
5 jours après son accouchement, Ndèye Ngoné Wade étrangle son bébé issu d'une relation adultérine. Cette mère de famille âgée de 36 ans risque 5 ans de prison ferme devant la chambre criminelle de Pikine/Guédiawaye où elle a été jugée hier pour infanticide.
En voulant éviter l'opprobre, comme l'a souligné son avocate, Ndèye Ngoné Wade a malheureusement flirté avec les affres de la détention. Pour avoir tué son bébé, cette mère de 2 enfants a été jugée hier devant la chambre criminelle du tribunal de Pikine/Guédiawaye. En effet, courant 2019, cette marchande divorcée avait eu une relation adultérine à l'issue de laquelle elle est tombée enceinte. Pourtant, elle a effectué toutes ses visites prénatales malgré que son amant ait fui ses responsabilités sur la paternité de son enfant. Arrivée à terme de sa grossesse, Ndèye Ngoné Wade est allée accoucher dans une structure sanitaire de Keur Massar où elle et son nouveau-né de sexe féminin ont bénéficié de soins. Mais, 5 jours plus tard, elle a étranglé son nourrisson. Et pour les besoins d'inhumation, elle s'est curieusement présentée au centre d'état-civil de Keur Massar pour demander un permis d'inhumer avec le cadavre dans les bras. Hélas, au lieu de lui délivrer ledit document, l'officier d'état-civil a informé les éléments enquêteurs de Keur Massar. Interpellée, la dame passe aux aveux devant les enquêteurs et déclare avoir étranglé son bébé. Et devant même le juge d'instruction, elle réitère les mêmes déclarations tout en donnant les raisons qui l'ont poussée à commettre ce crime. Là, elle avait dit au magistrat instructeur qu'elle éprouvait une honte à avoir contracté cette grossesse hors mariage. Elle s'y ajoutait aussi que, selon toujours Ndèye Ngoné Wade, ses enfants ne cessaient de lui poser des questions sur la paternité de son bébé. Elle précisait aussi que son amant n'a pas assumé ses responsabilités et c'est pour toutes ses raisons qu'elle a tué son enfant. C'est après son inculpation pour des faits d'infanticide qu'elle a été jugée hier mercredi devant la chambre criminelle de Pikine/Guédiawaye. Cette accusée âgée de 36 ans et qui a fait 4 ans dans les liens de la détention a plaidé coupable. Toutefois, elle a d'ailleurs regretté son acte. « Je ne sais pas ce qui m'a poussée à faire ça. Et pourtant, j'avais l'intention de garder ma grossesse puisque j'ai fait toutes mes visites prénatales », a-t-elle murmuré. Ces regrets n'ont pas empêché la présidente de lui dire ses quatre vérités. « Tu n'es pas la seule mère célibataire au monde. C'est ta vie et ça ne concernait personne. Ce que tu as fait est très grave », lui assène la présidente. Le procureur s'y est mis lui aussi en lui signifiant que cet enfant avait le droit de vivre. Rappelant ainsi que le bébé qui a eu « fracture et luxation » est mort suite à un traumatisme intervenu dans un contexte d'étranglement, il a requis 5 ans d'emprisonnement ferme contre elle. Plaidant la clémence pour Ndèye Ngoné Wade, Me Marame Dia Sylla a elle aussi confié que sa cliente voulait garder cet enfant. Délibéré au 1er mars 2023.
Fatou D. DIONE