Ça grince fort dans le réseau de Mbackiou Faye. En effet, depuis le lancement de Promobile avec force publicité, le climat qui parait être des plus calmes au sein de la société ne l’est que de façade. Entre salaires diminués, des mois impayés, des promoteurs endettés, des téléphones vides de crédit, sans compter une prise en charge inexistante, l’absence de cotisations à l’Ipres et la Caisse de sécurité sociale, les problèmes sont nombreux à Promobile. D’ailleurs, des convocations d’employés et pas des moindres qui sont mis à la disposition des ressources humaines n’en finissent plus d’être émises du bureau du Directeur général, Mapathé Goudiaby.
Promobile, le premier Mvno au Sénégal et en Afrique de l’Ouest a été lancé par la société Sirius Télécoms Afrique SAU, une entreprise d’ingénierie télécoms et de services digitaux sénégalaise créée en 2009. Après plus d’un an de tergiversations de son «partenaire» Free Sénégal, l’opérateur virtuel s’est finalement associé au principal concurrent Orange. Seulement, le rêve tant chanté par Mbackiou Faye, fondateur de Promobile pour la somme de trois milliards, commence à devenir un véritable cauchemar pour ses employés. D’abord, il faut comprendre que Promobile, après avoir divisé le Sénégal en 11 sections, a recruté ce que l’on appelle des «Territory Managers» qui dirigent ces sections. Ainsi, ces derniers collaborent avec des promoteurs chargés d’écouler les produits de Promobile. Selon nos sources, «il y a un lot de problèmes que les employés de Promobile n’arrivent pas à digérer, à commencer par la réduction des salaires lors de la première vague du coronavirus. Une baisse de salaire de 30% pendant 4 mois pour les Territory Managers sans explication préalable». Une proposition de réduction de salaire à prendre ou à laisser. Même une lettre envoyée auprès de l’Inspection du travail, après avoir saisi le Syndicat National des Travailleurs des Postes et Télécommunications (Sntpt), ne fera pas reculer la Direction générale qui dirige d’une main de fer Promobile.
De guerre lasse, ils ont saisi l’inspection du travail. Dans les mails et autres missives envoyés à l’Inspection du travail, il est noté qu’en signant des contrats de CDI aux promoteurs, il était convenu d’une prise en charge médicale à hauteur de 70%, de la cotisation Ipres et Caisse de sécurité sociale, mais la Direction générale ne respecte point ses engagements. «Si nous sommes malades, nous sommes obligés de nous prendre en charge nous-mêmes» soulignent nos sources.
L’Inspection du travail et le Sntpt saisis
«Depuis que Mbackiou Faye a nommé le DG Papa Mapathé Goudiaby et son adjoint Ibrahima Pierre Ndoye, la situation empire. Aujourd’hui, beaucoup de nos promoteurs ont aussi vu leur salaire passer de (ndlr : on préfère ne pas donner les montants) sans qu’on ne leur explique le pourquoi de cette décision. On leur a aussi dit que c’est une situation à prendre ou à laisser», lit-on dans une des lettres adressées à l’Inspection du travail. Conséquences, poursuivent-ils, «les promoteurs sont endettés». Toujours dans la missive envoyée à l’Inspection du travail, certains agents soulignent que le 13ème mois n’est que de l’imaginaire et que, pire, les promoteurs se sont retrouvés avec deux mois sans salaire.
Pour le moment, au niveau de l’Inspection du travail, la situation est à l’observation en attendant de voir son évolution. D’autant plus que cette semaine risque d’être décisive avec des employés convoqués et mis à la disposition des ressources humaines. Une vague de licenciements plane sur les réseaux de Promobile.
Samba THIAM