La rencontre entre le ministre de l’Eau et de l’Assainissement Serigne Mbaye Thiam et les travailleurs de la Sde, annoncée après le vote de son budget, hier, à l’Assemblée nationale, risque de tomber à l’eau. Et pour cause ! L’ancien ministre de l’Éducation ne flanche pas et a décidé de camper sur les 10% accordés aux travailleurs qui réclament 15%. Ce qui augure d’une rencontre dont l’issue est déjà biaisée d’avance.
A entendre Serigne Mbaye Thiam par la position affichée lors du vote du budget de son ministère, hier, à l’Assemblée nationale, une convergence de vue ne peut être espérée avec les travailleurs de la Sde. En effet, contrairement aux 15% exigés par les travailleurs de la Sde, Serigne Mbaye Thiam a décidé de camper sur sa position. Il ne compte pas dépasser les 10%, en dépit de la grève enclenchée par le Syndicat des travailleurs de la Sde. «A la suite de la décision d’attribution du marché à Suez, le 16 juin dernier, j’ai organisé une rencontre avec les cinq syndicats des travailleurs de la Sde le 28 juin. C’est ainsi qu’ils m’ont fait part des 15%. Au même moment, les travailleurs de la Sones et de l’Onas, qui sont des anciens de la Sonees qui regroupait en 1996 l’actuel Sones, la Sde et l’Onas, sont venus me voir pour m’informer qu’ils détenaient 5% répartis entre les travailleurs de la Sonees et de l’Onas», indique Serigne Mbaye Thiam.
Ainsi, après consultation, poursuit-il, le gouvernement a décidé d’octroyer 10% aux travailleurs en faisant une ponction de 5% sur le secteur privé. «Nous avions proposé aux travailleurs de la Sde 1%, en plus des 5% et les 4% restants seront répartis entre les travailleurs de la Sones et de l’Onas. Ils ont refusé. A cinq reprises, le gouvernement a rencontré ces travailleurs de la Sde et aucune évolution n’a été notée», note le ministre, qui reproche au syndicat des travailleurs de la Sde de vouloir camper sur leurs 15%. De plus, le gouvernement leur a permis de siéger au Conseil d’administration de la société repreneur. Cependant, en dépit de tous ces efforts, ils ont maintenu leur préavis pour aller en grève.
La réquisition ne signifie pas un bras de fer avec les travailleurs
Seulement, c’est de la responsabilité de l’Etat, dit-il, de fournir de l’eau à la population sénégalaise. C’est pourquoi, en cette période de grève, les préfets et les gouverneurs ont réquisitionné les employés qui sont sur le plan technique et sur l’exploitation pour assurer le service public de l’eau. «Ce n’est pas pour leur opposer un bras de fer. Certes, nous allons poursuivre les négociations, mais il faut se dire la vérité et je compte bien le faire. La grève, c’est pour des revendications professionnelles : augmentation de salaires, non-paiement des salaires, conditions de travail. Mais il n’y a aucun contrat qui permette à un travailleur d’être actionnaire dans la société. C’est le gouvernement qui l’a initié pour que les salariés puissent s’identifier à la marche de la société», précise M. Thiam. A l’en croire, les travailleurs de la Sonatel n’ont que 8,04% du capital. «Dans d’autres sociétés comme le Port et la Senelec, les travailleurs n’ont pas d’actions et n’ont pas fait de grève pour réclamer des actions. Il faut qu’on se dise la vérité. La discussion est toujours ouverte, mais ce n’est pas une obligation. Je vais les rencontrer mais le gouvernement du Sénégal ne peut dépasser 10%», tranche le ministre de l’Eau et de l’Assainissement.
M. CISS