Quand il venait au pays de la Teranga, dit-il, c'était juste pour monnayer ses services de jardinier afin de gagner de l'argent. Hélas, Souleymane Kandé sera mêlé dans une affaire de drogue qui l'a tout droit conduit en prison depuis 5 ans déjà. Il risque de rester encore dans les liens de la détention pendant plusieurs années, car le procureur a requis contre lui 12 ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs, trafic et culture de cannabis. En effet, il ressort de la procédure que le jardinier Souleymane Kandé, courant 2017, avait des plants de cannabis dans un champ de légumes à Tivaouane Peulh. Menant ses activités en douce, il a été dénoncé par une source anonyme auprès des éléments de la Sûreté urbaine. Les enquêteurs, après avoir reçu cette information, lui ont rendu une visite inopinée dans son champ, courant mars 2017.
Lorsqu'ils ont débarqué dans son jardin, la fouille effectuée dans la chambre s'est révélée infructueuse. Par contre, les agents interpellateurs ont découvert 20 plantes de cannabis qui étaient dissimulées dans des pieds de légumes. En plus de cette découverte, 88 autres cornets de yamba déjà conditionnés ont été saisis.
Interrogé sur ces plantes de cannabis, Souleymane Kandéa reconnu être l'auteur de la culture et du conditionnement de ces cornets destinés à la vente. Toutefois, il a attribué la paternité du champ à un certain Souleymane Ndiaye, son patron. Mais, devant la chambre criminelle de Dakar où il a été jugé hier, Souleymane Kandé a complètement varié dans ses déclarations. «C'est Souleymane Ndiaye qui m'a donné l'autorisation de cultiver dans ce champ où j'avais fait germé des graines de pamplemousse, de tomate, d'orange et de citron. J'avais convenu de partager avec Souleymane Ndiaye toute la récolte de légumes issue de ce jardin», a-t-il expliqué au juge, en précisant n'avoir jamais été trouvé avec du cannabis.
Pour couronner le tout, il a laissé entendre que toutes les déclarations qui sont consignées sur procès-verbal ne sont que pures inventions des agents.
Ne tenant même pas compte de ses propos, le procureur a requis 12 ans de réclusion criminelle contre lui et une amende de 400.000 F Cfa. Avocat de l'accusé, Me Moussa Baldé a plaidé son acquittement. Délibéré au 21 décembre prochain.
Fatou D. DIONE