À travers un communiqué publié hier, l'Association des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal (Aiaihs) dénonce l'inaction du ministère de la Santé et de l'Action sociale face aux problèmes qui gangrènent l'internat. Des conditions de travail pénibles, un statut obsolète et une absence de perspectives d'insertion professionnelle menacent la qualité du système de santé.
Depuis plusieurs années, l'internat médical au Sénégal fait face à des difficultés croissantes. Malgré les engagements des autorités, aucune réforme concrète n’a été mise en œuvre pour améliorer les conditions des internes. Devant cette situation qui perdure, l'Association des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal (Aiaihs) dénonce l'inaction du ministère de la Santé face aux problèmes qui gangrènent l'internat. «L'interne des hôpitaux n'est pas uniquement un apprenant, mais il est aussi un maillon indispensable dans la prise en charge des malades et dans la bonne marche du système sanitaire», note l’Aiaihs dans son communiqué. Cependant, regrette l’Aiaihs, l'internat fait face à de nombreuses difficultés. «Les textes et règlements qui organisent l'internat sont désuets, les conditions d'exercice des internes sont de plus en plus pénibles et les perspectives d'avenir s'amenuisent au fil du temps».
Sourde oreille des nouvelles autorités
Malheureusement, depuis plus d'une dizaine d'années, la tutelle n'a apporté aucune solution et a semblé se ‘’résoudre à laisser s'effondrer l'internat et la formation médicale spécialisée avec lui’’. «L'association avait espoir que les nouvelles autorités traduisent en acte le slogan de rupture. De manière surprenante, l'attitude de ces autorités est jusqu'ici plus inquiétante que celle de leurs prédécesseurs, puisque ces derniers, au moins, étaient ouvertes au dialogue. Ainsi, depuis plusieurs mois, le ministère de la Santé ne daigne répondre à nos interpellations», se désolent les internes.
Revenant sur ses doléances, l’Aiaihs rappelle : «le projet de statut de l'interne, à l'origine de la majorité des problèmes actuels, est resté en l'état depuis bientôt cinq longues années, les logements de l'internat, l'insertion professionnelle des internes et anciens internes, la revalorisation des émoluments ministériels et primes de garde, la révision du programme scientifique et de la date du concours, les postes d'assistants. «En l'état, il y a plus de professeurs agrégés dans les Ufr de santé que d'assistants. L'enseignement supérieur sera gravement impacté dans l'avenir par ce manque notoire de postes d'assistants, les étudiants et médecins en spécialisation en paieront le prix et la qualité de la formation sera menacée. Cela va sans dire que ce sont les populations qui en paieront le prix fort. Les anciens internes sont cependant assez nombreux et sont suffisamment outillés pour combler ce gap», cite le communiqué signé par le président de l’association. Qui poursuit : «fidèle à sa ligne de conduite de toujours, l’Aiaihs reste disposé à tout moment à échanger avec les autorités compétentes. Néanmoins il semble de plus en plus évident que le ministère de la Santé et de l'Action sociale n'est pas dans les mêmes dispositions et l'association n'exclut pas d'user de tous les moyens qui sont à sa disposition pour défendre les intérêts moraux et matériels des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal. »
Sidy Djimby NDAO