C’est devenu la croix et la bannière pour rendre visite à Khalifa Sall depuis que le juge chargé de l’application des peines a pris cette nouvelle mesure. Dans une colère noire, les partisans de l’ex-maire de Dakar indexent Ismaïla Madior Fall qui serait à l’origine de tout cela. Interrogé, Me Moussa Sarr se désole aussi de cette décision qu’il juge «légale», mais «inopportune» et «inutile» et qui peut créer une tension inutile.
La mesure rigoureuse de visite prise dernièrement par le juge de l’application des peines contre l’ex-maire de Dakar n’agrée pas ses partisans. Depuis hier, Moussa Taye et Cie crient sur tous les toits leur colère contre le régime et principalement à l’encontre du ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall, qu’ils pointent du doigt. Mais, les Khalifistes ne sont pas les seuls à se désoler de cette mesure. Me Moussa Sarr fustige également cette mesure. «Lorsqu’un détenu fait l’objet d’une condamnation, la question relative à l’exécution de sa peine, à la visite, relève des pouvoirs du juge chargé de l’application des peines. Donc, en droit et sur le principe, le juge peut légalement prendre cette mesure», reconnaît dès l’entame la robe noire. Mais, Me Sarr de poursuivre : «maintenant, une mesure peut être légale et poser un problème d’opportunité et même d’utilité». Analysant cette nouvelle mesure, Me Moussa Sarr soutient : «pour moi, cette mesure présente trois interrogations : premièrement, pourquoi attendre ce moment pour prendre cette mesure que le juge pouvait prendre depuis longtemps ? Deuxièmement, pourquoi cette mesure ne concernerait que monsieur Khalifa Sall et non pas les autres ? Et troisièmement, au moment où l’on parle de dialogue politique, de décrispation et d’apaisement, cette mesure, manifestement, va à l’encontre de créer un climat favorable à un tel dialogue. Elle est de nature à créer une tension inutile. Car les partisans de M. Khalifa Sall, l’opposition ainsi qu’une frange de l’opinion vont la considérer comme un acharnement de plus. Et le pays n’a pas besoin de cette tension inutile».
Selon la robe noire, le dialogue doit être engagé, mais par toutes les forces vives. «Il faut que le régime, l’opposition, tous les acteurs de la société civile, les autorités religieuses et celles coutumières travaillent à créer les conditions d’un dialogue inclusif et constructif dans l’intérêt exclusif et supérieur du Sénégal et des Sénégalais», conseille Me Moussa Sarr.
Alassane DRAME