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CELEBRATION DU MOIS DE LA FEMME AUX ETATS-UNIS : La ministre Ndèye Sali Diop Dieng a présidé à New York la remise de prix à des femmes honorées par l’ASA



Le mois de mars, mois entièrement dédié à la femme tire à sa fin. Et c’est le lieu de revenir sur la célébration qui en a été faite aux Etats-Unis, d’abord par l’Association des Sénégalais d’Amérique (ASA) qui a récompensé des Sénégalaises résidant dans ce pays et qui se sont fait remarquer par leur combativité et leur abnégation dans le travail, mais aussi par leur exemplarité dans le comportement au sein de leur communauté. Ensuite, le gouvernement américain a également marqué ce mois réservé à la gent féminine en organisant un panel de haut niveau sur le thème : «Mois de l'histoire des femmes – Violence basée sur le genre (Vbg) : contrer les Mutilations génitales féminines/Excision (Mgf/E)».


La communauté sénégalaise des Etats-Unis à célébré ses femmes durant ce mois de mars qui est le mois de toutes les femmes du monde. Et en cette occasion, l‘Association des Sénégalais d‘Amérique (Senegalese Association of America), sous la houlette de sa vice-présidente Awa Ndaw épaulée par le président Seydou Yaya Baldé, a organisé, mardi 15 mars 2022, une cérémonie de remise de prix et récompenses de reconnaissance (Association des Sénégalais d’Amérique Awards of Recognition).

C’est dans une salle comble, au 669 Lenox Avenue de Harlem, à New York, que l’association a réuni beaucoup de femmes sénégalaises qui s’activent en Amérique dans des domaines variés et qui sont des exemples dans la communauté.

Des femmes battantes qui travaillent jour et nuit pour subvenir aux besoins de leurs familles et qui participent aussi au développement de leur pays, le Sénégal, par des investissements productifs. Ainsi, en la présence de Madame la Ministre de la Femme, Ndèye Sali Diop Dieng, du Consul du Sénégal à New York et de beaucoup d’autres personnalités, ces braves dames ont été honorées.  

Parmi elles, on peut citer Deedee Diabou Bèye et Ndèye Astou Athie, toutes deux coiffeuses de renom, mais aussi  celle que l’on appelle Yaye Daara et qui se dévoue corps et âme à l’épanouissement des pensionnaires des daaras. Dans son mot de bienvenue, le président de l’ASA a magnifié le rôle de ces femmes de cœur, «qui incarnent admirablement les valeurs fortes de Jom, de Fulla et de Fayda en terre étrangère et qui en cela méritent encouragements et soutien. Elles sont remarquables, à côté de tous les Sénégalais vivant en Amérique, par leur comportement exemplaire, leur persévérance leur sens des responsabilités et leur attachement à l’égard de leur terre d’origine», a souligné le président Seydou Yaya Baldé. 

Correspondance particulière de Dieynaba BEYE depuis New York


La part des Etats-Unis dans la lutte contre les mutilations génitales féminines (Mgf)

Le New York Foreign Press Center a organisé le 22 mars 2022 un briefing virtuel sur Zoom portant sur les efforts des Etats-Unis pour lutter contre une forme de violence sexiste connue sous le nom de mutilation génitale féminine ou Mgf. Un fléau très prégnant en Afrique et contre lequel le Sénégal s’est engagé à lutter résolument pour son éradication.

Dans ce panel de haut niveau drivé par le Département d’Etat américain des intervenants de qualité ont été choisis en les personnes de Maryum Saifee, conseillère principale au Bureau de la diversité et de l'inclusion du Département d'État, Shelby Quast, avocate des droits humains et militante des droits des filles, Susan Masling, avocate principale à la division criminelle du ministère américain de la Justice.

D’origine asiatique, Maryum Saifee a su élargir la perception étriquée des Mgf limitée à l’Afrique subsaharienne, pour mettre le doigt sur ce qui se passe également en Asie, en Indonésie particulièrement où la moitié des filles sont excisées avant l’âge de 14 ans. Elle-même victime de l’excision, son plaidoyer au sein du Département d’Etat a eu ainsi plus de retentissement.

