Le procureur a tapé fort sur Serigne Cheikh Mbacké Gadiaga, directeur du site Sénégalinfo, Moise Rampino et Gaston Mbengue. En effet, il a demandé 5 ans de prison ferme pour les premiers nommés et 3 mois assortis du sursis pour le promoteur de lutte. Ces inculpés comparaissaient, hier, devant la Chambre correctionnelle de Dakar, pour association de malfaiteurs, diffamation, complicité de diffamation, usurpation de fonction et tentative d’extorsion de fonds. Ils ont nié les faits consistant à écrire des articles diffamatoires qu’ils publiaient sur Sénégal Info pour nuire à certaines autorités dont le ministre Amadou Ba, le Directeur des Aéroports du Sénégal, Pape Maël Diop etc. avant d’essayer de leur soutirer des sommes d’argent en guise de chantage. Ils seront édifiés sur leur sort le 8 janvier prochain.
La collaboration entre l'administrateur du site Sénégalinfo, Serigne Cheikh Mbacké Gadiaga, le promoteur de lutte Salif Gaston Mbengue et Moïse Rampino, a atterri devant le juge correctionnel de Dakar, Amath Sy, hier, pour association de malfaiteurs contre des personnes et propriétés, diffamation, complicité de diffamation, usurpation de fonction, tentative d’extorsion de fonds. Toutefois, malgré les nombreuses heures de débats à la barre, cette collaboration n’a pas révélé tous ces secrets.
Moise Rampino et Cheikh Mbacké Gadiaga se sont connus en prison. Sur ce, le sieur Gadiaga apprenant que son codétenu était journaliste, le recrutera à sa sortie de prison pour son site Sénégalinfo. Là, Rampino rédigeait des articles où il s’attaquait à des autorités comme le Directeur des Aéroports du Sénégal, Pape Maël Diop, dont il a écrit qu’il recrutait ses maîtresses à qui il donnait le montant de 700.000 F mensuellement. A propos du colonel Issa Niang, Moïse Rampino avait écrit qu’il était le chouchou des filles à Dakar puisqu’il leur offrait des voitures et des appartements. Le colonel Assane Sarr aussi est victime de ses agissements. Quant au ministre des Finances et du Plan Amadou Ba, il l’a qualifié de délinquant financier. Il s’en est aussi pris au transitaire Mor Ndaw et au Directeur de publication de Dakaractu Serigne Diagne.
Au lieu de s’en tenir à ces articles diffamatoires, Moïse Rampino et Cheikh Gadiaga tentaient de soutirer des sommes d’argent à leurs victimes. C’est là où le promoteur Gaston Mbengue est entré dans le jeu. Il lui est reproché d’avoir approché ces autorités pour leur demander de verser une certaine somme d’argent s’ils ne voulaient plus être inquiétés. Si certaines victimes ont accepté le deal, d’autres ont refusé avant de porter plainte contre eux.
C’est ainsi que Moïse Rampino et Cheikh Gadiaga ont été placés sous mandat de dépôt, en décembre 2017. Gaston Mbengue, lui, a été inculpé et mis en liberté.
Moïse Rampino-Cheikh Gadiaga : tout a commencé en prison
A la barre du tribunal correctionnel de Dakar, ils sont revenus sur les faits qui leur sont reprochés.
Premier à être interrogé, Moise Rampino, 32 ans, a nié les faits en précisant d’emblée au juge qu’il était à l'abri du besoin, parce qu’il y avait des bailleurs qui le soutenaient financièrement. Parmi ces bailleurs, il a cité Samuel Sarr. «En guise de riposte contre Amadou Ba, j'ai écrit des articles. C’est Gadiaga qui m'a demandé de les écrire et de les publier sur son site Sénégalinfo. C’était pour porter la réplique à Serigne Diagne (Directeur de Dakaractu), qui publiait des articles outrageants sur Cheikh Amar, après m'être concerté avec Cheikh Gadiaga», explique Rampino, qui jure qu’il n’y a personne derrière lui.
