
Cornet Lambal et Abdoulaye Diatta risquent gros. L’inspecteur d’Académie de Ziguinchor, dans son rapport circonstancié, préconise leur radiation du système éducatif. Mais la dernière décision est du ressort du ministre qui étudie la situation. Ces deux professeurs de français et de philosophie au lycée de Diouloulou ont expressément perturbé les enseignements-apprentissages dans l’établissement le mardi 16 mai dernier
L’Inspecteur d’Académie de Ziguinchor, Cheikh Faye, dans son rapport circonstancié, adressé au ministre de l’Education nationale, a préconisé la radiation des deux enseignants qui sont accusés de faire sortir volontairement leurs élèves pour assister à la manifestation des pro Sonko. Ils ont expressément perturbé les enseignements-apprentissages dans l’établissement le mardi 16 mai dernier à partir de 9h15. Pour la sanction de ces deux enseignants (de philosophie et de français) affectés au lycée de Diouloulou, l’inspecteur Cheikh Faye préconise la sanction ultime, leur radiation du secteur de l’éducation nationale car, selon le rapport de l’inspecteur, ils ont délibérément pris la décision sur eux d’aller déloger toutes les classes de l’établissement. «La suspension temporaire de Cornet Lambal et Abdoulaye Diatta de leurs fonctions de professeur d'enseignement, puis leur traduction devant le conseil de discipline et leur radiation du cadre de l'enseignement pour faute lourde s’imposent».
Les concernés reconnaissent leur faute et font leur mea culpa
Revenant sur la genèse de cette sanction, l’Inspecteur d’académie (Ia) précise : «j'ai été tenu informé par un rapport du proviseur du lycée de Diouloulou en date du 16 mai 2023, des agissements répréhensibles de ces deux professeurs» lit-on dans le rapport qui précise que «constatant la gravité des faits, j'ai immédiatement, par mail retour, demandé au proviseur de leur servir des demandes d'explication, d'exploiter leurs réponses et de me rendre compte par écrit au plus tard le vendredi 19 mai 2023, pour me permettre de prendre les mesures appropriées. Le rapport demandé m'est parvenu ce jeudi 18 mai 2023 avec les réponses des concernés. Le rapport du proviseur relève que les concernés reconnaissent avoir commis une faute. Ils ont fait leur mea culpa et ont juré de ne plus s'embourber dans une si délicate besogne. Ils justifient leur acte par une volonté de sécuriser la vie de leurs élèves».
L’Ia parle de manque de discernement et d'irresponsabilité inadmissible
Malgré tout, l’inspecteur Faye est formel. «Les excuses n'enlèvent en rien la gravité des faits commis qui témoignent d'un manque de discernement et d'une irresponsabilité inadmissible chez un enseignant de ce niveau. En effet, les actes commis peuvent être qualifiés de faute lourde, puisqu'en plus de manquer personnellement à leur obligation professionnelle de faire cours ce jour, ils ont «privé leurs élèves et d'autres élèves de l'établissement de leur droit à l'éducation, mis en danger les élèves en les engageant dans une lutte qui n'a rien à voir avec l'éducation, mis à rude épreuve l'éthique et la déontologie enseignantes, failli au principe sacro-saint du devoir de retenue et de réserve auquel sont astreints les fonctionnaires», conclut l’inspecteur qui attend la décision du ministre pour exécuter la sanction qui leur sera infligée.
Baye Modou SARR