«Donc, l'une des premières choses que j'ai faites a été de coordonner avec l'équipe des Affaires publiques mondiales et du Centre de presse étrangère et d'autres pour que des victimes chrétiennes blanches américaines des Mgf dont personne n'avait entendu parler fassent partie d'une vidéo qui comprenait des voix de survivantes de toutes les religions, à travers la race, la classe, la géographie, tout cela.  Parce que nous savons que la violence basée sur le genre a une portée mondiale et qu'elle affecte tout le monde, nous tous», a-t-elle témoigné.

513.000 filles on subi des Mgf ou sont à risque

A son tour, l’avocate Shelby Quast a relevé l’importance de la loi dans la lutte contre les Mgf. Et à l’en croire, une loi n’est bonne que si elle est appliquée. «Et aux États-Unis, nous avons eu la première loi sur les Mgf en 1996.  Mais on n'en savait vraiment pas grand-chose.  Et ce n'est que plusieurs années plus tard – et je parle de 20 ans plus tard – que la société civile a vraiment commencé à s'interroger : Eh bien, qu'en est-il de cette loi ?  Qui l'implémente ?  Quel est le problème aux États-Unis ?  Qui est concerné ?  Et cela a poussé à tenir le gouvernement comme responsable et de lui dire : dites-nous combien de personnes sont touchées aux États-Unis ; quelles filles sont à risque.  Et il y avait un nombre qui est sorti de notre Center for Disease Control de 513.000 filles qui avaient subi des Mgf/E ou étaient à risque de Mgf/E.  Et à ce moment-là, c'était une information formidable», indique-t-elle.

Selon elle, c’est parce que des victimes de Mgf aux Etats-Unis se sont exprimées, ont témoigné que les choses ont bougé et que les gens ont pris conscience que cela ne se passe pas seulement là-bas, chez les autres. Magnifiant le rôle de la société civile dans ce combat, elle poursuit : «il existe donc des réseaux dans diverses régions du monde, et il y a quelque chose qui s'appelle l'action mondiale pour mettre fin aux Mgf qui rassemble ces réseaux, et la société civile joue un rôle énorme pour assurer au niveau international, donc tout au long de l’atteinte des Objectifs de développement durable, qui pour la première fois ont pour objectif d'éliminer les Mgf/E.  Et cet objectif ne s'applique pas seulement à un petit nombre de pays, il s'applique à tous les pays».

Une peine de 5 ans à 10 ans de prison pour les coupables

Pour sa part, Susan Masling estime que le gouvernement américain considère les Mgf comme une violation grave des droits de l’homme. Selon elle, au-delà des lois spécifiques à chaque Etat et réprimant les violences sexistes, la loi fédérale vaut pour tous et à été renforcée sur impulsion de la société civile, en une loi de 2021 appelée loi Stop Mgf. «Elle a été promulguée le 5 janvier 2021 et renforce la loi existante en augmentant les peines en cas de commission de Mgf de cinq ans à 10 ans de prison ; élargit la portée des conduites passibles de poursuites ; clarifie la base juridictionnelle de la loi ; et exige des rapports annuels des agences fédérales sur leurs efforts pour éradiquer les Mgf», précise l’avocate à la division criminelle du ministère de la Justice des Etats-Unis.

Elle a poursuivi pour mettre en exergue certaines actions entreprises pour mettre fin au fléau. «Il y a cinq ans, le Department of Homeland Security a lancé un programme d'engagement du public dans les aéroports internationaux américains pour informer les voyageurs des dangers des Mgf et de leurs conséquences juridiques et en matière d'immigration. L'opération Limelight Usa est menée pendant les vacances scolaires lorsqu'il est plus probable que des enfants soient transportés des États-Unis vers des pays où les Mgf sont pratiquées.  

Depuis sa création en 2017, l'opération Limelight a été menée dans 14 aéroports à travers le pays avec des milliers de passagers atteints et informés sur les Mgf», cite-t-elle en exemple.  Non sans relever l’importance de la formation des forces de l’ordre pour promouvoir l’application des lois et une compréhension des effets physiques et psychologiques des Mgf.
Suite aux exposés des trois panélistes, celles-ci se sont prêtées au jeu des questions réponses avec les journalistes. Un échange riche qui a permis d’éclairer certaines zones d’ombre et de préciser la pensée des unes et des autres.

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