Si les armes se sont tues en Casamance, la mort rôde toujours, sournoise et imprévisible, au détour d’un sentier ou à l’entrée d’un sous-bois. Une roue, un pied et la mine antipersonnel ou antichar explose. C’est devenu le plus grand danger au sud du Sunugaal, pour les populations qui sont restées plusieurs décennies loin de leurs villages et de leurs terres de culture. A la lisière de la frontière avec la Guinée-Bissau, une zone que les forces de sécurité et de défense avaient pratiquement abandonnée à la rébellion, s’opère un retour des habitants dont le préalable est bien le déminage. Quand on sait que 830 victimes des mines ont été recensées en Casamance et que le Centre national d’action anti-mine du Sunugaal (Cnams) se doit de procéder au déminage de la partie sud du pays avant le 1er mars 2021, Une dépollution indispensable mais chère s’impose, tournant autour de 5000 F Cfa par m2 de surface déminée. La surface totale étant de 1,2 million m2, cela fait beaucoup de pognon. En tout cas, les militaires qui reprennent leurs anciennes positions paient un lourd tribut aux engins de mort avec déjà 2 soldats tués. Qu’en sera-t-il des civils si le déminage n’est pas propre ?
Waa Ji
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