Rampino parle de la «responsabilité» de Gaston Mbengue
Sur le rôle joué par Gaston Mbengue, Moïse Rampino révèle : «par contre, j’ai communiqué avec lui au téléphone. Et c’est Cheikh Gadiaga qui me l’a passé. Il voulait que j’écrive un article qui lave le nom de Farba Ngom qui était terni. Avant qu’il ne le signe. Gaston m’a promis monts et merveilles. Il m'a promis de m’emmener au domicile du président de la République, comme il l'a fait avec beaucoup de responsables du Pds. Il a voulu par la suite que je travaille pour lui, vu que le défunt journaliste Tamsir Jupiter Ndiaye, qui était son collaborateur, n'est plus», dit-il. Et sur l'extorsion, Rampino de jurer que c’est à la fin de l’enquête qu’il a su qu’il y avait un problème d’argent.
Rampino assume tout : «C’est moi qui les ai traités de traitres, de vermine de la pire espèce, à savoir des gens qui sucent le sang des Sénégalais, des bandits de grand chemin»
Volubile à souhait, Rampino enchaîne : «je me suis attaqué à Amadou Ba et autre pour des raisons patriotiques. Parce que les ressources de l'Etat sont mal gérées et c’est le Sénégal qui va en pâtir. Je voulais même attaquer Macky Sall et la Première dame, mais c’est Cheikh Gadiaga qui m'en a dissuadé. J’assume être l’auteur de tous les articles incriminés. C’est moi qui les ai traités de traitres, de vermine de la pire espèce, à savoir des gens qui sucent le sang des Sénégalais, des bandits de grand chemin qui détournent l’argent des Sénégalais. Et j'assume. C'est mon opinion, je me suis exprimé avec la plume. J'ai riposté. Un jeune de l’Apr a injurié et il n'a pas été inquiété. Assane Diouf qui est là assis dans le box des accusés a insulté Serigne Bass Abdou Khadre Mbacké et il n'a pas été inquiété. Moustapha Cissé Lo a traité Ousmane Sonko de batard et il n'a pas été lui aussi inquiété». Rampino poursuit : «Je n'ai jamais dit que j’étais un journaliste. Et je n'ai pas signé de contrat avec Cheikh Gadiaga», conclut-il.
Cheikh Gadiaga se lave à grande eau et accuse Moïse Rampino
S’agissant de l’administrateur du site Sénégal Info, Serigne Cheikh Mbacké Gadiaga, il s’est dédouané de tout. Réfutant les infractions qui pèsent sur lui, il a déclaré : «le site Sénégal Info m'appartient. Je n'ai jamais dit à Rampino d'écrire un article sur quelqu’un. Il s'est présenté à moi comme un journaliste, en prison, lorsque j’étais dans les liens de la détention, en 2014. C'est après notre libération que je l'ai embauché dans mon site avec un salaire mensuel de 250.000 F. Il devait se charger d'écrire des articles sur l'actualité. Je l’ai recruté comme directeur de publication, c'est-à-dire que tout ce qui est écrit sur le site sera sous son entière responsabilité. Je lui ai passé à Gaston Mbengue au téléphone pour qu’il écrive un article pour le compte de ce dernier pour laver le nom de Farba Ngom. Je ne sais pas lire, ni écrire, parce que je n'ai pas fait l'école française», s’est défendu Cheikh Mbacké Gadiaga. Qui persiste : «Je ne connais pas Issa Niang, le colonel des douanes. J'ai vu Serigne Diagne 2 fois, mais on n’a jamais discuté. Je connais très bien Cheikh Amar qui est un ami. Ce que Rampino a dit n'est pas vrai, parce que je n’étais pas au courant de ces insultes contre Serigne Diagne. Rampino m'a dit qu'il s’appelait Jean Guillabert. C'est au moment de signer le contrat qu'il m'a montré sa carte d'identité où il était mentionné son vrai non. Quant à Gaston, je n'ai jamais parlé avec lui d'article».
