopération avec les centres régionaux » ; « amélioration des contrôles aux frontières terrestres et aériens via l’accès aux bases de données internationales et la formation des unités de première ligne » ; « consolidation de la lutte contre le financement du crime organisé et du terrorisme, notamment par un contrôle accru des circuits informels et du blanchiment » ; « coopération judiciaire régionale pour accélérer les échanges d’informations, extraditions et enquêtes transfrontalières » et « actions ciblées contre la contrefaçon pharmaceutique et la traite des êtres humains, combinant enquêtes policières et prévention sociale ».
À Dakar, un haut responsable sécuritaire a salué l’opération comme « une démonstration concrète que le partage d’informations sauve des vies et empêche des opérations criminelles transfrontalières ». Des voix politiques et des acteurs de la société civile appellent néanmoins à des engagements durables, au-delà des opérations ponctuelles, pour qu’une coopération opérationnelle devienne la norme et non l’exception.
Screen West Africa 2025 confirme que la sécurité en Afrique de l’Ouest est intrinsèquement interconnectée : une arrestation ou une saisie dans un pays peut neutraliser une menace pesant sur un autre. Pour le Sénégal, l’enjeu est de transformer les leçons de cette opération en politiques durables, investir dans les capacités nationales, renforcer les partenariats régionaux (Cedeao, Interpol, agences maritimes) et veiller à une réponse intégrée qui allie sécurité, justice et développement. Seule une approche coordonnée permettra de freiner durablement la montée des trafics et des violences qui menacent la stabilité et le développement de la région.
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
 
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