Finalement, le Procureur général du Pool judiciaire financier a décidé de prolonger le séjour carcéral de Lat Diop. Avant-hier, il a fait sa déclaration de pourvoi. Le suspense sur son recours n’a donc été que de courte durée. Clairement, si la Chambre d’accusation a décidé de restreindre la liberté de Lat Diop en lui accordant la mise en résidence surveillée avec bracelet électronique, le ministère public ne veut rien d’autre que la prison.
Manifestement, le Parquet général ne veut pas voir Lat Dior dehors, même s’il doit rester à son domicile sans avoir la liberté d’aller et de venir. Il tient à ce que l’ancien Directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase) reste en prison. D’où le recours déposé avant-hier. En effet, jeudi, le Procureur général a fait sa déclaration de pourvoi, à la suite de l’arrêt de la Chambre d’accusation qui a infirmé l’ordonnance de refus du juge d’instruction avant d’ordonner l’assignation en résidence surveillée pour Lat Diop avec le port du bracelet électronique. Le pourvoi du représentant du ministère public étant suspensif, l’ancien patron de la Lonase va devoir donc prolonger son séjour carcéral. C’est la seule mesure qui satisfait, manifestement, le Parquet général, car les mesures qui ont accompagné la décision de la Chambre d’accusation sont très strictes.
Dans son arrêt, la juridiction d’instruction du second degré a ordonné l’assignation à résidence à son domicile ; pour dire que Lat Diop ne peut sortir de Chez lui sans l’autorisation du juge. Ce n’est pas tout, il lui est interdit de quitter le territoire national sans l’autorisation écrite du magistrat instructeur. Lat Diop ne doit non plus entrer en contact, direct ou indirect avec les témoins ou toute autre personne citée ou susceptible d’être citée dans le dossier. La Chambre a ajouté que la violation d’une de ces mesures pourrait conduire à son retour en prison. Des conditions assez strictes qui privent ainsi l’ancien ministre des Sports de la liberté d’aller et de venir et vaquer à ses occupations comme bon lui semble. Cependant, pour le Parquet général, semble-t-il, la prison est une nécessité. Est-on animé par une simple volonté de rendre justice ?
Quoi qu’il en soit, désormais, la balle est dans le camp de la Cour suprême. Reste maintenant à savoir si la haute juridiction va camper sur sa position en maintenant les termes de son arrêt rendu dernièrement et par lequel elle a infirmé la décision de la Chambre d’accusation et ordonner la continuation de l’instruction avant de retourner le dossier au magistrat instructeur.
Alassane DRAME