Gaston Mbengue se dédouane totalement
Appelé à la barre, Salif Gaston Mbengue a soutenu mordicus qu’il était juste un médiateur dans cette affaire, après avoir nié les accusations qui pèsent sur lui. «Je discutais avec Gadiaga sur ses articles qui nuisaient à ces autorités. Je jouais le rôle de médiation. Le jour où il a écrit sur le ministre Amadou Ba, c'est moi qui l'ai emmené auprès de lui et ils ont discuté. Je ne l’ai jamais vu extorquer qui que ce soit, ni demandé de l'argent. Par contre, Cheikh m'a passé Rampino au téléphone afin que je lui demande d’écrire un article sur Farba Ngom que j’ai signé. Après les faits, j’ai appelé Amadou Ba pour l’informer que Rampino a écrit un article sur lui. Ils ont discuté et il lui a fait savoir qu'il allait l'aider dans ses projets. C'est au retour qu'il m'a remis une somme insignifiante que j'ai remise à Rampino par le biais de Cheikh Gadiaga», confie Gaston Mbengue.
Pape Maël Diop et le colonel Issa Niang demandent chacun 100 millions
Me El Hadji Diouf constitué pour Pape Maël Diop et le colonel Issa Niang, a demandé au tribunal de condamner les prévenus à payer solidairement à chacune de ces deux victimes la somme de 100 millions. Ceci, après s’être défoulé sur les mis en cause. «J’ai l'honneur de défendre des hommes d'honneur qui ont été insultés et traînés dans la boue. Mais tu ne peux expliquer cette entreprise diabolique. Rampino est téméraire, je le connais bien», crie Me Diouf.
Le procureur lâche : «les prévenus sont chargés d’un potentiel de dangerosité»
Estimant que les faits sont têtus, parce qu'ils ciblaient selon lui des autorités, le ministère public a souligné aussi que les prévenus sont chargés d’un potentiel de dangerosité. Il a requis 5 ans de prison ferme pour Moise Rampino et Cheikh Mbacké Gadiaga et 3 mois assortis du sursis pour Gaston Mbengue.
Me Ousseynou Fall tacle : «Je ne comprends pas pourquoi le commanditaire, Gaston Mbengue, comparait libre, alors que Rampino croupit en prison depuis 1 an»
La défense pour sa part a contre-attaqué en démontant le réquisitoire du procureur. Ouvrant le bal, Me Ousseynou Fall, constitué pour Rampino, s’est attaqué au procureur. «Maa ngi soga xamné coumba amul ndey ak coumba am ndey moo fi am ; quand le parquet vient ici réclamer 3 mois assortis du sursis pour Gaston. Votre réquisitoire me fait vraiment douter de votre justice. Je ne comprends pas pourquoi le commanditaire, Gaston Mbengue, comparait libre, alors que Rampino croupit en prison depuis 1 an. Je suis convaincu que cette entente n'existe pas. On a abusé de sa naïveté, ayez pitié de lui. Ces gens-là sont des analphabètes, contrairement à Rampino, qui sait lire et écrire et qui manie bien la langue de Molière. Vous n'avez pas le droit de laisser quelqu’un (Gaston) libre parce qu'il a un fils procureur. Vous n'avez pas le droit de requérir 3 mois assortis du sursis pour quelqu’un qui est le commanditaire. Les faits qu’a rapportés Rampino à l'endroit de Amadou Ba sont vrais. Si tel n’était pas le cas, il n'aurait pas donné 10 millions à des maîtres chanteurs. C'est Gadiaga le véritable maitre chanteur. Si Amadou Ba n'a rien à se reprocher, il n'allait pas donner 10 millions comme ça. C'est de la malhonnêteté», crie-t-il en s’adressant au procureur. Ce dernier de lui rétorquer de s'adresser au tribunal, avant que le juge ne lui fasse la même remarque. «A titre principal, je demande que l’action soit déclarée nulle. A tire subsidiaire, de faire preuve d'humanité pour Rampino. Je demande que sa responsabilité soit atténuée sur les injures», plaide Me Fall.
Pour le compte de Gaston Mbengue, Mes Seydou Diagne et Me Alassane Cissé ont demandé la relaxe avant de démentir qu’il a un fils procureur.
