
L’élimination du Jaraaf face à la RS Berkane lui est resté toujours en travers de la gorge. Lui, c’est Malick Daff, coach du club de la Médina, qui n’a pas mis de gants pour descendre le club marocain et la Caf, avant de confier qu’ils étaient agressés en terre marocaine.
Malick Daff n’a pas sa langue dans sa poche. Le bouillant entraineur des Vert et Blanc a dénoncé les conditions difficiles auxquelles son équipe a dû faire face au Maroc contre le RS Berkane en coupe Caf. «L’élimination n’a pas été facile pour nous, mais ça aurait pu être pire si on n’avait pas pu gérer, malgré les conditions et les difficultés qu’on a vécues au Maroc», a d’emblée fait savoir Daff au micro de Igfm. Ce dernier, de tacler les pieds décollés l’arbitrage, coupable à ses yeux d’être à l’origine de l’élimination de son équipe au Maroc. «Les arbitres n’ont pas été à la hauteur de la rencontre. Le football, c’est onze-onze, mais nous on a joué contre 14 joueurs, à savoir les onze Marocains et les trois arbitres rwandais. Ce n’était pas évident pour nous», martèle-t-il, avant d’enfoncer le clou en ces termes : «on a reçu 5 cartons jaunes et 15 coups francs en seulement 25 minutes et même les rentrées de touche étaient en faveur de l’adversaire».
«L’arbitre de la rencontre était corrompu, la Caf appartient au Maroc»
Pour lui, les cinq buts encaissés par son équipe sont uniquement de la responsabilité de l’arbitre. A l’en croire, l’arbitre avait pris la décision de jouer son match. «Mes joueurs se sont énervés ensuite, ce qui a fait l’affaire des Marocains. Raison pour laquelle on a pris les 5 buts. On ne peut pas battre une équipe au match aller et prendre en retour autant de buts dans un match normal. Je ne dis pas qu’ils ne pouvaient pas nous battre, mais qu’ils étaient en surnombre», crache-t-il.
Dans ce sillage, Malick Daff d’en remettre une couche concernant toujours l’arbitre qu’il traite de corrompu. «Le comportement de l’arbitre central était flagrant, On a frappé un de nos attaquants, il n’a pas daigné arrêter le jeu, sans oublier que toutes nos attaques étaient sifflées hors-jeu. Il était vraisemblablement corrompu. J’avais les larmes aux yeux, je me disais que c’est pour ça que l’Afrique ne progresse pas», explique-t-il. La Caf en a aussi pris pour son grade. «La Caf appartient au Maroc. Le président de Berkane est le financier de la campagne d’Ahmad Ahmad, il fait ce qu’il veut, et ce qu’il veut, il l’obtient en un claquement des doigts. Mais ça n’a pas permis à son équipe de gagner quoi que ce soit. Il arrivera un moment ou tout sera médiatisé et que ces vols ne seront plus validés», s’insurge-t-il.
«Notre Teranga nous coûte cher»
Ce n’est pas tout. Malick Daff révèle en outre qu’ils ont été victimes d’agression à la fin du match. «On a été agressé après le match. Moi, personnellement, j’ai reçu des coups de la part des supporters de Berkane. La prochaine fois, on va rendre coup pour coup. On doit changer notre façon d’accueillir les clubs étrangers et faire comme eux. On ne nous rend jamais ce qu’on offre, surtout face aux clubs marocains. Ici on vit le football en famille, ce n’est pas la même chose en Afrique. On est en retard sur ce plan, notre Teranga nous coûte cher».
«C’est seulement au Sénégal qu’on voit une équipe voyager en deux groupes»
Concernant les critiques à l’encontre du niveau de jeu des clubs sénégalais sur le continent, Malick Daff n’est pas d’accord. A la place des critiques, il propose des assises nationales pour situer le mal du football local. «Dire que nous n’avons pas de niveau, c’est manquer de bon sens. On s’approprie des critiques d’après matchs seulement. On n’a pas pu se qualifier parce qu’on nous a volé. On doit faire des assises pour revoir notre industrie qu’est le football», a dit le technicien. Le manque de moyens aussi a été un problème majeur pour le Jaraaf. «Au Sénégal, les moyens ne sont jamais réunis au moment du voyage. C’est seulement dans notre pays qu’on voit une équipe qui voyage en deux groupes. Chez les autres, on affrète un avion spécial pour le déplacement de leurs clubs. Il faut que les équipes représentantes du Sénégal soient soutenues et arrêter les critiques, car elles ne représentent pas seulement leurs localités, mais le Sénégal», conclut-il.
Marieme NDIAYE