Voilà une denrée stratégique pour la ménagère sunugaalienne, dont le nom s’écrit oignon (ancien) et ognon (nouveau) et qui se présente sous une qualité locale et une qualité importée. Entre ces deux qualités (et dans d’autres produits), la Sunugaalienne préfère celle importée. Tant et si bien que les autorités, pour protéger la production locale, suspendent les importations quand arrive à maturité l’ognon local. Nos producteurs, il faut le reconnaitre, sont des champions dans la culture du produit, mais ne bénéficient en aval, hormis la suspension des imports, d’aucun encadrement pour conserver l’ognon qui arrive souvent au même moment en surproduction. Et c’est aujourd’hui, avec la crise sur le marché mondial, que nous subissons les aléas de cette désorganisation de la production. Une bonne partie des dernières récoltes a pourri au soleil, au grand dam des producteurs de Potou, du Gandiolais etc. qui ont longtemps occupé les médias pour qu’on les aide à conserver le produit. Ce qui se passe à Touba, où le kg d’ognon a coûté cette semaine 2000 F, est donc symptomatique du gros retard que Sunugaal continue d’accuser dans la recherche de l’autosuffisance ou de la souveraineté alimentaire. L’on se demande alors à qui profite réellement le crime.
Waa Ji
Waa Ji