Avocat de Cheikh Gadiaga, Me Ciré Clédor Ly a d’emblée soutenu dans son propos par crier sa révolte. «Si nous avons embrassé ce métier, c'est parce que nous avons cru à un idéal de justice. Après 6 mois, ils devraient être libérés. Ce n'est pas beau. Le ministère public ne pouvait pas dépasser 6 mois. Au cas contraire, c'est une peine qui est purgée. C'est trop facile de demander 5 ans, alors qu'on ne se fonde sur rien». Selon Me Ly, dans ce dossier il n'y a aucun acte, mais que des supputations. Aussi a-t-il demander de les renvoyer des fins de la poursuite sans peine, ni dépens sur toutes les infractions».
Délibéré le 8 janvier 2018.
Fatou D. DIONE
La collaboration entre l'administrateur du site Sénégalinfo, Serigne Cheikh Mbacké Gadiaga, le promoteur de lutte Salif Gaston Mbengue et Moïse Rampino, a atterri devant le juge correctionnel de Dakar, Amath Sy, hier, pour association de malfaiteurs contre des personnes et propriétés, diffamation, complicité de diffamation, usurpation de fonction, tentative d’extorsion de fonds. Toutefois, malgré les nombreuses heures de débats à la barre, cette collaboration n’a pas révélé tous ces secrets.
Moise Rampino et Cheikh Mbacké Gadiaga se sont connus en prison. Sur ce, le sieur Gadiaga apprenant que son codétenu était journaliste, le recrutera à sa sortie de prison pour son site Sénégalinfo. Là, Rampino rédigeait des articles où il s’attaquait à des autorités comme le Directeur des Aéroports du Sénégal, Pape Maël Diop, dont il a écrit qu’il recrutait ses maîtresses à qui il donnait le montant de 700.000 F mensuellement. A propos du colonel Issa Niang, Moïse Rampino avait écrit qu’il était le chouchou des filles à Dakar puisqu’il leur offrait des voitures et des appartements. Le colonel Assane Sarr aussi est victime de ses agissements. Quant au ministre des Finances et du Plan Amadou Ba, il l’a qualifié de délinquant financier. Il s’en est aussi pris au transitaire Mor Ndaw et au Directeur de publication de Dakaractu Serigne Diagne.
Au lieu de s’en tenir à ces articles diffamatoires, Moïse Rampino et Cheikh Gadiaga tentaient de soutirer des sommes d’argent à leurs victimes. C’est là où le promoteur Gaston Mbengue est entré dans le jeu. Il lui est reproché d’avoir approché ces autorités pour leur demander de verser une certaine somme d’argent s’ils ne voulaient plus être inquiétés. Si certaines victimes ont accepté le deal, d’autres ont refusé avant de porter plainte contre eux.
C’est ainsi que Moïse Rampino et Cheikh Gadiaga ont été placés sous mandat de dépôt, en décembre 2017. Gaston Mbengue, lui, a été inculpé et mis en liberté.
Moïse Rampino-Cheikh Gadiaga : tout a commencé en prison
A la barre du tribunal correctionnel de Dakar, ils sont revenus sur les faits qui leur sont reprochés.
Premier à être interrogé, Moise Rampino, 32 ans, a nié les faits en précisant d’emblée au juge qu’il était à l'abri du besoin, parce qu’il y avait des bailleurs qui le soutenaient financièrement. Parmi ces bailleurs, il a cité Samuel Sarr. «En guise de riposte contre Amadou Ba, j'ai écrit des articles. C’est Gadiaga qui m'a demandé de les écrire et de les publier sur son site Sénégalinfo. C’était pour porter la réplique à Serigne Diagne (Directeur de Dakaractu), qui publiait des articles outrageants sur Cheikh Amar, après m'être concerté avec Cheikh Gadiaga», explique Rampino, qui jure qu’il n’y a personne derrière lui.
Rampino parle de la «responsabilité» de Gaston Mbengue
Sur le rôle joué par Gaston Mbengue, Moïse Rampino révèle : «par contre, j’ai communiqué avec lui au téléphone. Et c’est Cheikh Gadiaga qui me l’a passé. Il voulait que j’écrive un article qui lave le nom de Farba Ngom qui était terni. Avant qu’il ne le signe. Gaston m’a promis monts et merveilles. Il m'a promis de m’emmener au domicile du président de la République, comme il l'a fait avec beaucoup de responsables du Pds. Il a voulu par la suite que je travaille pour lui, vu que le défunt journaliste Tamsir Jupiter Ndiaye, qui était son collaborateur, n'est plus», dit-il. Et sur l'extorsion, Rampino de jurer que c’est à la fin de l’enquête qu’il a su qu’il y avait un problème d’argent.
