La longue liste des prétendants à la candidature pour la présidentielle de 2019 s’est rétrécie comme peau de chagrin. De 27, elle est tombée à 7. Et le dernier à passer à la trappe est Malick Gakou, qui n’a pas pu régulariser le nombre de doublons qui lui était reproché. Une short-list susceptible d’être encore réduite, si l’on sait que deux noms y figurant risque d’être biffés par la justice avec qui ils ont maille à partir.
Ce que l’on craignait est arrivé ! Malick Gakou est recalé à la seconde épreuve de vérification de son parrainage. Le lot de parrainages qu’il avait déposé vendredi pour régulariser sa situation contenait un bon nombre de doublons et de rejets pour «autres motifs». Ce qui fait qu’il n’a pas pu atteindre le seuil minimum requis pour la validation de son parrainage. «Je suis au regret de vous annoncer, après les vérifications du Conseil, qu'il m'a été attribué 52.911 parrains. Ce qui, évidemment, est en deçà des 53.000 et poussières (53.547) nécessaires pour passer le parrainage», a-t-il révélé à sa sortie du Conseil constitutionnel. Non sans préciser qu’il a validé son parrainage pour 11 régions (on en demandait que 7). Malik Gakou, qui n’avait pas pu passer au premier tour de vérification, devait régulariser sa situation, en changeant les 8888 doublons signalés dans son dossier. Mais, hélas, parmi ce nouveau lot, il y a eu encore 756 parrains rejetés pour doublons et 1055 rejetés pour autres motifs.
Idy et Madické passent au 2etour
Idrissa Seck, à qui il manquait 8 parrains pour la région de Ziguinchor, a été finalement reçu hier. Tout comme Me Madické Niang, qui devait régulariser 2240 parrains. Les leaders de «Idy 2019» et «Madické 2019», qui ont eu plus de chance que Gakou, vont rejoindre les 5 candidats qui ont passé le parrainage dès la première vérification. Il s’agit respectivement d’El Hadji Issa Sall du Pur, de Macky Sall, d’Ousmane Sonko, de Khalifa Sall et de Karim Wade.
2 candidats sur sièges éjectables
Cette liste de 7 candidats qui ont passé le parrainage pourrait encore se réduire. En effet, deux des heureux élus du parrainage risquent de caler à la vérification des autres critères de validation des candidatures. Il s’agit de Khalifa Sall et Karim Wade. Ce dernier est dans une situation plus compromise. En effet, son inscription sur les listes électorales a été rejetée par le ministère de l’Intérieur. Or, il faut être électeur, pour pouvoir être éligible. Il s’y ajoute sa condamnation à 6 ans ferme par la Crei, ce qui noircit son casier judiciaire. Alors que tout candidat à la présidentielle doit présenter un casier vierge. Il y a aussi l’amende de 138 milliards de F Cfa qu’il doit payer et pour laquelle une contrainte par corps pèse sur sa tête et va s’y abattre une fois qu’il revient au pays, comme le soutiennent les autorités.
Pour Khalifa Sall, sa participation à la présidentielle se joue maintenant sur le temps. Condamné à 5 ans et 1,8 milliard d’amende, il a été récemment (le 3 janvier) été débouté par la Cour suprême. Il ne lui reste que le rabat d’arrêt. Et là aussi, les juristes sont divisés.
Mbaye THIANDOUM