20 ans de réclusion criminelle, c'est ce que risque Saër Mbengue, chauffeur de son état. Courant 2019, cet accusé avait poignardé le gendarme Oumar Badji à la tempe après avoir tenté de voler ses biens qui se trouvaient dans son véhicule de service. Il est poursuivi pour tentative de vol avec violences, détention d'arme sans autorisation administrative, tentative de meurtre et destruction de biens appartenant à l'Etat.
Après plus de 2 ans de détention préventive, le sort du chauffeur Saër Mbengue est désormais entre les mains du juge de la chambre criminelle de Dakar. Cet accusé a été jugé hier pour tentative de vol avec violences, détention d'arme sans autorisation administrative, tentative de meurtre et destruction de biens appartenant à l'Etat. Les faits qui lui sont imputés remontent à 2019. En effet, un bon matin de cette année, SaërMbengue, muni d'une machette, s'était rendu au domicile du gendarme Oumar Badji. Une fois sur les lieux, il a vandalisé son véhicule de service à coups de machette sur les vitres. Le gendarme ayant entendu le bruit, s'est penché à une fenêtre pour voir ce qui se passait. Et il a vu l'accusé qui saccageait sa voiture. Et quand il est sorti pour le sommer d'arrêter, il l'a injurié et s'est rué vers lui avec la machette. Mais le gendarme, qui avait en sa possession un pistolet, l’a visé au genou, sans l’atteindre. Saër Mbengue a alors attaqué le gendarme et lui a asséné un coup de machette à la tempe. En bon jambar, le gendarme réussit à le désarmer avant d'aviser les éléments de Tivaouane Peulh.
Retrouvé blessé et tout ensanglanté, Oumar Badji a été transporté à l'hôpital où il a reçu des soins. Au cours de son audition préliminaire, il a révélé avoir été blessé à l'arme blanche par Saër Mbengue qui tentait de voler ses biens se trouvant dans son véhicule. Mais, cette déclaration a été battue en brèche par l'accusé. Celui-ci a lors de l'enquête nié avoir voulu voler les biens appartenant à sa victime.
A la barre hier, cet accusé âgé de 42 ans, devant la chambre criminelle,hier, a reconnu en partie les accusations qui pèsent sur lui. SaërMbengue a indiqué qu'il ne savait pas ce qui s'était passé puisqu'il est sujet à des troubles psychiques et il lui arrive de piquer une crise.
Le procureur requiert 20 ans
Des déclarations qui n’ont pas convaincu le procureur de la République. Ce dernier a estimé que les faits qui sont imputés à l’accusé sont constants. Outre ces observations, le parquetier a rejeté toute thèse de démence qu'a essayé de brandir l'accusé, tout en requérant contre lui 20 ans de réclusion criminelle. «Il essaie de se dédouaner en nous faisant croire à la barre qu'il est un aliéné. Et pour étayer cela, son conseil a déposé un dossier médical alors que dans ce dossier rien n'a été dit sur son état mental. C'est un homme lucide que vous aviez au moment des faits», a-t-il soutenu en l'absence du gendarme, partie civile. Avocat de la défense, Me Adnan Yakhya dit être certain que son client était malade. «Il est sujet à des de troubles psychiques. Et c'est la raison pour laquelle il a été suivi à l'hôpital psychiatrique de Thiaroye», a renseigné le conseil qui a été suivi par son autre confrère qui affirmé qu'il y a un doute par rapport à son état mental. Délibéré le 19 avril prochain.
Fatou D. DIONE