Rampino assume tout : «C’est moi qui les ai traités de traitres, de vermine de la pire espèce, à savoir des gens qui sucent le sang des Sénégalais, des bandits de grand chemin»
Volubile à souhait, Rampino enchaîne : «je me suis attaqué à Amadou Ba et autre pour des raisons patriotiques. Parce que les ressources de l'Etat sont mal gérées et c’est le Sénégal qui va en pâtir. Je voulais même attaquer Macky Sall et la Première dame, mais c’est Cheikh Gadiaga qui m'en a dissuadé. J’assume être l’auteur de tous les articles incriminés. C’est moi qui les ai traités de traitres, de vermine de la pire espèce, à savoir des gens qui sucent le sang des Sénégalais, des bandits de grand chemin qui détournent l’argent des Sénégalais. Et j'assume. C'est mon opinion, je me suis exprimé avec la plume. J'ai riposté. Un jeune de l’Apr a injurié et il n'a pas été inquiété. Assane Diouf qui est là assis dans le box des accusés a insulté Serigne Bass Abdou Khadre Mbacké et il n'a pas été inquiété. Moustapha Cissé Lo a traité Ousmane Sonko de batard et il n'a pas été lui aussi inquiété». Rampino poursuit : «Je n'ai jamais dit que j’étais un journaliste. Et je n'ai pas signé de contrat avec Cheikh Gadiaga», conclut-il.
Cheikh Gadiaga se lave à grande eau et accuse Moïse Rampino
S’agissant de l’administrateur du site Sénégal Info, Serigne Cheikh Mbacké Gadiaga, il s’est dédouané de tout. Réfutant les infractions qui pèsent sur lui, il a déclaré : «le site Sénégal Info m'appartient. Je n'ai jamais dit à Rampino d'écrire un article sur quelqu’un. Il s'est présenté à moi comme un journaliste, en prison, lorsque j’étais dans les liens de la détention, en 2014. C'est après notre libération que je l'ai embauché dans mon site avec un salaire mensuel de 250.000 F. Il devait se charger d'écrire des articles sur l'actualité. Je l’ai recruté comme directeur de publication, c'est-à-dire que tout ce qui est écrit sur le site sera sous son entière responsabilité. Je lui ai passé à Gaston Mbengue au téléphone pour qu’il écrive un article pour le compte de ce dernier pour laver le nom de Farba Ngom. Je ne sais pas lire, ni écrire, parce que je n'ai pas fait l'école française», s’est défendu Cheikh Mbacké Gadiaga. Qui persiste : «Je ne connais pas Issa Niang, le colonel des douanes. J'ai vu Serigne Diagne 2 fois, mais on n’a jamais discuté. Je connais très bien Cheikh Amar qui est un ami. Ce que Rampino a dit n'est pas vrai, parce que je n’étais pas au courant de ces insultes contre Serigne Diagne. Rampino m'a dit qu'il s’appelait Jean Guillabert. C'est au moment de signer le contrat qu'il m'a montré sa carte d'identité où il était mentionné son vrai non. Quant à Gaston, je n'ai jamais parlé avec lui d'article».
Gaston Mbengue se dédouane totalement
Appelé à la barre, Salif Gaston Mbengue a soutenu mordicus qu’il était juste un médiateur dans cette affaire, après avoir nié les accusations qui pèsent sur lui. «Je discutais avec Gadiaga sur ses articles qui nuisaient à ces autorités. Je jouais le rôle de médiation. Le jour où il a écrit sur le ministre Amadou Ba, c'est moi qui l'ai emmené auprès de lui et ils ont discuté. Je ne l’ai jamais vu extorquer qui que ce soit, ni demandé de l'argent. Par contre, Cheikh m'a passé Rampino au téléphone afin que je lui demande d’écrire un article sur Farba Ngom que j’ai signé. Après les faits, j’ai appelé Amadou Ba pour l’informer que Rampino a écrit un article sur lui. Ils ont discuté et il lui a fait savoir qu'il allait l'aider dans ses projets. C'est au retour qu'il m'a remis une somme insignifiante que j'ai remise à Rampino par le biais de Cheikh Gadiaga», confie Gaston Mbengue.
