La stratégie visant à faire condamner tous les activistes et lanceurs d’alerte depuis l’étranger par le truchement d’accusations de terrorisme ou de troubles à l’ordre public n’est pas pour plaire au Mouvement Y’en a marre. Dans un communiqué, ledit mouvement qui dénonce la nouvelle stratégie des autorités sénégalaises, consistant à porter la lourde accusation de terroriste sur des activistes et opposants politiques, annonce la saisine des représentations diplomatiques de l’Union Européenne et des États-Unis pour dénoncer ces agissements de notre gouvernement et les appeler à plus de vigilance.
Entre le pouvoir en place et les activistes, ce n’est pas de sitôt qu’on parlera le même langage. Révulsés qu’ils sont par la nouvelle stratégie des autorités sénégalaises, consistant à porter la lourde accusation de terroriste sur des activistes et opposants politiques, les membres du Mouvement Y’en a marre ont décidé de saisir dans les prochains jours l’Union Européenne et des États-Unis. Selon le mouvement, des menaces pèsent sur plusieurs autres Sénégalais de la diaspora actifs sur les réseaux sociaux. «Nous pouvons citer notamment les cas Assane Diouf, signalé à tort comme terroriste aux autorités américaines en août 2017, Guy Marius Sagna, emprisonné en septembre 2019 pour «fausse alerte terroriste», les accusations injustifiées portées le 5 mars dernier contre les manifestants par le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome, et plus récemment la fallacieuse dénonciation de l’activiste Ousmane Tounkara, basé à New York», ont indiqué Aliou Sané et ses camarades. Qui poursuivent : «ce procédé est très dangereux car, non seulement, il restreint davantage l’espace civique, mais aussi et surtout il porte atteinte à l’image et la crédibilité du Sénégal à l’international». Et la problématique du terrorisme, selon eux, est beaucoup trop sérieuse pour servir de moyen aux autorités étatiques de diaboliser et d’incriminer des citoyens.
Khadidiatou Diakhaté