Présidant lundi à Dakar la cérémonie d’ouverture de la 8e réunion ministérielle du Comité des dix chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine (C-10) sur la réforme du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-Unies (Onu), le Président Macky Sall a souligné l’urgence de rendre le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-Unies «plus inclusif», en vue d’arriver à une meilleure gouvernance mondiale. Le chef de l’État sénégalais d’avertir qu’en cas de réforme du Conseil de sécurité, les représentants de l’Afrique devront être investis des mêmes prérogatives que les anciens, notamment en ce qui concerne le droit de veto.
En partenariat avec la République de Sierra Leone et la Commission de l’Union Africaine, le Sénégal a abrité les 12 et 13 janvier 2019 la 8e réunion ministérielle du Comité des dix chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Africaine (C-10) sur la réforme du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-Unies (Onu), en prélude à la 33e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine, prévue en février prochain.
Présidant lundi à Dakar la cérémonie d’ouverture de la 8e réunion ministérielle du C-10 sur la réforme du Conseil de sécurité de l’Onu, le Président Macky Sall a insisté sur l’importance d’un Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-Unies «plus inclusif», pour une gouvernance mondiale plus juste. «Il est urgent et légitime de rendre le Conseil de sécurité des Nations-Unies plus inclusif dans sa composition et plus démocratique dans son fonctionnement pour une meilleure gouvernance mondiale», a déclaré Macky Sall, notant qu’une représentation plus équilibrée donnerait au Conseil de sécurité de l’Onu un surcroît d’autorité et de légitimité en tant que garant du système de sécurité. «Aujourd’hui, l’Afrique compte le plus grand nombre d’adhérents aux Nations-Unies avec 54 États membres. De plus, les questions africaines occupent l’essentiel de l’agenda du Conseil de sécurité. Or on ne peut pas régler les questions africaines sans les Africains», a fait valoir le président de la République, qui cite la grave situation en Libye comme une illustration de cette injustice.
«En outre une représentation plus équitable au Conseil (de sécurité) lui donnerait un surcroit d’autorité et de légitimité en tant que garant du système de sécurité collective», a-t-il ajouté. Avant d’indiquer qu’«en cas de réforme du Conseil de sécurité, l’Afrique réclame un statut unique pour tous les membres permanents. Ce qui veut dire que les nouveaux membres permanents devront être investis des mêmes prérogatives que les anciens, notamment en ce qui concerne le droit de veto».
Poursuivant, le chef de l’État a demandé au C10 de poursuivre dans la perspective de son mandat «en veillant à la solidarité, à la cohésion et à la discipline de groupe». «Nous allons continuer à faire preuve d’ouverture dans les échanges avec les autres groupes d’intérêts (…), en même temps, il faudra éviter toute initiative ou démarche de nature à fragiliser l’unité et la cohésion du groupe Afrique», a indiqué Macky Sall. Et d’ajouter : «il est important que le groupe continue d’insister sur la nécessité de préserver l’inclusion et la transparence dans le processus de négociations au sein du groupe de travail de l’Assemblée des Nations-Unies».
Prenant la parole lors de cette rencontre, la commissaire aux Affaires politiques de l’Union Africaine (UA), Cessouma Minata Samate, a pour sa part invité les États africains à agir pour une représentation équitable au sein du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Estimant que l’Afrique est sous-représentée, l’ancienne ministre d'État aux Affaires étrangères et à la Coopération régionale du Burkina Faso a indiqué qu’il est temps d’agir pour que l’Afrique atteigne son noble objectif, qui est celui d’avoir une représentation équitable au sein du Conseil de sécurité des Nations-Unies. «Ce ne sera que justice rendue au continent africain dont les affaires occupent malheureusement encore la majeure partie de l’agenda du Conseil de sécurité des Nations-Unies. C’est cette condition sine qua none pour avoir un Conseil de sécurité plus représentatif, plus légitime et plus efficace», a fait savoir Cessouma Minata Samate, invitant les États africains à continuer à avoir foi en eux, tout en recherchant le soutien des autres Nations susceptibles de soutenir une réforme qui accorde une voix prépondérante à l’Afrique.
Sidy Djimby NDAO