Pape Maël Diop et le colonel Issa Niang demandent chacun 100 millions
Me El Hadji Diouf constitué pour Pape Maël Diop et le colonel Issa Niang, a demandé au tribunal de condamner les prévenus à payer solidairement à chacune de ces deux victimes la somme de 100 millions. Ceci, après s’être défoulé sur les mis en cause. «J’ai l'honneur de défendre des hommes d'honneur qui ont été insultés et traînés dans la boue. Mais tu ne peux expliquer cette entreprise diabolique. Rampino est téméraire, je le connais bien», crie Me Diouf.
Le procureur lâche : «les prévenus sont chargés d’un potentiel de dangerosité»
Estimant que les faits sont têtus, parce qu'ils ciblaient selon lui des autorités, le ministère public a souligné aussi que les prévenus sont chargés d’un potentiel de dangerosité. Il a requis 5 ans de prison ferme pour Moise Rampino et Cheikh Mbacké Gadiaga et 3 mois assortis du sursis pour Gaston Mbengue.
Me Ousseynou Fall tacle : «Je ne comprends pas pourquoi le commanditaire, Gaston Mbengue, comparait libre, alors que Rampino croupit en prison depuis 1 an»
La défense pour sa part a contre-attaqué en démontant le réquisitoire du procureur. Ouvrant le bal, Me Ousseynou Fall, constitué pour Rampino, s’est attaqué au procureur. «Maa ngi soga xamné coumba amul ndey ak coumba am ndey moo fi am ; quand le parquet vient ici réclamer 3 mois assortis du sursis pour Gaston. Votre réquisitoire me fait vraiment douter de votre justice. Je ne comprends pas pourquoi le commanditaire, Gaston Mbengue, comparait libre, alors que Rampino croupit en prison depuis 1 an. Je suis convaincu que cette entente n'existe pas. On a abusé de sa naïveté, ayez pitié de lui. Ces gens-là sont des analphabètes, contrairement à Rampino, qui sait lire et écrire et qui manie bien la langue de Molière. Vous n'avez pas le droit de laisser quelqu’un (Gaston) libre parce qu'il a un fils procureur. Vous n'avez pas le droit de requérir 3 mois assortis du sursis pour quelqu’un qui est le commanditaire. Les faits qu’a rapportés Rampino à l'endroit de Amadou Ba sont vrais. Si tel n’était pas le cas, il n'aurait pas donné 10 millions à des maîtres chanteurs. C'est Gadiaga le véritable maitre chanteur. Si Amadou Ba n'a rien à se reprocher, il n'allait pas donner 10 millions comme ça. C'est de la malhonnêteté», crie-t-il en s’adressant au procureur. Ce dernier de lui rétorquer de s'adresser au tribunal, avant que le juge ne lui fasse la même remarque. «A titre principal, je demande que l’action soit déclarée nulle. A tire subsidiaire, de faire preuve d'humanité pour Rampino. Je demande que sa responsabilité soit atténuée sur les injures», plaide Me Fall.
Pour le compte de Gaston Mbengue, Mes Seydou Diagne et Me Alassane Cissé ont demandé la relaxe avant de démentir qu’il a un fils procureur.
Avocat de Cheikh Gadiaga, Me Ciré Clédor Ly a d’emblée soutenu dans son propos par crier sa révolte. «Si nous avons embrassé ce métier, c'est parce que nous avons cru à un idéal de justice. Après 6 mois, ils devraient être libérés. Ce n'est pas beau. Le ministère public ne pouvait pas dépasser 6 mois. Au cas contraire, c'est une peine qui est purgée. C'est trop facile de demander 5 ans, alors qu'on ne se fonde sur rien». Selon Me Ly, dans ce dossier il n'y a aucun acte, mais que des supputations. Aussi a-t-il demander de les renvoyer des fins de la poursuite sans peine, ni dépens sur toutes les infractions».
Délibéré le 8 janvier 2018.
Fatou D. DIONE
Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable
