Ventre affamé n’a point d’oreilles, dit le proverbe populaire. Des émeutes du pain, il y en a eu un peu partout, particulièrement en Afrique du Nord où ce produit est essentiel dans l’alimentation. Chez nous, le pain a subi régulièrement des cures d’amaigrissement drastiques pour ne pas voir son prix flamber dangereusement. Même si aujourd’hui, cette denrée est devenue un luxe dans les chaumières sunugaaliennes. Or c’est le riz notre quadrature du cercle. Quand les Indiens refusent de nous en vendre, la paix sociale se met en danger. Alors le slogan produire ce que nous mangeons prend tout son sens. Mais si c’est aléatoire, puisque nous courons derrière le mirage de l’autosuffisancedepuis l’arrivée de Niangal, l’autre slogan, à savoir manger ce que nous produisons, devient la panacée. A condition de produire à manger. Car la principale culture sunugaalienne, c’est toujours l’arachide, culture de rente. Le blé qui fait notre pain a été bien expérimenté, mais sa vulgarisation n’est pas une priorité. Alors, l’on se demande à quoi peut bien servir la conférence de Dakar, si l’on est obligé d’aller quémander auprès de Poutine la levée du blocus des exportations de blé ukrainien pour manger.
Waa Ji
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