Le pyromane présumé de la salle de coupe de l’atelier de couture de l’entrepreneur et confectionneur d’uniformes A. Ndiaye, sis à Yeumbeul Bène Baraque, a finalement accepté de sortir du bois, grâce à l’intervention de l’imam du quartier, sur demande expresse de la sœur du mis en cause. Il s’agit du nommé B. Diallo, apprenti tailleur de la victime de l’incendie. Après une journée de labeur, rapportent nos sources, l’entrepreneur couturier A. Ndiaye prend ses cliques et claques et rentre chez lui, au quartier Montagne de Bène Baraque de Yeumbeul Nord. Il range auparavant tous les outils de travail, s’assure que le matériel électrique est débranché, éteint toutes les lampes et ferme hermétiquement à clef la salle de coupe. Il donne les dernières consignes à ses trois apprentis tailleurs, M. Basse, D. Thiam et B. Diallo, confie la clef de la salle de coupe au plus âgé et ancien Basse et prend congé d’eux. Ces derniers passent, comme d’habitude, la nuit dans l’atelier et veillent en même temps sur les lieux.
Le pyromane emprunte la clef, guette le sommeil de ses collègues et déroule son plan
Mais, vers 5h du matin, Diallo réveille en catastrophe ses deux collègues et les informe d’un violent incendie dans la salle de coupe de l’atelier. Basse et Thiam paniquent, courent dans tous les sens et parviennent à quitter les lieux. Thiam crie au secours, alerte leur patron par un jet de caillou sur son balcon et lui demande de rappliquer dare-dare. Celui-ci saute de son lit, débarque et constate la furie des flammes. Mais, face à ses moyens dérisoires pour circonscrire le feu, il sollicite le concours du voisinage, qui se déporte sur les lieux du sinistre et parvient à vaincre Vulcain. Mais, le feu avait déjà fini de réduire en cendres la salle de coupe de l’atelier de couture. Un préjudice matériel et financier évalué à plus de 6 millions de francs. L’apprenti tailleur B. Diallo s’est retrouvé avec les jambes brûlées par les flammes de l’incendie.
Face à l’ampleur des dégâts, soufflent nos informateurs, le propriétaire de l’atelier refuse de passer par pertes et profits le préjudice financier, dépose une plainte avec constitution de partie civile contre X au commissariat de police de Yeumbeul et soupçonne son employé B. Diallo. Une enquête est alors ouverte. Les enquêteurs passent au crible le lieu du sinistre et auditionnent sur procès-verbal (Pv) les travailleurs de l’atelier. Mais, au cours de son audition, Basse clame son innocence et fait une révélation de taille dans l’enquête. «Diallo m’avait emprunté la clef de la salle de coupe de l’atelier. Je lui ai remis ça avant de me rendormir avec mon collègue Thiam. Quelque temps après, il a hurlé comme un putois pour nous alerter de l’incendie dans la salle de coupe», a soutenu Basse. Qui a été conforté dans sa déposition et confirmé sur toute la ligne par Thiam.
Il craque et avoue, suite au sermon de l’imam du quartier ; il justifie son acte par le souci d'assister sa famille en difficulté
Soupçonné, B. Diallo refuse tout de même de passer à table, exhibe ses brûlures lors de l’incendie et reste inflexible sur ses dénégations. Sa sœur doute de sa bonne foi et sollicite l’intervention de l’imam du quartier, qui réussit à faire craquer le jeune tailleur pyromane, par une séance de sermon. Il lui a ensuite indiqué l’emplacement de la planque de son butin à hauteur du camp militaire de la zone. «J’ai restitué l’argent contenu dans une enveloppe. C’était 1,5 million francs. Mais j’ai juste rendu le montant de 1,498 million francs. J’avais un cas de conscience car mon employeur faisait tout pour ma famille. Il payait la location de notre chambre avec mes deux sœurs et s’occupait bien de moi et de mes frangines. Ma mère est décédée et mon père paralysé vit à Dakar. J’ai fait ça pour soulager les souffrances de mes sœurs», a déclaré Diallo.
Et de poursuivre : «lorsque j’ai emprunté la clef à mon collègue Basse, j’ai ouvert la salle de coupe de l’atelier. Mais, l’idée m’est venue de fouiller les poches des habits de mon patron. Je suis tombé sur une enveloppe bourrée de liasses de billets de banque que j’ai fourrée dans ma poche sans vérifier le montant. J’ai rebranché la prise électrique du matériel. Mais, au moment de sortir pour aller planquer le fric, j’ai trébuché sur le fil ; il y a eu une forte déflagration. Un incendie s’est vite déclaré. Toutes les commodités de la salle de coupe ont pris feu. Pris dans un cercle de feu, j’ai forcé le passage. D’où les brûlures sur mes jambes». B. Diallo a été déféré hier au parquet par la police de Yeumbeul pour incendie volontaire et vol au préjudice de son employeur.
Vieux Père NDIAYE
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